Etant donné la vitesse hallucinante de désagrégation des glaces dans les régions froides de notre planète sale, torturée et surpeuplée, ce documentaire de 2012 doit sûrement être déjà complètement périmé par une réalité plus terrifiante encore. Pour éveiller les consciences à la pollution humaine et à la destruction programmée de la vie telle qu’on la connait, l’installation de caméras à photos intermittentes sur plusieurs années sont placées en certaines perspectives de grands glaciers en Alaska, Islande, au Groenland et dans le Montana. Elle met en lumière leur affolante décomposition métamorphique, à partir de laquelle se théorisent les mécanismes des catastrophes planétaires que l’on connaît, toujours plus diverses, intenses et fréquentes, aboutissant à la dévastation des espèces, des forêts, de l’air comme de l’eau.
Le film mise sur la déduction de chacun au vu des données simples et objectives de simples photos. En outre, si les capacités modestes de l’équipe de James Balog, dans ses expéditions presque familiales, lui-même diminué par un handicap gonal, sont parvenues à approcher cet irréversible assassinat des écosystèmes planétaires, on n’ose pas imaginer les réalités. La rapidité insoupçonnée de cette destruction est rappelée aux quidams de 40 ou 50 ans à peine qui voyagent un peu et qui ne reconnaissent plus certains sites de leur enfance. Les conférences conséquentes du reportage confirment enfin ce que chacun sait déjà, à commencer par les mondes scientifique, philosophique, écologiste bien sûr, et que seuls quelques attardés, de mauvaise foi, peureux, idiots ou cupides de certains milieux médiatiques et politiques persistent à nier.