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Plume231
3 933 abonnés
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0,5
Publiée le 17 mars 2012
Jean Boyer n'avait pas la réputation d'être un bon metteur en scène, et c'est justifié. En fait c'était juste un tâcheron qui faisait des films sans intérêts pour les stars les plus populaires de l'époque. Ce "J'avais sept filles" est à classer dans la catégorie navet car même la présence de Maurice Chevalier, qui fait pourtant ce qu'il peut, n'arrive pas un peu à maintenir la bateau à la surface et se serait un joyeux euphémisme de dire qu'il était mille fois meilleur chez les Wilder, Lubitsch et autre Mamoulian. Le scénario d'une minceur abyssale, le reste de l'interprétation déplorable, le petit zeste de racisme en plus (le dialoguiste n'aurait pas pu écrire "noire" à la place de "négresse", on était plus au temps de l'esclavage en 1954 merde !!!) font de ce film une oeuvre bien bien indigeste.
L'argument sentimentalo-comique du film de Boyer est évident et très artificiel. Il s'agit de réunir autour d'un Maurice Chevalier paternaliste mais néanmoins séducteur quelques jolies jeunes filles. Elles sont sept danseuses d'une troupe sans le sou qui, à la faveur de révélations sur le passé d'homme à femmes du comte de Courvallon, décident, chacune à son tour, de se faire passer pour ses filles afin d'en tirer quelque bonne fortune. Situation abracadabrante qui donne le ton d'une comédie particulièrement inepte, franchement bête pour tout dire. Encore heureux que le vieillissant et caricatural séducteur ne soit pas dupe! C'eût été le nanar le plus invraisemblable du genre. Jean Boyer se contente de mettre en scène un numéro de charme collectif avec de jolies filles ingénues dont l'utilité de certaines ne dépasse pas celle de potiches, et avec un Maurice Chevalier dont le réalisateur entretient l'image lisse de charmeur tout en gentillesse et larges sourires. Décor unique du film, la riche demeure de l'aristocrate Courvallon devient le théatre de situations et de plaisanteries infantiles, voire désagréables quand une jeune antillaise en est la cible.