POUR :
...) Dans le détail, HUNGER GAMES 3 construit donc le personnage de Katniss tout autour de la fameuse visite de l’hôpital. D’abord émotionnellement, puisque ce sont ses émotions qui motiveront ses actes. Et ceux-ci seront particulièrement impressionnants ! Mais là ou Hunger Games touche juste, c’est lorsqu’il nous associe clairement à cette démarche de super-héroïsation. Ainsi, l’aspect voyeuriste des deux premiers épisodes à complètement disparu ; nous savons déjà de quoi Katniss est capable, par amour, par altruisme. L’enjeu, ici, est de contrôler, catlyser ces émotions
Elle est ce personnage plein de courage que le public recherche, que ce soit pour motiver une révolution, comme dans le film, ou pour satisfaire un besoin d’extraordinaire et de spectacle, comme c’est le cas pour nous, spectateurs. Dans les deux cas, le film propose une mise-en-abîme judicieuse en nous détaillant la création délibérée de cette idole.
Ainsi, une manipulation perverse s’exerce constamment sur Katniss, et au travers d’elle, sur ses différents publics. Intelligemment, le film nous rappelle constamment sa condition de théâtre de marionnettes brisant le quatrième mur. D’un coté, le dictateur Snow et ses mindfucks vicelards (mais aussi très prévisibles) tente de manipuler Katniss en la détruisant psychologiquement… De l’autre, plus intéressant, les personnages « positifs » ; Plutarch (Philip Seymour Hoffman, impérial) et la présidente Coin (Julianne Moore, ambiguë) tirent les ficelles ; ils expliquent frontalement à Katniss, qu’elle est un atout sentimental/stratégique qu’ils doivent exploiter, « pour la cause ». Leur principal atout n’est pas militaire mais plutôt audiovisuel : cette intrusive équipe de télé-réalité emmenée par la charismatique et perspicace Cressida (Natalie Dormer, échappée de Game Of Thrones)
Son but : capturer l’essence émotionnelle animant Katniss, et la transformer en symbole guerrier. Ainsi, plusieurs scènes en apparence anodines, clichées ou leviers scénaristiques, masquent ainsi une vraie perversité. Par exemple, le gentil Gale, provoque consciemment (et très subtilement) la pitié de Katniss, uniquement pour se rapprocher d’elle… Le personnage muet de l’équipe de télé-réalité, qui provoque avec son regard naïf, la chanson de Katniss, qui deviendra un emblème de la révolte (...
L'intégralité de notre avis à propos de ce frustrant blockbuster masquant un subtil discours sur la manipulation
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CONTRE :
...) Mes souvenirs me rappellent m’être rendu à reculons dans la salle de ciné pour le premier épisode. Et d’avoir été surpris par le ton du film, bien éloigné des blockbusters habituels. La dureté ambiante, le principe philosophique de struggle for life, le surprenant dénouement, sans être complètement emballé j’étais ravi de voir un rappel sans fard de ce que peut être une existence dans le dénuement. Du genre qui existe encore dans quelques nombreuses parties du monde. La suite me semblait un relatif copié collé avec une rebelote dans l’arène, le jeu des alliances, les pièges cachés, les révélations. Autant dire que j’en attendais beaucoup du troisième épisode.
Peut être trop aux aguets, j’ai l’impression d’avoir attendu pendant deux heures une étincelle qui se produira certainement dans l’épisode final. On a beau parler d’un épisode de transition, ça fait long la transition ! Alors ne soyons pas trop durs, les thèmes phares (et intéressants) évoqués dans les deux premiers épisodes sont bien présents : la propagande omniprésente, la manipulation médiatique des foules, la répression des velléités de révoltes. Ajout notable, et je n’ai pas lu les ouvrages donc je suis complètement dans le flou : la présidente me semble assez ambiguë… la scène de fin, meilleur moment du film, fait surgir une ambivalence flagrante dans ses ambitions. Son discours à tendances fascisantes me fait penser pas moins qu’aux images d’autres discours à Nuremberg. Ca laisse augurer du meilleur pour l’épisode final (...
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