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EricDebarnot
205 abonnés
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3,5
Publiée le 24 février 2013
Quand un film arrive précédé d'une telle réputation, déjà épaulé par une belle moisson de récompenses, le spectateur est forcément à la fois conditionné et inquiet : et si jamais je n'aimais pas "les Bêtes du Sud Sauvage" alors que tout le monde est dithyrambique, est-ce que cela veut dire que je suis stupide ? Ou pire, que je n'ai pas de coeur ? En fait, "les Bêtes du Sud Sauvage" est exactement ce que tout le monde en a dit : une fable à la fois triviale et cosmique sur l'avenir - déjà advenu - de notre monde, racontée par un petit être qui se bat entre douleurs familiales - mère disparue, père malade - et rêve d'être assez forte pour résister à l'apocalypse. Le tout filmé avec des acteurs amateurs dans un décor - réel - de la Louisiane du quart-monde, après le passage de l'ouragan Katarina. Original. Impressionnant. Régulièrement bouleversant, en partie la dernière partie, avec le défi - relevé avec panache - de la confrontation "lo-fi" entre Hushpuppy et les aurochs. Et pourtant, "les Bêtes du Sud Sauvage" a peiné à me convaincre tout-à-fait, comme si le "geste artistique" résolu de Benh Zeitlin, se confrontant courageusement à la misère et la bestialité, ne trouvait pas exactement la forme nécessaire à exprimer son évidente sincérité : est-ce le filmage caméra - tressautante - à l'épaule et le montage qui fractionne l'action, deux techniques auxquelles je suis parfaitement allergique, et que Zeitlin assimile de manière erronée à une forme de réalisme ? Est-ce la difficulté de trouver le juste équilibre entre le non-dit de la fiction (à nous d'imaginer ce monde en lambeaux, au bord du naufrage...) et sur-lignage des émotions (la voix off, souvent en trop) ? Toujours est-il que j'ai trouvé difficile d'adhérer en continu aux choix esthétiques et narratifs de Zeitlin... ce qui, bien entendu, ne diminue en rien la belle singularité de son geste cinématographique.
D'une rare sensibilité, ce subtil pamphlet est de bout en bout d'une profonde justesse. A découvrir en urgence... l'un des films le plus original de l'année 2012...
Les Bêtes du sud sauvage pointe au registre des films Fin du monde. A mon sens celui-ci est le meilleur (bien devant Take Shelter et assez devant Tabou ou l'Odyssée de Pi). Beaucoup considèrent que ces personnes vivant de façon précaire dans un bayou sont une "belle invention scénaristique". Hélas je pense qu'il existe de par le monde (y compris en France) des millions de gens vivant dans de telles conditions mais qu'on les ignore. D'aucuns trouvent également que les aurochs sont une grosse ficelle, mais ces aurochs sont bien sûr à prendre au sens métaphorique, symbolique, du terme. Un des intérêts du film est qu'il est riche de beaucoup de messages : la douceur des femmes peut nous sauver, la médecine moderne est inhumaine, la joie de vivre ne dépend pas de la richesse, l'enfer est pavé des bonnes intentions des occidentaux repus... Les acteurs, les décors, la musique sont impeccables. La réalisation m'a plus aussi, elle est rythmée, vivante tout en permettant une part de contemplation. Ca m'a frappé de voir des crocodiles (ou alligators) dans tous les films de fin d'un monde, tant cet animal est un symbole archaïque, de nos pulsions mais aussi symbole de dévoration et de fertilité, ô combien représentatif de l'époque que nous traversons.
J'ai vu un film... qui puise dans l'univers pittoresque de Kusturica, la poésie de Myazaki et le naturalisme de Malick... C'est plus qu'un film, c'est une fable apocalyptique puissante, un parcours initiatique rempli de poésie, de folie, de musique et de fureur... Le monde tel qu'il devient porte les ferments d'une redécouverte des relations humaines, sans norme réelle, sans repère... et toutefois porteuse de plus de joies et de partage que notre monde "moderne". C'est une belle expérience visuelle, avec une caméra qui caresse les visages, une voix off apaisante et une musique entraînante. Quvenzhané Wallis est étonnante dans le rôle de Hushpuppies car elle donne une vraie force à son personnage... Face à la nature déchaînée, face à son père déchaîné, face aux bêtes du Sud Sauvages déchaînées. Benh Zeitlin, le réalisateur a su créer un univers à la fois réaliste, crédible et totalement déconnecté de la réalité... Et lorsqu'il convoque les aurochs mythiques du passé pour nous parler du présent et d'un futur plein de bouleversements liés à l'écologie, on est souvent séduit et touché... Étonnamment, les émotions ne sont pas totalement remontées dans l'histoire avec le père, sans doute car beaucoup de violence surnage dans son comportement... Il n'en demeure pas moins vrai que ce film est un OVNI étonnant qui nous emporte et nous emmène dans ce monde merveilleux de la fable.
Difficile de décrire chaque émotion que procure ce très beau film, à la fois dur, mélancolique, triste à en pleurer mais toujours parsemé d'optimisme et de vie. Laissez vous juste transporter par l’énergie folle et la pure poésie qui traversent le film et ses magnifiques images. Quant aux deux acteurs principaux, ils sont juste bluffants !
