Grâce à ce documentaire superbement réalisé, entre images d'archives et chasse d'un artiste disparu, on découvre un grand nom de la musique (très belle bande son) malheureusement oublié à son époque (sauf en Afrique du Sud). C'est vraiment une histoire incroyable et on est content de se retrouver au milieu de tout ça. Chapeau!
Hormis ses proches voisins, personne ne connaît Sixto Rodriguez, un chanteur américain dont le style tient à la fois de Johnny Cash et Bob Dylan, et qui survit modestement par des petits boulots dans le bâtiment. Pourtant ses disques firent fureur en Afrique du Sud sans lui apporter de notoriété pour cause d’apartheid qui isolait alors le pays. Ses fans locaux retrouvent sa trace et lui organisent une tournée triomphale. Belle parabole sur la vie d’artiste à travers ce personnage attachant dont les valeurs ne sont pas celles de l’argent. Ce documentaire émouvant est filmé comme un avis de recherche, éclairant cet étrange chanteur sans en percer le mystère. Une curiosité à ne pas manquer qui mérite un bouche à oreille soutenu.
La magnifique histoire d’une légende du rock’n’roll méconnue du grand public, sublimée par un documentaire aussi poignant qu’admiratif de son sujet. Sans le subir, il le magnifie. Sugar Man est un petit bijou, à la fois culturel, nécessaire, esthétique et définitivement poignant.
Scotché par la chanson "Sugarman", bande originale du film "Alyah", sorti qques mois plus tôt, j'ai été surpris de voir apparaître ce documentaire sur son auteur peu après. Et ce fut un ravissement. L'histoire de Sixto Rodriguez est fascinante et tellement touchante ! On peut mettre certes un bémol sur l'aspect cinématographique du documentaire, qui manque souvent de consistance et présente des maladresses, mais son histoire et son personnage principal suffisent à en faire une oeuvre d'exception. Bravo !
En 1970 et 1971 Sixto Rodriguez enregistre deux albums sous un label de la prestigieuse maison de disque « Motown ». Enthousiasme chez les professionnels mais aussi auprès des critiques musicaux de l’époque ; ses albums resteront dans les bacs et lui retournera bosser sur les chantiers. A l’autre bout du monde, dans l’Afrique du Sud corsetée culturellement par l’apartheid, les jeunes Afrikaners blancs voient dans ses textes des hymnes à la rébellion. Invendu chez lui aux EU, ces disques vont se vendre par centaines de milliers en Afrique du Sud sans qu’il n’en sache rien ; l’Afrique du Sud sous le coup d’un embargo est coupée du monde. Ce film raconte cette incroyable histoire qui tient plus du conte de fée que du documentaire. Au milieu on finit même par croire que l’on regarde une fiction tournée sur le mode du doc ou un doc tourné sur le mode de la fiction ; Malik Bendjelloul a l’art de brouiller les pistes. Il construit son film comme une enquête policière. Les légendes urbaines d’Afrique du Sud relatent une histoire de suicide de l’artiste après un concert. Les afrikaners n’ont que les pochettes de disque, ils n’ont jamais vu l’artiste autrement que sur les pochettes. 2 cinglés décident de partir à sa recherche aux EU. Le suspense et les retournements de situations sont au RV de ce documentaire singulier et atypique. Le réalisateur retarde donc au maximum l’apparition de l’artiste dont il n’existe aucune image d’époque par le biais d’animation numérique, de paysages dessinés à la craie, d’une silhouette jouant de dos dans un tripot enfumé… De maigres moyens mais beaucoup d’inventivité. Le film est accompagné de la musique de l’artiste ; et bien oui, il avait du talent. Et d’une humilité ! A l’heure des jeunes qui ne pensent qu’à devenir star et passer à la télé dans des shows débilitants, c’est une belle leçon de vie que nous donne Sixto Rodriguez. La gloire importe peu pour ce type, mais convictions rivées au corps, il garda le cap. Par contre dans le dernier quart d’heure, le film reprend les accents du documentaire traditionnel tirant sur une idolâtrie benêt désagréable. Dommage.
Il n'est pas dans mes habitudes de regarder ce genre de documentaire. Pourtant, avec Sugar Man, la magie opère. Le documentaire retrace l'histoire surprenante de cette artiste hors du commun, inconnu aux USA et qui pourtant a marqué l'histoire de la musique, et l'Histoire, de l'Afrique du Sud. Des paysages exceptionnels, des intervenants de qualités et bien sur, les musiques de Sixto Diaz Rodriguez qui nous accompagne pendant prés d'une heure trente qu'on voit difficilement passer. Je n'étais pas très chaud pour le visionnage, bien m'en a pris, Sugar Man est une merveille à ne rater sous aucun prétexte.
