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Un visiteur
4,0
Publiée le 7 janvier 2013
Alors avant toutes choses et pour dissiper tout malentendus, ces mystérieuses Bêtes du sud sauvage, en fait c’est nous, c’est eux, tout ces laissés-pour-compte d’une Amérique prospère (voir Trème) se croyant bien à l’abris du pire derrière une malheureuse digue marquant lamentablement une nouvelle frontière nord/sud, riches/pauvres, civilisation/sauvage. Bercer par ses réflexions panthéiste et ses appels à une mère absente, nous suivons tout du long la petite Hushpuppy et son père à travers ce qui ressemble fortement à un rude parcours initiatique, une ébauche de film catastrophe et un splendide survival élégiaque. Pur produits d’une région qui les possède et qui également leur appartient (les bayous de Louisiane), ces marginaux ont assimilés comment vivre avec leur environnement, et même si ils occupent de pauvres cahutes branlantes et qu’ils naviguent sur des radeaux de fortune, ils ont appris a connaitre et à aimer la nature qui les entourent, à en vivre, à s’en nourrir même. C’est surement pas la proximité d’une hideuse raffinerie pétrolière ( Deepwater Horizon de triste mémoire), les assauts d’une énième tempête inondant l’intégralité de leur « bassin » (on pense à Noé et son arche) ni même une invasion allégorique d’aurochs issus de la fonte des glaces et soit disant dévoreurs d’enfants, qui va les effrayer plus que ça et réussir à bouleverser le cycle universel d’une vie immémoriale (bayou/jardin d’Éden). Petite production magnifiée à la fois par la fulgurance de ses textes et la liberté d’une mise en scène drapés dans des trucages à la fois naïfs et inventifs, c’est un peu comme si Michel Gondry mettait en image un script de Terrence Malick. C’est en fin de métrage, Hushpuppy se lançant à l’assaut des vagues afin de rejoindre un point lumineux à l’horizon, comme la flamme attirant le papillon, qu’elle retrouve les bras réconfortant de sa mère, cuisinière dans une surprenante maison close flottante (comme un rêve), la trop bien nommée Elysian Fields. Elle en rapportera à son père mourant, un morceau d’alligator pané au gout divin, qui fera naître sur leurs joues les larmes interdite aux gens de leur espèce, héros dignes et vertueux.
De tout les films que j'ai vu cette année au cinéma (uniquement les nouvelles sorties), c'est le seul qui m'a mis une vrai claque! Je ne dirais qu'une chose, la dernière fois que j'ai pleuré devant un film, c'était hotel rwanda (je l'ai vu en 2007). Là, j'ai pleuré pour l'histoire, et par la perfomance incroyablement intense de la gamine, de son père, et même de tout les gens autour... Cette production indépendante et quasi amateur (premier film pour le réalisateur, mais aussi les acteurs) est vrai régal qui prouve qu'il existe encore bien des talents cachés. Il paraitrait que la petite fille est bien placé pour être nominé aux oscars, j'espère qu'elle sera bien entouré, et qu'elle ne se fasse pas exploité par hollywood en utilisant son talent pour des films bidons pour ado.
Fiim assez étrange, qui peut dérouter. On a l'impression que le réalisateur à voulu trop en faire.... Je comprends pourquoi les avis sont très partagés.
Quel film : époustouflant. La jeune Quvenzhané Wallis est une actrice bien prometteuse. Tout y est. La misère et malgré tout une petite fille qui rêve et espère retrouver sa mère dans l'univers qu'elle lui a construit, de ses yeux grands ouverts elle va, à travers une lutte âpre, comprendre combien son père l'aime malgré les apparences, lui qui aura su lui transmettre l'attachement à sa terre et lui aura appris à dominer puis à vaincre sa peur et, enfin, grandir pour être capable d'affronter la mort. La mythologie aussi est présente (le mythe du rapport de l'homme à la nature à travers cette apocalypse qui n'est pas une fin en soi mais une renaissance), Vraiment à ne pas manquer : un bijou.
Une histoire poétique formidablement portée par des acteurs vrais et talentueux. Quvenzhané Wallis est d'une justesse à couper le souffle et parvient sans difficulté à nous faire entrer dans son monde. Loin des paillettes, des effets spéciaux et des studios Les bêtes du sud sauvage est profondément rafraîchissant et nous invite à porter un autre regard sur le cinéma d'aujourd'hui.
