Moitié "Le Cadeau" de Michel Lang, en 1981, moitié "4 Étoiles" de Christian Vincent, en 2005, cette petite et toute courte (97 mn) comédie romantique à la française signée Charles Nemes laisse clairement paraître une somme d'imperfections qui la classent d'emblée dans la catégorie "divertissement sympathique sans prétention, vite vu, vite oublié". Surtout ne pas chercher la vraisemblance : qu'il s'agisse des relations entre Alice et Sonia -la jeune employée du palace normand- ou de celles entre Alice et Jacques Delboise -le galeriste-, amitiés et coups de foudre naissent à la vitesse de l'éclair dans ce méli-mélo sentimental plombé par des personnages sans aucune profondeur psychologique. Tirés à l'outrance vers la caricature, on nous balance notamment les 2 bonnes copines -Pénélope et Isabelle- l'une tendance nympho, l'autre tendance coincée, et Yvan, le don juan de pacotille au sourire forcé calamiteux et aux roulements d'épaules limite luxation. De situations loufoques, dotées d'un vrai potentiel humoristique, en quiproquos téléphonés, l'histoire se retrouve vite essorée de toute subtilité et l'effet comique en pâtit. Belle et dynamique, Alice Lecorre est conseillère clientèle dans une banque. Depuis son veuvage, il y a 5 ans, elle a verrouillé son cœur et éconduit systématiquement tous ses prétendants. Lorsque, pour ses 40 ans, ses amies de la banque lui offrent un week-end au "Normandy" de Deauville, elle ignore le supplément manigancé pour agrémenter son séjour sur la Côte Fleurie : un client, menacé d'exclusion bancaire, est chargé de la séduire. En contrepartie, oublié le fichage Banque de France. Évidemment, rien ne se passera comme prévu... Malgré ses défauts, il émane un charme romantique d' "Hôtel Normandy". Sans doute le bord de mer et sa longue plage de sable fin, les drapeaux multicolores agités par le vent, la promenade des planches, le casino, la station balnéaire aux villas anglo-normandes cossues, n'y sont-ils pas étrangers (ça aurait sûrement moins bien fonctionné à Saint-Étienne...). Mais il y a aussi la fraîcheur pimpante et communicative de la lumineuse Helena Noguerra et la désinvolture classieuse d'Éric Elmosnino. Une fantaisie légère... légèrement décevante.