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traversay1
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3,5
Publiée le 22 novembre 2014
A 88 ans, Wajda n'est certes plus l'avenir du cinéma polonais mais sa filmographie, qui a souvent évoqué la seconde guerre mondiale, mérite le respect. Et c'est lui qui a réalisé L'homme de marbre et L'homme de fer, deux évocations puissantes de la résistance au régime communiste qui témoignaient d'un courage indéniable. L'homme du peuple, troisième volet de la trilogie, pourra facilement apparaître comme un exercice de réhabilitation et de sanctification de Walesa, dont on sait que certaines zones d'ombre resteront. Le film flirte avec l'hagiographie mais Wajda s'en dégage en lui insufflant un rythme haletant, habilement agrémenté de documents d'époque accompagnés de morceaux de rock polonais. Assez gonflé finalement alors que le propos est plutôt didactique voire démonstratif par endroits. Au-delà du syndicaliste, le cinéaste cherche et trouve le simple ouvrier, père de famille nombreuse (8 enfants) et signe un portrait formidable de la femme du petit électricien. Dans cette page d'histoire héroïque, elle a sa part, silencieuse et modeste, mais d'une importance capitale.
L’histoire contemporaine de la Pologne ne pouvait pas passer sans un portrait de son premier président démocratiquement élu post-URSS, le syndicaliste Lech Walesa. Préférant s’étendre sur le parcours de l’homme avant son accession au pouvoir que sur ses années à la tête du pays, la narration de ce biopic passe par la mise en image d’une interview fictive que Walesa passerait, à la fin des années 80, à une journaliste italienne. L’angle choisi étant celui de savoir comment un simple électricien a pu devenir, en quelques années, l’homme le plus influent d’Europe de l’est, le chapitre principal de ce scénario –dont la construction se rapproche finalement plus du thriller politique que du biopic- est celui des grèves de 1980 au cours desquels le leader du syndicat Solidarité a su galvaniser les foules et, par la même, devenir une menace politique pour le pouvoir aux ordres de la Russie. L’utilisation adroite d’images d’archive et d’une musique rock’n roll transforme cette biographie aussi intimiste qu’admirative en un brulot contestataire d’une énergie que l’on n’espérait pas de la part de Andrzej Wajda.
Andrzej Wajda a eu l'occasion de rencontrer Lech Walesa en personne alors que les grèves faisaient rage au début des années 80. Il n'est donc pas étonnant que le cinéaste s'intéresse au parcours de cet homme, érigé héros national alors qu'il luttait contre le communisme et pour les droits des ouvriers. Wajda ayant assez d'expérience derrière lui, il évite les pièges du biopic pour nous livrer un portrait simple et pas exempt de défauts. Il s'agit dans "L'homme du peuple" de dévoiler l'homme derrière la figure désormais connue de tous. Walesa (interprété avec conviction par Robert Wieckiewicz) est un père de famille qui n'a pas l'ambition de devenir un jour Président et qui ne peut simplement pas s'empêcher de lutter pour la cause qu'il trouve juste avec ses camarades. Orgueilleux, sachant bien que lui seul peut faire bouger les choses, Walesa est également un homme lucide qui ne serait rien sans la femme qui s'est tenu à ses côtés des années durant, supportant ses absences répétées dues à ses séjours en prison et son engagement. Sans être profondément original, le film s'avère très intéressant et plus prenant qu'il ne laissait penser, mû par l'énergie de la mise en scène de son réalisateur qui ponctue son film de morceaux de rock polonais engagés.
Le cinéma polonais est bien vivant. Après un Ida sorti en 2013 et au succès mondial fulgurant, le Grand Est nous offre une hagiographie de Lech Walesa, héraut de la révolution polonaise pacifique, prix nobel de la paix, symbole mondial de la contestation non violente et victorieuse. Andrzej Wajda en livre un récit intimiste, privilégiant le récit familial et intime à la grande histoire publique. Une femme admirable, presque plus héroïne que son mari, un électricien bourru et au caractère de cochon. Mais il faut bien ça pour faire plier un régime communiste retors.
Lech Walesa passa une grande partie des années 70 en prison pour ses positions contestataires. Après la répression sanglante d’une manifestation pacifique en 1970, il n’eut de cesse de réclamer la création d’un syndicat libre. Une décennie de combat aboutira à l’état de guerre de 1981, à de multiples passages en détention mais finalement à la consécration.