Dans ce film apocalyptique-onirique-poétique, bref, inclassable, on trouve dans ces relans d'humanité et de simplicité un feu sacré qui fait du bien. Emouvant et terriblement beau.
"Les bêtes du sud sauvage" est une petite déception dans la mesure où sa vision n'a pas été un choc total. Surprenant, c'est évident, mais pas mal de petites imperfections viennent un peu ternir le résultat final. Son visuel "séduisant", mélange de déchets crasseux et de matières organiques, lui donne une dimension unique et le place directement dans les ovnis cinématographiques, ses deux acteurs principaux sont magnifiques, mais quelques éléments du scénario ne sont pas très convaincants ou pas très bien traités (les aurochs ou l'internement). Et si on comprend bien le message moral derrière tout cela (ode à la liberté, rejet du monde industriel et consumériste), on peut aussi rester quelque peu circonspect devant cette apologie de la misère matérielle et même morale.
En voyant les critiques dithyrambiques, je m'attendais à voir une merveille, mais ce n'est qu'un film fait de bric et de broc, à l'image du décor : des marginaux qui vivent sur des détritus. Certes la jeune actrice joue bien, mais le scénario n'est pas très palpitant. L'histoire fait réfléchir mais n'apporte pas grand chose.
Clairement un film original un drame poétique aux facettes fantastique mais qui se concentre sur une belle histoire d'amour et de haine entre une fille et son père. Le film est un long fleuve pas tranquille, presque apocalyptique et on se laisse transporter dans un monde surnaturel et engagé sans pourtant jamais être convaincu à 100%.
BEASTS OF THE SOUTHERN WILD est une très touchante réussite dans la forme comme dans le fond, violente attaque contre un certain déni de l'Amérique envers les minorités et puissante quête initiatique d'une enfance atypique. Et l'une des plus belles et percutantes relation père/enfant vue au cinéma. Avec ses belles ambitions poético-fantastiques, c'est un premier film qui effleure le chef d'oeuvre.
"Je ne suis qu'une toute petite partie de l'univers", voilà qui résume bien le film. Un conte ancré dans la vie réelle. Situé dans les bassins de la Nouvelle Orléans avant et pendant l'ouragan Katrina, ce film émerveille par la fluidité et la simplicité de son histoire vue a travers les yeux d'une fillette noire de 6 ans, Hushpuppies. Simplicité ne veut pas dire facilité tant les thèmes abordés ici sont riches et multiples : la place qu'on occupe dans l'univers, la misère, l'alcoolisme, la transmission et l'héritage de valeurs simples mais fondatrices, l'amour filial, la recherche d'une maman disparue, l'attachement à une terre pourtant hostile mais où on se sent libre et qu'on ne veut pas quitter car on y est chez soi malgré la difficulté d'y survivre... Oui les thématiques sont nombreuses et ce film fait réfléchir et on n'en sort pas indemne. Les 2 acteurs principaux, amateurs pourtant, sont magnifiques de justesse et on suit leurs pérégrinations avec parfois un sourire, parfois une larme mais toujours avec de l'émotion. 4/5
Si le film mérite qu'on s'y intéresse parce qu'il recèle une vraie originalité de ton et d'exécution, force est de constatée qu'on s'y ennuie quand même un peu. Des personnages forts mais un peu hystériques, des scènes qui manquent d'enjeux, une histoire qui n'avance pas toujours et au final une émotion trop retenue pour être vraiment efficace. Un film intéressant, à défaut d’être passionnant.
Un film qui m'a vraiment plu. Si il n'est pas totalement parfait (faudra le revoir), l'ambiance et les sentiments qu'il provoque suffisent à être conquis. Les acteurs sont éblouissants avec bien sûr en tête la gamine, assez impressionnante. La musique est aussi très envoûtante. Et la réalisation touche vraiment au sublime par moments.
Magnifique film, porté par l'interprétation magique de la jeune actrice principale et de son père tourmenté, une réalisation caméra à l'épaule qui s'attarde sur les détails de cette vie, une photo digne de Terrence Malick et une BO magnifique Le début est incroyable de force, seul bémol un passage un peu à vide au 2/3 du films pour finalement se relever et clore le film d'une fin subtile.
L'affiche fait penser à un film pour enfants, il n'en est rien. Même si c'est un enfant qui tient le premier rôle, on est plongé dans une sorte de cauchemar post apocalyptique réaliste, dans lequel les humains dans un état de vulnérabilité extrêmes sont les jouets d'un environnement déréglé. La grande force du film c'est d'être (à l'exception des aurochs) tout à fait réaliste et encré dans notre présent, nous parlant d'une communauté marginalisée, dans le contexte d'une catastrophe comme celle de la Nouvelle Orléans et de dégénérescence sociale, le tout à travers les yeux d'un enfant au père alcoolique et isolé du reste du monde. Loin d'être misérabiliste, cette fable réaliste montre la fragilité de l'humain et son rapport toujours à repenser avec la nature. Il en ressort un film très organique avec de belles fulgurances et qui reste toujours collé à son personnage principal. Un tour de force et sans doute un jalon dans l'histoire du cinéma.