Les blockbusters idiots, c'est comme le Beaujolais ; on sait qu'on ne boira pas un Saint-Emilion, mais on est toujours déçu de tomber sur une piquette infâme. San Andreas est donc en dessous de tout, malheureusement, mais on ne s'énerve pas, au contraire, on rigole devant tant de clichés, en se disant à chaque fois, "nan, c'est pas vrai, ils vont pas oser... ?"... Et bien si, le scénario est du redigéré recraché de trucs vus 50 000 fois, un vrai travail de feignant démago (oh ! sans blague, le beau-père lâche et la famille divorcée qui se ressoude, le drapeau américain qui claque au vent à la fin, faut oser en 2015 !). Le spectateur a toujours un coup d'avance, et c'est fait exprès. Comme ça il a l'impression d'être super intelligent, "'tiens, chérie, tu vois, moi aussi j'aurais pu faire scénariste à Hollywood si je ne m'étais pas pété le genou et qu'on s'était pas marié si vite...alors qu'à cause de toi je suis facteur dans un monde régi par les mails et skype, la vie est vraiment trop injuste". Dwayne Johnson est si mauvais dans son jeu d'acteur qu'il en devient attachant, comme ton fils maladroit qui casse les oreilles avec son violon mais qui y met tout son coeur. Si Alexandra Daddario ne retire hélas jamais son tee-shirt, contrairement à ce qu'elle faisait dans True Detective, par contre elle sourit en permanence, à s'en décrocher les maxillaires. Les effets numériques oscillent entre l'insignifiant et l'insignifiant. Alors, on sauve quoi - il y a toujours un truc à sauver dans un blockbuster (sauf dans les 4 fantastiques version 2015, là c'est vraiment une cause perdue) ? Et bien la scène du Tsunami avec les bateaux qui tentent de grimper la vague est plutôt pas mal et les yeux d'Archie Panjabi sont encore mieux. Et voilà, à ranger dans la catégorie "nanard au fort potentiel comique involontaire".