Ouvrier de basse extraction, électricien sur les chantiers navals de Gdansk, père de 6 enfants en bas âge, rien ne prédestinait Lech Walesa à la reconnaissance mondiale. Prototype même de la bonne personne au bon moment, Lech Walesa devint la figure de proue de la contestation dans une Pologne exsangue. Le film souligne son bon sens irrépressible et son jusque boutisme proverbial. Une radicalité d’esprit qui fut reconnue et vantée. Wajdaen fait un portrait qui frise parfois la caricature et qui ne se départit jamais d’une révérence compréhensible. On ne dirait pas du mal du Dalaï Lama ou de Gandhi. Bon, on refera l’histoire plus tard concernant Lech Walesa (...
L'intégralité de notre critique de L'HOMME DU PEUPLE, sur Le Blog du Cinéma
Biographie intéressante de lech walesa. Par ses choix de mise en scène et de musique rock polonaise, le réalisateur, aidée par l'excellente interprétation de l'acteur principal, parvient à conserver l'attention du spectateur jusqu'au bout.
Le destin incroyable d'un modeste électricien polonais, qui, une fois n'est pas coutume, méritait bien son Nobel ! Un homme en colère. Saine colère. Contre l'horreur communiste. Soutenu par sa famille, femme et enfants (6 naissances dans les 10 premières années de son mariage avec Danuta). Par la "Solidarité" avec ses concitoyens, ouvriers comme intellectuels, opprimés par le système soviétique. Mais aussi par sa foi, totale, sans limites. C'est grâce à cette foi catholique (galvanisée par l'élection de Jean-Paul II sur le trône de St-Pierre) que la Pologne, il est vrai, a pu supporter l'épreuve du totalitarisme - le film y insiste, ô combien justement (salutaire remède à la barbarie - à méditer aujourd'hui, quand l'Europe est tellement menacée à cet égard...) ! Le vétéran Wajda (86 ans en 2012, quand il réalise ce "L'Homme du peuple") signe un "biopic" (limité aux années de lutte : 1970/1989) à la forme classique. Un peu trop, peut-être. Pour une histoire beaucoup moins passionnante que celle de "Katyn" (film - de 2007 - à voir impérieusement, hommage à Wajda père, officier massacré par les Soviétiques en 1940, comme des milliers d'autres, l'élite militaire polonaise), narrée un peu trop linéairement (en dépit du recours à la "respiration" de l'interview accordée en 1981 à Oriana Fallaci, qui sert de "fil rouge"), mais également touchante pour le cinéaste, ami de Walesa, et qui fut élu au premier Sénat polonais libre, en 1989 (quand LW fut élu pour sa part à la présidence de la République, l'année suivante).
Grande réussite. C'est passionnant et touchant du début à la fin. La variante polonaise de la Stasie donne des frissons. Ce biopic est un peu partial, mais il est difficile de ne pas adhérer à l'enthousiasme communicatif d'Andrjez Wajda, dans son projet. Toutes les reconstitutions sont réussies. J'ai passé un super moment.
Le genre de film indispensable à notre Histoire. Pour se souvenir de ce qu’elle fut et où elle nous conduit toujours aujourd’hui. Comme le film est de qualité, il ajoute un supplément d’âme à cette mémoire que le réalisateur entretient avec une perspicacité renouvelée dans la mise en scène, une perspicacité intacte dans la conduite fictionnelle d’un mouvement où le noir et blanc, alterne avec la couleur, conférant à l’ensemble son authenticité. Le casting est sans retouche avec dans le rôle-titre, Robert Wieckiewicz parfaitement secondée par son épouse,Agnieszka Grochowka très, très bien. Pour en savoir plus
L'énergie de ce film est communicative. La conviction des acteurs, le choix d'un rythme binaire, une bande son engagée... Bref, on en apprend beaucoup sur l'homme (Lech Walesa) et sur l'Homme, animal politisé à force de misère. Belle narration d'une Europe en construction historique.
Un biopic intéressant sur le début de l'engagement militant de Lech Walesa malgré quelques longueurs. L'acteur principal est bluffant dans le rôle de Lech. Le traitement de l'image voulant fait croire à des images d'archives est parfois un peu exaspérant et fait procédé. La bande son regroupe des chansons de groupes de punk rock polonais et est excellente. Dommage que l'on est droit qu'à de petits extraits.
