Et bien ma foi voilà un excellent film de genre que ce Penance, sur lequel pourtant je ne partais pas très enthousiaste.
D’abord l’interprétation est très solide. Marieh Delfino porte avec beaucoup de force et de conviction son personnage, offrant une prestation de qualité et réaliste qui donne vraiment plaisir à la suivre. Elle est bien appuyé d’ailleurs par d’autres actrices à ses cotés qui ne manquent pas, elles non plus, de volonté et de justesse dans leurs rôles, pourtant finalement assez limités. Du coté des méchants, on notera un remarquable Graham McTavish dans le rôle du médecin fou. Bon, il n’a pas la froideur clinique d’un Jeffrey Combs par exemple, qui aurait fait des miracles ici, mais il reste très efficace, n’ayant aucun raté dans son interprétation, et réservant quelques moments de hautes volées. Il est appuyé par un discret Michael Rooker, mais qui trimballe très utilement sa trogne à l’occasion de deux scènes décisives, et une actrice, dont j’ignore le nom mais qui interprète une assistante parfaitement détestable. Bref, pas de grands noms d’acteurs, mais un résultat à la hauteur.
Le scénario est très simple, mais il est aussi superbement bien ficelé. Il va à l’efficacité pure et dure, et le fait sans faille. La partie exposition est un peu longue peut-être, mais elle est fluide, pas inintéressante du tout car elle permet de rendre la seconde partie plus intense, et elle offre un contraste justement avec cette seconde partie des plus saisissant, le début offrant presque des moments comiques. Rythmé, doté de quelques scènes fortes, allant à l’essentiel pendant une courte durée d’1 heure 15, l’ensemble se regarde vraiment avec plaisir. La conclusion est bien trouvé, alors que l’on s’attend comme d’habitude au super gros cliché (je craignais franchement que la fin soit bâclée).
Visuellement l’usage de la caméra subjective est très bien exploité. Souvent ca vire au n’importe quoi, mais là non. C’est intelligemment fait, l’immersion est prenante, et en même temps visuellement c’est propre. Souvent là encore ce genre de film cherche à « amateurisé » le métrage, avec des tressautements multiples, tant et si bien que ca devient illisible. Ici ca reste professionnel, et le résultat est hautement convaincant, avec de temps à autre un coté « jeu vidéo » bien rendu, par exemple lors de la fuite dans les couloirs. La photographie est correcte, avec un coté sobre et minimaliste qui lui va bien. Elle s’accommode avec justesse aux décors, très limités, ce qui est un point un peu négatif, bien que pas vraiment gênant au final. Penance est un film sobre du point de vue des effets sanglants. Il ne faut pas s’attendre à un torture-porn explicite. Ici on est dans la suggestion surtout, et visuellement c’est soft. Pour autant il ne manque pas d’intensité, et je dois dire que le réalisateur réussit fort bien en montrant peu, à suggérer beaucoup, ce qui est surement la plus grande difficulté dans le genre. Enfin la bande son est trop légère, pas assez présente, mais comme pour les décors, ce n’est pas un réel point négatif en fait, car on ne ressent pas un manque au cours du visionnage.
En clair, Penance est une très agréable surprise, comme je les aime : inattendue. Pas totalement exempt de défauts, il faut avouer que pour un film à petit budget il s’en tire très bien. Pas révolutionnaire dans son genre, par contre il est redoutable d’efficacité et de maitrise, et cela me fait logiquement lui donner une très bonne note.