Quand un making-of s’avère bien plus passionnant que le film en-lui-même, c’est qu’il y a réellement un souci… Fucking Kassovitz (2011) de François-Régis Jeanne revient sur le chaotique tournage de Babylon A.D. (2008), réalisé par Mathieu Kassovitz et lève le voile sur les innombrables emmerdes vécue par Kassovitz et ses équipes.
Les déconvenues autour du film y sont nombreuses, entre sa star capricieuse, le charcutage lors du montage (non validé par le réalisateur), un tournage au bord de la crise de nerfs, les dépassements de budget, les caprices de star, une partie de l’équipe de tournage retourné contre le réalisateur, … Le blockbuster coproduit par la France, l’Angleterre et les Etats-Unis aura donné du fil à retordre au frenchy, comme en témoigne les images prises sur le vif lors du tournage.
Ce qu’il en ressort, c’est cette impression d’absence flagrante d’organisation. Pourtant, sur un tel film et avec un tel budget (70 millions de $), tout cela devrait être cadré et pourtant, on a l’impression qu’il n’y a aucune coordination entre les équipes, aucune étape préparatoire (même si le documentaire nous montre quelques réunions dans les bureaux de la production), le documentaire donne souvent l’impression que le film a été tourné à l’arrache, en mode commando, en totale improvisation, comme si Kassovitz n’avait aucune emprise sur le tournage, aucune autorité sur ses équipes. Comme en témoigne la séquence où la compagnie d’assurance se déplace en plein tournage à cause du dépassement de budget où lorsque les accessoiristes fournissent des Skodas en lieu et places de véhicules américains, obligeant le réalisateur à les peindre en noir pour que l’on ne puisse pas les identifier. Sans oublier le staff qui changeait sans cesse (un nouveau réalisateur de seconde équipe par-ci ou un nouveau producteur par-là…).
Un vrai bordel à l’image du résultat final. Dire que Mathieu Kassovitz n’avait pas les épaules pour mettre en boite un tel film est vrai, mais il faut aussi admettre que rien ne semble n’avoir été fait pour lui faciliter la tâche, à commencer par un Vin Diesel abus de pouvoir.
A la manière de l'excellent Lost in La Mancha (2003), sur le tournage maudit du film L'Homme qui tua Don Quichotte de Terry Gilliam, le documentaire de François-Régis Jeanne vaut assurément le coup d’œil, que vous ayez aimé ou détesté (comme moi) le film de Kassovitz. Il permet aussi de mettre en lumière les coulisses parfois peu reluisantes d’un tournage de film.
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