J’ai pu voir Inch’Allah en avant-première, en présence de sa réalisatrice québécoise Anaïs Barbeau-Lavalette, qui a parlé du film après la projection, décrit son parcours et répondu aux questions de quelques spectateurs. Il s’agit de son second long-métrage.
Le synopsis est le suivant: dans un camp de réfugiés palestiniens en Cisjordanie, Chloé, jeune sage-femme québécoise accompagne les femmes enceintes. Entre les check points et le mur de séparation, Chloé rencontre la guerre et ceux qui la portent de chaque côté : Rand, une patiente avec qui elle va rapidement se lier d'amitié et Ava, jeune militaire, voisine de palier en Israël. A leur contact, Chloé va progressivement remettre ses repères en question.
La réalisatrice a expliqué s'être rendue en Palestine lors du tournage d'un documentaire et avoir eu une sorte de coup de foudre pour l'endroit. Elle s'est intéressée de près à la question israélo-palestinienne, a décidé de retourner en Palestine, et d'y séjourner. Elle a visiblement fait les choses de manière approfondie puisqu'elle a même appris l'arabe, mais a exprimé maladroitement ce qui à mon sens pose problème dans son film, à savoir qu'en tant que canadienne, elle n'avait pas un historique de conflit "dans son ADN". Le scénario de ce film a été écrit sur place. Compte tenu des tensions (le mot est bien faible), le tournage ne s'est pas fait près du mur de séparation, celui-ci et ses environs ont été (très bien) reconstitués.
De manière globale, le film est bien fait, un de ces films qu'on peut qualifier de 'coup de poing'. Les acteurs principaux sont bien dirigés. Je n'ai pas trop accroché avec l'actrice principale (Evelyne Brochu), je ne m'y suis pas, comme c'était pourtant le souhait de la réalisatrice, 'identifiée' mais objectivement elle était 'dans son rôle'. En revanche, j'ai beaucoup apprécié les rôles des deux jeunes femmes de part et d'autre du check-point, portés par deux actrices douées: Sabrina Ouazani (L'esquive, La graine et le mulet, et actuellement Le passé) et Sivan Levy, jeune actrice sympathique que je découvre (réalisatrice également). La caméra à l'épaule (qui rappelle une certaine forme de documentaire) est efficace dans certaines scènes.
Cependant, ce film, ajouté aux propos de la réalisatrice, me laisse un bien mauvais goût dans la bouche...
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