Biographie de Lech Walesa par son ami Andrzej Wajda (après lui faire faire une participation dans L'Homme de fer), L'Homme du peuple restitue bien la vie en Pologne dans les années 70 et 80. Même si on peut lui reprocher certains choix de mises en scène un peu hasardeux (l'utilisation du noir et blanc pour certains plans ne semble pas véritablement justifié) et le manque d'explication de certains passages historiques (un spectateur étranger n'ayant pas vécu cet période peut parfois être un peu perdu dans les évènements), ce film réussit bien à retranscrire la personnalité et le courage du dirigeant de Solidarnosc. Un bon moyen de se replonger dans une période importante de l'histoire européenne.
Certes Wajda avait encore du savoir faire quand il a réalisé ce biopic de Walesa, mais il a tellement simplifié une situation complexe que son film apparait comme une plate hagiographie. C'est assez paradoxal d'ailleurs qu'un cinéaste qui a combattu le stalinisme (assimilé pour lui au communisme) toute sa vie ait ainsi réalisé une oeuvre... quasi stalinienne. Héros positif, culte de la personnalité, masses anonymes derrière le héros, rien ne manque. D'autant que la seconde partie de la carrière de Walesa, celle où il est passé de la condition de militant syndicaliste courageux affrontant la répression policière à la situation de politicien réactionnaire, bigot et antisémite n'est pas traitée. Ses camarades des chantiers navals de Gdansk sont en droit de lui demander pourquoi les effectifs de cette entreprise sont passés de 17 000 à 1700, et certains ne s'en privent pas. Mais le sujet n'a pas intéressé Wajda. Sinon, il était évidemment difficile de traiter une période si riche en événements, mais celle-ci est vraiment survolée de façon très superficielle, en particulier la période qui précède le coup d'Etat de Jaruzelski. Les ouvriers de Gdansk méritaient mieux.
Ce biopic est l'occasion de se plonger dans l'histoire d'une lutte en Pologne autour d'un homme, qui a l'aplomb d'affirmer ses désaccords. Je me souviens d'être allé près des Invalides aux abords de l'ambassade de Pologne à Paris protester contre l'invasion des chars russes en Pologne. Ce que nous montre ce film, c'est combien il a fallu lutter pour qu'un vent de liberté apparaisse. Que l'idéologie communiste ait été oppressante, cela ne fait plus aucun doute, néanmoins le triomphe du capitalisme, aujourd'hui dénommé libéralisme, n'est pas non plus un modèle du genre. L'oppression par le chômage présente dans les revendications de Solinarnosc, n'est-elle pas toujours d'actualité dans nos contrées européennes? L'église catholique a été un grand recours en Pologne : faire une messe au sein des chantiers navals, c'était du génie stratégique! Il faut des hommes fédérateurs pour lutter, Walesa en était un.
Lech Walesa se fait interviewer dans les années 80 par une journaliste italienne. Elle tente de comprendre comment cet électricien ouvrier sur les chantiers navals de Gdansk, a réussi à tenir tête au gouvernement orchestré depuis l’URSS et à mener la Pologne vers la démocratie. Lech Walesa revient sur ses débuts syndicalistes dans les années 70 et raconte les événements de sa vie politique mais aussi personnelle jusqu’en 1983 lorsqu’il obtient le prix Nobel de la paix. Tout cela avant qu’il ne soit élu président de la Pologne. On le revoit en 1989 (archives réelles) aux Nations Unies, lors de la chute du mur de Berlin.
Je pense que c’est un film incontournable pour tous les jeunes nés après 1980 …Mais aussi pour ceux qui ont été jeunes dans ces années-là, parce que les médias de l’époque avaient alors le regard essentiellement tourné vers la Pologne et « Solidarnosc ». -Je ne sais pas si vous vous souvenez…-
J’ai beaucoup aimé la construction du film et le montage qui mêle fausses et vraies archives à une mise en scène plus classique. Parfois la caméra au poing, comme une caméra cachée, donne l’impression d’un reportage clandestin. Cette mise en scène met en valeur l’historicité et la richesse événementielle du récit.
Ce qui est touchant, grâce au jeu plein de vie et de conviction de l’acteur, c’est le portrait d’un Lech Walesa charismatique, au franc parler avec des touches d’humour, mari et père de famille comblé, faisant cependant souvent trembler les siens, parce que régulièrement arrêté et menacé.
Un très beau biopic avec une dimension historique très intéressante.
Bon biopic, dans lequel on reconnaît le souffle du Wajda de la grande époque. L'ambiance de thriller politique est bien rendue. Même si le rythme faiblit dans la dernière partie qui verse dans l'hagiographie, le spectacle est de bonne tenue.