Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Gérard Delteil
212 abonnés
1 923 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 13 avril 2014
La comédienne Nina Hoss compose un très beau personnage de femme, partagée entre le désir de changer de vie et son devoir envers ses patients. Barbara fait néanmoins partie des "films de vainqueur" qui se sont multipliés depuis l'effondrement de la RDA et la réunification de l'Allemagne. L'univers de la RDA est peint sous un jour manichéen : les personnages ne sourient quasiment jamais, tout est laid et triste. Si le rôle de la STASI n'avait rien de sympathique, il est tout de même douteux qu'elle ait pu consacrer autant de moyens pour surveiller une unique médecin candidate au passage à l'Ouest. Le contrôle de la population s'effectuait par toutes sortes d'autres biais, à commencer par les mouchards qui pullulaient. Inutile donc de perquisitionner à deux reprises chez la même personne et de placer une voiture sous ses fenêtres. Le terme "camp d'extermination socialiste" employé par un des protagonistes pour désigner un centre de "rééducation" pour adolescents laisse aussi rêveur. On n'exterminait personne en RDA, contrairement à ce qui se passait en Allemagne nazie, et les méthodes employées dans ce qu'on appelait jadis, en France, les "maisons de correction" furent hélas pendant longtemps aussi barbares dans les pays occidentaux qu'à l'Est.
Si on laisse de côté cet aspect propagandiste un peu caricatural, Barbara est un film humaniste émouvant magnifiquement interprété.
Une mise en scène technique pauvre, plus digne d'un téléfilm que d'un film, et un personnage secondaire pas suffisamment creusé à savoir la jeune fille que la protagoniste va aider empêchent le film d'être une grande réussite digne par exemple du très brillant "La Vie des autres" qui abordait aussi les thèmes de la vie dans la RDA et de la surveillance très étroite de la Stasi... Ce qui est dommage car l'écriture du scénario est riche, assez subtile réussissant à rendre une accumulation de scènes banales ou d'apparence banale, juste entrecoupée de séquences qui le sont moins, pour le moins angoissante (merci la Stasi !!!), et, excepté donc celui de la jeune fille, à bien creuser les personnages, même à un moment donné un membre de la Stasi a le droit à un "visage humain". Les relations ambiguës entre le médecin et Barbara sont très bien rendues. Le scénario réussit à rendre cette dernière distante mais en même temps attachante. Quelques beaux dialogues, en particulier celui qui tourne autour de la "Leçon d'anatomie du docteur Tulps" de Rembrandt, sont à souligner aussi. Dommage que la pauvreté technique fait que "Barbara" ne soit pas plus mémorable.
C'est long, répétitif, redondant, manquant d'émotions et d'ampleur, c'est légèrement contemplatif certes mais néanmoins pas transcendant, une histoire intéressante mais il vaut mieux retourner voir "La vie des autres"!
Bon film allemand ! Les cinéastes allemands sont décidément constamment en visite de leur histoire. Ici, c'est la période Est-Ouest qui est abordée avec talent. L'actrice principale est assez fascinante.
Une belle histoire d'amour dépeinte dans un climat politique tendu ! La sobriété et la lenteur de certaines scènes ne desservent en rien la qualité du film, belle interprétation féminine "à fleur de peau".
Barbara est en effet un film très lent, mais qui reste interessant et captivant. Les scènes sont prises de façon à ce que le spectateur ressente les sentiments de la protagoniste : Peur, fatigue, et frustration. Cette frustration que l'on ressent nous fait rester devant notre écran en espèrant qu'une action arrive vite mais je suis un peu restée sur ma faim à la fin du film.
Très lent, trop lent....Je comprends bien la volonté de décrire l'atmosphère pesante de l'époque mais il s'agit de faire un film quand même! Sur le même sujet et bien meilleur, allez voir "La vie des autres"
Un film délicat et intéressant, qui dévoile avec subtilité la mécanique de suspicion imposée par la Stasi en RDA, mais au rythme assez lent et glaçant.
Un drame allemand lent et austère qui, à l'instar de "Good Bye Lenin" et "La Vie des Autres", aborde la question de la vie en Allemagne de l'Est. Un film qui retranscrit bien la froideur des comportements en RDA. L’ambiance y est terne, pesante, et la Stasi guette. Entre silences et non-dits, c'est une réalisation sobre et intimiste qui trouve surtout son intérêt dans la retranscription de son contexte historique !
L'action démarre lentement par la mise en place de la situation et des personnages, par un puzzle ne trouvant son achèvement que dans les scènes finales. De ce fait, on ne s'ennuie pas, l'attention constamment aiguisée. La lenteur soutient l'atmosphère lourde voire angoissante. On est loin du "tout donné" et c'est qui donne de l'intérêt au film. Cela permet au-delà de se questionner sur le système actuel de l'occident, d'une certaine façon à bout de souffle et peut être de trouver une réponse dans un juste milieu entre ces systèmes sclérosés et destructeurs.
Mélange de politique et de sentiment Barbara est selon moi loupé. Car la ou je pensais voir de la tension et de la paranoïa, on ressent plus l ennuie. En effet on sent plus un renoncement et une longue attente plutôt qu une réelle peur du lendemain. Et le moins que je puisse dire c est que l ennuie m a gagné moi aussi. De plus l ambiance mollassonne et les tons délavés m ont vraiment fait penser à un épisode de Derrick, tellement que je m attendais à le voir sortir d un moment à l autre.. Ça n aide pas !
Je n'ai pas trouvé l'enjeu du film vraiment. Je trouve le film très jolie mais je n'ai pas vu l'histoire. Vraiment je trouve le scénario inexistant sauf peut être en fin de film.
Actrice fétiche de Christian Petzold, Nina Hoss se trouve pour la quatrième fois derrière la caméra du cinéaste. Nous sommes en 1980 et le mur de Berlin est toujours d'actualité. Barbara, une femme médecin, va se retrouver mutée dans un petit hôpital de campagne après avoir été soupçonnée de vouloir passer illégalement en RFA. À priori froide et taciturne, celle-ci est sur tous les plans et hante la pellicule par son magnifique jeu d'actrice, campée par une apparente sobriété qui cache un profond chagrin. Alors que la STASI la surveille toujours, on éprouve dans ce film un climat d'angoisse voire de terreur. À chaque fois qu'une voiture passe ou qu'un bruit se fait entendre dans sa rue, Barbara frémit car elle n'a pas abdiqué. En effet, elle souhaite toujours passer en Allemagne de l'Ouest et compte sur l'aide de son compagnon pour y arriver. Mais sa rencontre avec un médecin (représentation de l'homme parfait) va venir bouleverser ses certitudes. La mise en scène va justement tout faire pour traduire ce sentiment d'hésitation et de perplexité. Petzold prend donc le temps pour faire bouger ses personnages ainsi que les faire parler. Les scènes, assez répétitives, ont un rythme très lent, où la narration se ballade entre l'appartement, l'hôpital et le chemin qui les sépare. On comprend bien la volonté du réalisateur à restaurer une ambiance froide dans cette Allemagne des années quatre-vingt, mais il risque malheureusement de perdre les spectateurs en route à cause de cette austérité. Dommage car la performance de Nina Hoss, elle, est indéniable.
Très joli film. Le dernier plan (échange de regard) est sublime. Comme l'est Nina Hoss que je découvre. Incroyable actrice. Pour le reste, c'est le mariage exquis entre cruauté et délicatesse, aridité de l'intrigue et grandeur des sentiments suscités qui rend le tout extrêmement appréciable. Seul reproche qu'on ne pourra pas manquer de lui faire : son (trop) grand académisme.