Voici un film étonnant qui ne ressemble à rien de connu. A une époque où les cinéastes ont parfois du mal à créer des situations et surtout des atmosphères nouvelles, Benh Zeitlin, jeune cinéaste qui au moment du tournage n'avait pas encore trente ans, a réussi un pari impossible. Et pourtant nulle préméditation apparente, nul désir de donner dans le sensationnel : ce film est un morceau d'humanité et c'est déjà beaucoup. Certes l'évocation de la misère la plus profonde peut être sujette à caution : le réalisateur est-il sincère? Ne va-t-il pas forcer le trait en versant dans le misérabilisme avec violons à l'appui en guise de bande sonore? Eh bien non! Rien de tout cela. Ni misérabilisme, ni violons, ni appel à l'émotion facile. L'histoire de cette petite fille du bayou, Hushpuppy, élevée à la dure par un père qui est loin d'être un ange, nous conduit à partager le quotidien d'un groupe d'irréductibles vivant en marge de la société et toujours sous la menace d'un ouragan dévastateur. Le réalisme est au menu et l'image de ce renard éventré que découvre la petite fille en est comme un terrible symbole. Certes on pourra objecter que le réalisateur nous transforme en voyeurs, ce qui du reste n'est pas nouveau au cinéma. On pourra même éprouver un malaise face à cette misère sans fin, surtout si l'on appartient à la classe de ceux qui ont réveillonné sans scrupule. Mais il est bon aussi de rappeler que les Etats-Unis ne se réduisent pas à l'American Dream, à des orgies de consommation pratiquées au nom de l'argent toujours roi. Ici la catastrophe qu'a vécue La Nouvelle-Orléans est plus suggérée que montrée. C'est que le film est un hymne à la Louisiane et à ses populations miséreuses. Benh Zeitlin est tombé amoureux du bayou et de son existence lacustre. En témoignent bien sûr les images, souvent véhiculées par une caméra mobile, mais aussi la musique signée Dan Romer et Benh Zeitlin où le country le dispute au jazzy. Et puis il y a la petite merveille en la personne de Quvenzhané Wallis qui, du haut de ses six ans, impose sa personnalité tout au long du film. Souhaitons-lui la carrière qu'elle mérite, à condition bien sûr qu'en grandissant elle demeure fidèle à elle-même et ne se laisse pas affadir par des producteurs peu scrupuleux...
Ce film est une pépite. J'étais très sceptique avant d'y aller, peur de m'ennuyer, et finalement j'ai été prise de A à Z par cette histoire, par les images, par la poésie, par cette gamine qui crève l'écran. Je n'ai jamais vu autant de gens rester cloués sur leur fauteuil jusqu'à la fin du générique. Un film superbe.
Sans intérêt, hormis peut-être pour le jeu de l'héroïne Quvenzhané Wallis. Absence totale de scénario et d'intrigue, pas d'attachement pour les personnages montrés dans un décor fantasmé de tiers-monde à l'américaine, bref, n'y allez pas malgré les critiques positives de la presse (mention spéciale à Télérama, magazine pourtant intello, qui est le seul à être juste avec ce "film").
Comme c'est son premier film, je suis indulgente avec B. Zeitlein, mais il aurait pu trouver un caméraman qui ne tremble pas. Les images sont rarement cadrées (trop de gros plans) et ça bouge tout le temps. C'est plutôt contradictoire avec le rythme lent du film et qui se veut prendre de la hauteur. C'est, donc, une fable assez brouillon, avec de beaux messages sur l'entraide, le courage et le cycle de la vie.
Impressionnant de maîtrise pour un premier film : univers sans pareil, entre conte cauchemardesque fantastique et documentaire ultra-réaliste. Vision très personnelle, aux images fortes qui impriment durablement. Une poésie visuelle qui parfois peut paraître redondante ou un peu trop consciente de ses effets esthétiques (qui rappelle les côtés un peu poseur de Innaritu, quand il ne cherche qu'à flatter la rétine), mais une vraie découverte.
Loin du chef d'oeuvre annoncé, un film purement contemplatif qui lorgne férocement du côté du dernier T. Malick, qui m'avait déjà laissé de marbre. Déception donc, car le spectateur se sent un peu exclu devant tant d'images conceptuelles. Seule la jeune actrice offre une performance touchante. La narration manque de tenu, encore une voix off pour combler l'artifice du scénario (après l'insupportable "Tabou", ça fait beaucoup). On aimerait presque voir le film réellement basculé vers le fantastique assumé.
Si la réalisation est brillante par ses acteurs,par ses prises de vue,par sa bande musicale le scénario est bien pauvre avec des paumés alcooliques,qui donnent du rhum à leurs gosses,qui vient dans la mxxxxx et qui ne veulent pas quitter le marais. En final les mômes sont recueillis par des putes - qui vont remplacer leurs mères... Pas de quoi s'émouvoir dans ce cas précis de ce marais ... 18/20 pour la réalisation,3 pour le thème! Quant au message philosophique :complétement absent .