Ah la saga "Rambo"! Toute une histoire! Une histoire souvent associé aux termes de "beaufs", "nanar", "guerre" et "stupidité". Pour "Rambo 2" et 3, je suis parfaitement d'accord. Il est écœurant de voir le deuxième et troisième opus, surtout après le premier, car ils n'ont strictement rien à voir et détruisent en quelque sorte les bases instaurées par le premier film. Venons-en à ce premier film, intitulé dans la langue de Shakespeare "First Blood". Comme je le disais, ce premier volet est à part dans la saga, et rejoint le "John Rambo" réalisé par Stallone. Adieu l'histoire patriote à la c*n et les explosions en rafale, et bonjour la réflexion sur les conséquences du Vietnam sur les soldats de retour au pays et sur leurs tentatives de se réintégrer à la société. Car en gros, c'est ce sur quoi se base ce "First Blood", en racontant l'histoire d'un ancien soldat retournant à la civilisation mais qui sera interpellé à tort par des policiers d'une petite ville. Il y a deux niveaux de lecture bien visible dans ce premier "Rambo". Tout d'abord, même si le film possède des défauts de scénario (écriture pas toujours au top) et d'interprétation (pour le coup, c'est même pas Stallone qui cabotine mais les flics à ses trousses), le rythme de l'action est soutenu du début à la fin. Dès le commencement du film, on est sur nos gardes pour ne plus jamais lâcher la chasse à l'homme qui s'ensuivra jusqu'aux premières notes du générique de fin. Ted Kotcheff réalise un film d'action efficace, dont le scénario est en apparence simple. Et là, j'insiste sur le mot "apparence". Car ensuite intervient le second niveau de lecture, que j'ai déjà cité plus haut, qui est la réinsertion des soldats américains dans la société après le désastre que fut le Vietnam. Kotcheff focalise son scénario sur le personnage de Rambo, sur sa simple volonté de retourner à une vie paisible, et sur le manque d'attention et de reconnaissance que lui adresse les citoyens de son pays, représentés par les policiers. Outre le film d'action, Kotcheff interroge les Etats-Unis, à propos du gâchis que fut cette guerre et les nombreuses pertes et traumatismes que ça a apporté (voir l'exemple du collègue de Rambo, décédé d'un cancer à cause de l'Agent Orange). Ainsi, "Rambo" est un film d'action efficace et réfléchi, qui malheureusement possède des éléments trop brouillons du côté de la réalisation (mise en scène parfois inexistante) et du scénario (notamment certains dialogues). Toutefois, on reste scotché devant l'écran, puis arrivé la fin, on regrette déjà les suites, bâclées et désintégrant la morale du personnage.