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Jumgeo
30 abonnés
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4,0
Publiée le 28 juillet 2015
Plus qu'un film ancré dans une actualité toujours brûlante ; plus qu'un documentaire puisant sa matière dans une réalité vive - qui lui a permis déjà d'obtenir le grand prix au Cinéma du Réel - "Cinq caméras brisées" montre en quoi son agencement rélève d'un processus purement cinématographique : c'est la caméra qui, dans sa matérialité, fait le montage ; elle définit brutalement l'arret d'une séquence, elle en constitue une butée contre laquelle le corps même de Burnat vient se heurter - et inversement, par ses multiples stigmates, la réalité vient se projeter contre son corps. Il y a simultanéité entre un corps meurtri qui prend part comme rarement vu à son rapport au réel (au risque de la mort) et des caméras qui marquent cet engagement dans le tissu de la réalité.
Par ailleurs, le film prend une dimension fortement mythologique, proche de la mythologie westernienne, par la manière dont Burnat et Davidi dressent des figures héroïques, aux contours précis, répétés, comme celui qui défie les soldats, histrion tentant de dépasser sa peur et sa rage, en faisant danser son corps.