Après "Rocky", Sylvester Stallone a su de nouveau rentrer dans la légende avec un autre personnage mythique, celui de John Rambo. Si dans mon enfance, j'ai toujours eu une petite préférence pour le boxeur, j'ai néanmoins toujours pris du plaisir à revoir les aventures de ce vétéran du Vietnam. A l'approche d'un nouveau volet, je me suis donc décidé à revoir "Rambo".
Malgré les années qui passe, le scénario écrit par Michael Kozoll, William Sackheim et Sylvester Stallone, d'après le roman de David Morrell, est toujours aussi efficace. Affrontant les traumas d'une guerre qui laisse encore des séquelles à toute une société américaine, le récit nous plonge dans les difficultés de réinsertion de militaires parti défendre des idéaux au nom d'une patrie et abandonné à leurs retours par cette dernière. Si la subtilité n'est pas de mise, ce film d'action remplit malgré tout sa tache. C'est parfois maladroit, l'action est un peu trop bourrine mais le sujet phare reste sur le devant de la scène et l'on éprouve très vite de l'empathie pour ce Rambo incompris de tous. L'aspect psychologique de notre personnage n'est en tout cas pas oublié et même si j'ai une préférence pour la scène finale qui n'a pas été retenue au montage, de bout en bout, le long métrage nous entraîne avec lui.
Le film fonctionne aussi beaucoup grâce à l'interprétation de Sylvester Stallone (John Rambo). Si dans l'action, il est toujours convaincant, avec ce film, le comédien démontre qu'il est également capable de jouer avec les émotions. Si l'on a de l'empathie pour son rôle, ce n'est pas seulement lié au statut de son personnage dans ce récit mais c'est bel et bien parce que Sylvester Stallone a su nous faire aimer Rambo. Après, la distribution n'échappe pas à quelques stéréotypes mais ce n'est jamais choquant. Les caricatures de Richard Crenna (Le Colonel Samuel Trautman) ou encore celle de Brian Dennehy (Le shérif Will Teasle) passe bien et colle à l'époque. Petite aparté mais cela m'amuse de voir les apparitions dans l'un de leurs premiers rôle de Bruce Greenwood (Un gardien) mais surtout celle de David Caruso (Mitch). On aurait d'ailleurs très bien pu exploiter davantage ce dernier.
Seul long métrage que je connaisse à ce jour de Ted Kotcheff, je trouve ça vraiment dommage que ce "Rambo" ne lui ait pas permis d'avoir par la suite une carrière plus florissante. En effet, ici le réalisateur fait du très bon boulot. Il filme notamment très bien les regards de Sylvester Stallone et met très bien en avant la solitude de son personnage. Si l'on se trouve avant tout devant un drame, toute la scène dans la forêt est digne d'un film de guerre et ce contraste entre ses deux genres m'a beaucoup plu. Quoiqu'il en soit, j'ai trouvé qu'il plaçait toujours habilement sa caméra et que sa mise en scène était efficace que ce soit dans le drame ou dans l'action. J'ai bien aimé aussi la bande originale composée par Jerry Goldsmith.
Pour résumer, j'ai pris beaucoup de plaisir à revoir ce "Rambo". Même si tout ce qui touche à la guerre me parle assez peu, je dois bien avouer que le film à su m'emporter avec lui notamment pour la dimension humaine que prend son récit. Aussi à l'aise dans l'action que dans le drame, ce premier volet est une réussite qui se démarque beaucoup de ses suites. Si je regrette le manque de finesse parfois et les stéréotypes qui prennent un peu trop le dessus, le long métrage de Ted Kotcheff n'en demeure pas moins excellent et son statut de film culte n'est pas surprenant.
Mr Vladdy - 7 février 2019.