Le docu-fiction est inspiré de l'histoire vraie de Frédéric Bourdin, usurpateur d'identités français, surnommé "le caméléon". Ce trilingue au QI de 139 a usurpé l'identité d'un enfant grenoblois et de Nicholas Barclay, jeune texan disparu, et dont The Imposter est l'histoire. Condamné à plusieurs reprises pour ses actes, il s'est aujourd'hui retiré des ennuis, et vit une vie tranquille avec sa femme et ses trois enfants.
La vie de Frédéric Bourdin a déjà été adaptée récemment sur grand écran. C'était en 2010 avec Le Caméléon de Jean-Paul Salomé, dans lequel Marc-André Grondin (C.R.A.Z.Y.) tenait le rôle de l'usurpateur français.
The Imposter est le premier film de cinéma de Bart Layton, habitué aux documentaires télévisuels. Ce premier long métrage a connu un joli succès partout où il fut projeté. Il remporta le Grand Prix du Jury au Festival du Film de Miami, et fut sélectionné au prestigieux Festival du Film de Sundance.
Bart Layton a réussi à persuader Frédéric Bourdin lui-même de le rencontrer à Londres et parler de cette période de sa vie sur 2 jours : "C’est un conteur extraordinaire et je me suis laissé prendre au piège : je voulais le croire même si je savais que c’était un menteur pathologique, un mythomane. Je voulais l’entendre me raconter cette histoire avec ses propres mots", se souvient le réalisateur. La famille qui a accueilli le jeune homme à l'époque, énormément sollicitée par les médias, a été plus difficile à retrouver et convaincre. C'est la première fois qu'elle raconte l'histoire de son propre point de vue.
Bart Layton a voulu dans The Imposter que la frontière entre la réalité et la reconstitution soit la plus ténue possible. Le réalisateur a également cherché à assembler les différentes versions de l'histoire plutôt que d'exprimer une seule vérité : "Je n’ai pas voulu créer une image définitive de la vérité ou piéger le spectateur en lui faisant croire à cette vérité, mais j’ai essayé d’envisager l’histoire que m’ont racontée ceux que j’ai interrogés. Dès la première image, je n’ai pas cherché à montrer ce qui avait dû se passer, mais j’ai tenté d’illustrer les différentes versions de ce qui s’était passé", explique-t-il.
C'est l'entretien avec Frédéric Bourdin, tourné avec les propres moyens de Bart Layton, qui a permis de financer le projet The Imposter. Une fois lancé, le film s'est fait plutôt rapidement : "J’ai montré des extraits des entretiens à Molly Thompson, qui a été aussitôt intéressée et nous a aidés à commencer la production. A partir de là, on a mis environ 1 an à faire le film, ce qui pour un docu-fiction est assez raisonnable", raconte le réalisateur.