Le destin incroyable d'un modeste électricien polonais, qui, une fois n'est pas coutume, méritait bien son Nobel ! Un homme en colère. Saine colère. Contre l'horreur communiste. Soutenu par sa famille, femme et enfants (6 naissances dans les 10 premières années de son mariage avec Danuta). Par la "Solidarité" avec ses concitoyens, ouvriers comme intellectuels, opprimés par le système soviétique. Mais aussi par sa foi, totale, sans limites. C'est grâce à cette foi catholique (galvanisée par l'élection de Jean-Paul II sur le trône de St-Pierre) que la Pologne, il est vrai, a pu supporter l'épreuve du totalitarisme - le film y insiste, ô combien justement (salutaire remède à la barbarie - à méditer aujourd'hui, quand l'Europe est tellement menacée à cet égard...) ! Le vétéran Wajda (86 ans en 2012, quand il réalise ce "L'Homme du peuple") signe un "biopic" (limité aux années de lutte : 1970/1989) à la forme classique. Un peu trop, peut-être. Pour une histoire beaucoup moins passionnante que celle de "Katyn" (film - de 2007 - à voir impérieusement, hommage à Wajda père, officier massacré par les Soviétiques en 1940, comme des milliers d'autres, l'élite militaire polonaise), narrée un peu trop linéairement (en dépit du recours à la "respiration" de l'interview accordée en 1981 à Oriana Fallaci, qui sert de "fil rouge"), mais également touchante pour le cinéaste, ami de Walesa, et qui fut élu au premier Sénat polonais libre, en 1989 (quand LW fut élu pour sa part à la présidence de la République, l'année suivante).