Voici donc un film sorti dans les cinémas américain en fin 2012 sous le titre original de " Beasts of the Southern Wild ".
Alors pourquoi je n'en parle que maintenant ? Parce que l'actrice principale Quvenzhané Wallis a tourner dans un nouveau film, aussi parce que la durée de vie moyenne d'un film étant d'un an, je refuse qu'un tel film tombe en désuétude. Et parce qu'étant un film à petit budget la distribution de ce film comme c'est souvent ainsi dans ce cas a été relativement faible.
Premier film du réalisateur Benh Zeitlin alors âgé de 28 ans au tout début du tournage. Il l'a aussi co-écrit avec Lucy Alibar qui est l'auteure de la pièce Juicy and Delicious dont le film est adapté, oeuvre originelle sur laquelle je ne m'exprimerais pas puisque je ne la connait pas.
Film indépendant il à coûté moins de 2 millions de dollars soit 2 à 3 fois moins que la plupart des premiers films français et à rapporté plus de 10 fois son budget. Succès critique et commercial donc (même s'il ne concurrence bien sur rien les superproductions).
Plongeons-nous dans l'histoire du film ;
Hushpuppy, 6 ans, vit dans le bayou avec son père.
Brusquement, la nature s'emballe, la température monte, les glaciers fondent, libérant une armée d'aurochs (des animaux de type porcins géants).
Avec la montée des eaux, l'irruption des aurochs et la santé de son père qui décline, Hushpuppy décide de partir à la recherche de sa mère disparue.
Un teaser bien sommaire face à la complexité tortueuse du scénario.
Aucun résumé en ligne ou à écrire ne permet vraiment de définir clairement ce film.
Drame, humour, tension, amour (et pas des plus habituels dont nous assomme Hollywood), éducation, amitié...Les sentiments entre êtres humains sont les rouages même de l'histoire de ce film.
Le personnage de Hushpuppy est touchant, profond, elle aime écouter les coeurs battre pour comprendre la vie, une enfant qui si jeune qui comprend la vie bien vite comme c'est souvent le cas dans ces situations ou la vie se rappelle à l'éphémère en chaque instant .
Violent alcoolique, le père de Hushpuppy est détestable, et pourtant, l'on se surprend à s'attacher à ce personnage qui souhaite que sa fille soit forte.
Satyre de la société américaine défavorisée, la misère y est frappante, les bidonvilles que l'on y aperçoit pourraient être dans n'importe quel pays en développement, mais non, ils sont en Louisiane, un état de la plus grande puissance du monde.
On vogue entre espoir et désespoir, colère ou mépris, peur et tension, sourire et révolte. Un film qui nous transporte.
Et la fantaisie... Avec les Auroks, créatures gigantesques qui attaquent si elles décèlent la peur, le réalisateur amène ici une touche fantastique et fantasmagorique. Certains clins d’œils discrets à d'autres œuvres américaines peuvent être remarquées.
Il y a du bon sentiment, sans que se ne soit dégoulinant de guimauve puisque jamais cela ne prend le dessus sur la dureté, que se soit dans l'image, dans le style ou dans la dynamique des dialogues. J'hésite à dire si l'on peu ou non le mettre entre toutes les mains, ou accessible à tous les yeux, le fait qu'une enfant soit le personnage principal peut ouvrir ce champ à le laisser visionner à un jeune public mais doit être avertit tout de même de certains passages difficiles.
Dwight Henry, relativement métamorphoser pour le film, qui joue le père de Hushpuppy ; est boulanger dans la vie, il continuait à y travailler pendant le tournage, il n'avais jamais eu d'expérience de la comédie avant d'être engagé sur ce film.
Mais la véritable trouvaille de ce film est Quvenzhané Wallis,
Cette fillette agé de 6 ans pendant le tournage qui à duré plus d'un an entrecoupé d'arrêts s'est présenté au casting alors qu'elle n'avait que 5 ans, en mentant sur son âge puisque l'actrice recherchée devait être âgé d'au moins 6 ans à 9 ans. Pendant l'audition,
Quvenzhané Wallis a impressionné les cinéastes avec sa capacité de lecture, ainsi que d'un énorme cri et sa capacité à roter sur commande, qui sont tous deux utilisés dans le film. Et il y a de quoi être impressionné.
Elle est bluffante, epoustouflante, d'un talent sans limite.
Elle donne une leçon à tout ceux qui font du cinéma, à tout ceux qui croient avoir du talent, à tout les cinéphiles.
C'est par elle que tout le film se tient debout pendant une heure 30.
Un film à voir, cela ne peut en être autrement. Si je n'ai sut vous convaincre peut-être que les récompenses ci-dessous en seront capable...
Le film a été présenté pour la première fois au Festival (américain) du film de Sundance en 2012, où il a remporté le Grand prix du jury pour une fiction et est nommé à quatre Oscars en 2013, dont l'Oscar du meilleur film et celui de la meilleure actrice pour Quvenzhané Wallis, qui, à neuf ans, devient la plus jeune nommée dans cette catégorie avec notre française .
Le nombre de récompenses est interminables et à mon sens hautement mérité, dont quelques uns que je cite ;
Grand prix du jury au Festival de Deauville ; Grand prix du jury au Festival du film de Sundance ; Caméra d'or au Festival de Cannes & prix regard jeune et un certain regard ; Meilleur premier film au festival de Toronto ; Meilleure Fiction au Festival international du film écologique de Bourges en 2013...
Le réalisateur étant aussi musicien il a composé la musique du film Meilleure musique de film au EDA Awards.
Un chef d'oeuvre.
Que la vie vous berce.
Emmanuel Buriez