Une preuve que la magie du hasard existe quand il faut qu’elle existe. Le talent dans la vie opère toujours tôt ou tard. Ca donne de l’espoir à n’importe quel artiste musicien.
Un mec si simple, si humble, resté pendant 20 ans méconnu du public qui ne reçoit pas ses premiers albums.
15 ans plus tard, du jour au lendemain, il va bénéficier de la curiosité de 2 personnes du Cap Town qui vont lui apprendre la reconnaissance qui existe depuis longtemps loin de chez lui : En Afrique du Sud ou il va se retrouver couronner par un peuple qui l’avait déjà adopté depuis des années tant pour un symbole de l’apartheid que sa musique, sans qu’il ne le sache.
On regarde ça, émerveillé, comme un comte de fée. Ça ne peut pas être un documentaire ! C’est bien trop beau pour être vrai … Et pourtant …
Alors maintenant, il ne faudrait pas que les gens qui sont passés à côté de ce type pendant tant d’années, passent à coté de ce film.
On voit ici, la plus belle façon de reconnaitre un artiste. De lui rendre hommage, non pas pour sa mort, mais par une résurrection. Quel destin !
Un documentaire classique mais bien mené sur une histoire tout simplement édifiante. L'occasion de découvrir un musicien: la B.O. du film, chansons signés Rodriguez dans les années 70, est d'ailleurs le point fort de ce film.
Dans la lignée d'un film comme "Anvil", Malik Bendjelloul nous offre un documentaire sur la recherche d'un chanteur américain inconnu dans son pays mais superstar en Afrique du sud. Ce postulat de départ est l'occasion de plonger dans une enquête prenante, qui fascine le spectateur durant la courte heure et demie du film. La réalisation est très bonne et on saluera notamment ces séquences en animations tout simplement magnifiques. La musique est elle aussi très bonne, oeuvre du chanteur Rodriguez, objet du film. Nominé aux oscars, ce documentaire a toute ses chances pour remporter la statuette !
Je ne sais pas si ce documentaire ferait autant d'effet en connaissant déjà la vie de Rodriguez, mais je me suis laissé transporté dans cette histoire par un réalisateur parfaitement investi. Le film jongle entre fiction et réalité avec une maitrise impeccable et l'on passe vraiment un très bon moment. A voir!
Ca commence comme un documentaire classique, plutôt bavard, parlant d'un obscur musicien inconnu à peu près partout sauf en Afrique du Sud où, par un curieux concours de circonstances, il est devenu une grande star. On voit apparaitre plein d'intervenants, tous visiblement heureux de parler à la caméra, qui ménagent un faux-suspense autour du musicien en question, qui à en croire les rumeurs, se serait suicidé sur scène... Jusque là, rien de très excitant. Mais le film prend toute son ampleur quand enfin, il nous permet de rencontrer cet incroyable artiste, Sixto Rodriguez, retranché dans sa bicoque de Detroit, loin de toute l'agitation qu'il provoque sans même s'en rendre compte. Quel décalage entre ce gars tout simple, ouvrier sur des chantiers, et ses fans transis d'admiration, qui semblent avoir rencontré Dieu ! A la question du réalisateur, qui lui demande ce qu'il ressent à l'idée d'être passé à côté de la célébrité, Rodriguez laisse planer un silence et ne peut trouver aucun mot ... c'est comme ça, c'est passé. L'histoire de ce bonhomme prend carrément aux tripes lorsqu'il se rend pour la première fois en Afrique du Sud pour une série de concerts ... à guichets fermés. 30 ans après ses premiers morceaux, le public le découvre enfin, et lui découvre qu'il a un public. Un grand frisson !
Aussi bien dans le film que dans la réalité, la vie est drôlement faite, car le jour où j’ai eu la chance de voir Sugar Man, j’ai appris que celui-ci venait d’annoncer une date dans ma ville. La vie est parfois bien faite, n’est-ce pas! Après ce documentaire, il faut dire qu’il m’était difficile de ne pas prendre des places et ne pas aller applaudir ce bon vieux Sixto! Sinon d’un point de vu plus technique, ce n’est pas le meilleur documentaire que j’ai vu, mais c'est grâce à sa révélation, à son contenu, qu'il restera longtemps en mémoire et qu'au final il vaudra bien plus que certains documentaires qui ont eu eux plus de moyens. Il aura eu le mérite de redonner ses lettres de nobles à un prodige de la musique, car outre l’histoire incroyable, vous tomberez amoureux de la musique de Rodriguez, sans aucun doute. DÉCOUVERTE DROIT DEVANT.