Bon, il faut reconnaitre que là, Kingdom of Gladiators est franchement mauvais. Je ne sais pas s’il figure dans mon top 10, mais il ne doit pas en être loin. Je commence par le positif, car c’est bien simple, il n’y a pas grand-chose : les paysages. Il y a en effet quelques beaux paysages naturels (je ne parle clairement pas des décors, pitoyables) qui donne un peu d’allure à certains passages. La musique de générique de fin, nerveuse, est aussi un choix plutôt positif. Voilà, pour le reste c’est un désastre abyssal. Les acteurs sont d’une médiocrité rare. Ils sont complètement perdus, incapables de livrer un jeu convaincant ne serait-ce que l’espace d’une minute. Faut-dire que c’est du lourd, entre une Suzi Lorraine sorti du cinéma érotique, Leroy Kincaid et Annie Social du catch, on pouvait s’attendre à un résultat peu convaincant. C’est même en dessous de cela. Il faut reconnaitre à Annie Social un certain charisme, lié à un physique un peu atypique, et, ne nous leurrons pas, à un décolleté tout à fait photogénique. Pour le reste il ne convient même pas de s’étendre.
L’histoire est d’une nullité crasse. Pour être honnête Kingdom of Gladiators c’est 5 minutes d’introduction, 15 secondes pour la pose sentimentale de service, 10 minutes de dialogues ineptes autour d’une épée, et tout le reste c’est de la baston. Le film enchaine les combats sans se soucier de rien d’autre. A un tel niveau, c’est du jamais vu. Le problème étant que ces combats sont franchement très nuls, n’étant pas chorégraphiés, n’étant pas rythmé, ils ressemblent à des pugilats de cour d’école. En tout cas personnages creux, histoire vide, absence totale de surprise, redondances à gogo, Kingdom of Gladiators n’offre vraiment rien d’excitant pour le spectateur, et même pas pour le fan d’action pure qui sera déçu par la médiocrité de celle-ci.
D’un point de vue visuel en dehors des paysages, c’est le néant. La mise en scène est absurde. Elle finit de plomber des combats déjà moyens, elle n’a de majesté que dans les premières minutes, ensuite le réalisateur flanche et essaye désespérément de multiplier des effets de style hasardeux à la limite de la bouffonnerie. Même les ralentis sont horriblement saccadés, et voir à chaque pas de chevalier en armure la caméra trembler comme s’il déclenchait un tremblement de terre, c’est risible. La photographie n’est pas en reste. Plutôt encourageante au début, malheureusement elle ne garde pas ce niveau multipliant les teintes grisâtres bien laides pour se donner une allure dark-fantasy franchement cheap. Le summum du mauvais arrive néanmoins avec des effets sanglants nombreux et d’une médiocrité intolérable. A part peut-être Piranhaconda, salé de ce point de vue, je ne vois pas quel nanar à des effets horrifiques plus atroces. Le sang est orange, il est incrusté de tel sorte qu’il ne correspond absolument pas à la logique des coups d’épée. Par ailleurs il n’est pas fluide mais il donne l’impression de s’agglomérer en formant des bulles. Drôle d’impression.
Donc, voilà sur ce film. Un ratage haut en couleur qui fait vraiment pitié. Je ne comprends pas comment avec une histoire pourtant peu ambitieuse, et un casting a priori rodé aux combats spectacles, un réalisateur peut faire un film d’un niveau aussi bas. Manque de talent, manque de budget, la recette généralement du parfait nanar, ou du parfait navet, je penche ici plutôt pour la première catégorie.