Quel dommage que Panique sur la côte soit un film franchement pas bon, car il anticipait audacieusement ce que nous a proposé Aja en 2010 avec Piranha 3d.
Au niveau acteur déjà il n’y a rien de réjouissant. Un casting de jeunots très basique, duquel aucun ne parvient réellement à s’extirper, proposant des interprétations plutôt minimalistes, et nettement trop sérieuses à la vue du film. Autant dans Piranha 3d les acteurs et actrices surjouent, se vautrent allégrement dans la caricature de manière volontaire, et dans le crétinisme, autant ici, devant un métrage qui ne parvient jamais à apparaitre sérieux, le manque de fantaisie des interprètes devient plombant. En somme pas grand-chose à retenir, et même pas une petite guest-star pour pimenter un peu l’ensemble.
Le scénario est donc très proche de celui de Piranha 3d. Ici les piranhas sont remplacés par des requins, et le déroulement est sensiblement le même, jusqu’à un final en forme de carnage lors du Spring Break. En clair, je soupçonne presque Aja d’avoir pompé quelques idées ici. Mais je ne lui en veux pas, car il les a nettement mieux employé. Ici malheureusement, le film manque cruellement de rythme. Les requins apparaissent finalement très peu, au profit de nos héros pas géniaux. Les attaques n’ont rien d’enthousiasmante, il y a beaucoup de bavardages inutiles, et un très gros manque de second degré. Le film est en effet très peu crédible. Tout est gros, démultiplié (les requins sont bien une centaine à attaquer en bande !), il y a des passages foireux (la fille poursuivie par un requin qui ne prend même pas le soin de nager alors que juste avant elle faisait un petit cinquante mètre au milieu de la mer !), et pourtant l’ensemble reste constamment sérieux. Du coup ce n’est pas le sentiment d’un comique volontairement potache et bancal qui ressort, mais celui d’un ratage technique et scénaristique massif.
Visuellement le résultat n’a rien de transcendant. La mise en scène de Shapiro n’a aucun intérêt, et surtout pas lors des attaques très médiocrement mises en scène. En fait on ne voit rien de plus que des personnages agitant les bras au milieu d’une flaque d’eau rouge. Shapiro manque totalement d’imagination et d’audace dans son travail, et l’ensemble en prend un coup. La photographie est correcte, comme les décors, mais il s’agit d’un coin de plage, avec ciel bleu mer turquoise, rien non plus de très original et de vraiment réjouissant. Enfin la musique ne vaut pas grand-chose. Je ne sais pas, un spring break aurait pu être l’occasion de mettre un peu de techno, du rap, du rock, enfin quelque chose de jeune au moins pour donner du peps à l’ensemble.
Bon, au bout du compte il ne faut se leurrer, Panique sur la côte est un médiocre film de requins, qui passe à coté de ce qu’il aurait du être : un divertissement prenant sans prétention. Une comédie horrifique qui aurait pu anticiper de cinq ans le Piranha 3d d’Aja, et qui finalement parait plus en être un vilain ersatz. Vraiment dommage, mais c’est ainsi.