San Andreas est l'archétype du film catastrophe qui en fait des tonnes pour en mettre plein les yeux. C'est clairement réussi, le scénario enchaînant les désastres naturelles
(crevasses, barrage qui cède, séisme engendrant glissements de terrain, nuages de fumées et de poussières, effondrements et explosions, tsunami)
, sous fond de musiques tendues, d'interventions scientifiques et d'effets spéciaux globalement incroyables
(la vague impressionnante, les gros bateaux bougés par les eaux, etc...)
. À l'image de la scène d'intro incisive, le réalisateur Brad Peyton orchestre l'ensemble avec brio et sans temps mort, utilisant adroitement les plans larges, les zooms et les plans plus serrés. Avoir pour héros un secouriste costaud est un plus indéniable, permettant à ce dernier de se mettre en évidence dans toutes les situations possibles
(pilote d'hélico, secouriste en hélico, en avion, en bateau, en 4*4, à la nage, à pied pour mettre les gens à l'abri près du stade)
et donc de varier les passages. Qu'est-ce qui cloche alors dans "San Andreas"??? L'histoire familiale accouche du meilleur
(Emma et Ray qui se remémorent l'horreur de la perte de leur fille, le parallèle entre la mort de cette dernière et la situation de Blake, la solidarité entre le duo Emma-Ray et le couple de retraités)
et du pire, par le biais de clichés évitables
(la famille réunie et réconciliée du futur divorce, les baisers téléphonés et maladroits entre Emma et Ray ou bien entre Blake et Ben, Blake qui a un gros décolleté, Ray qui arrive à défoncer la porte seulement quand sa fille va mourir, Blake qui revient tardivement à la vie, le méchant et futur beau-père de Blake qui meurt)
et de dialogues parfois navrants
(quand Emma appelle Daniel en pleine situation d'urgence pour l'insulter)
. En bonus, le film se plante sur la fin, en optant pour une vision très étroite du monde
(le drapeau américain flottant, les États-Unis présentés comme les seuls à subir ce genre de choses et être capables de reconstruire (ça fera plaisir aux japonais!!), l'apparition étrange de la religion (adulée par les américains) et du mot "Dieu" et "Priez" dans la bouche du scientifique)
. Côté casting, Dwayne Johnson est parfait dans le registre de l'action, plus mitigé au niveau de l'émotion. Le reste des acteurs fait le boulot avec conviction et énergie. Au final, San Andreas aurait pu être un film catastrophe culte si il n'avait pas cédé aux sirènes des clichés américains, le passant simplement au rang de divertissement spectaculaire.