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soniadidierkmurgia
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4,5
Publiée le 7 octobre 2016
Avant de tirer sa révérence en 1985, usée par la maladie, la grande Simone Signoret a su trouver l'énergie pour illuminer de sa présence cette fort belle adaptation par Marcel Bluwal et Jean-Claude Grumberg, d'une affaire d'escroquerie qui défraya la chronique au tout début du XXème siècle. Selon un stratagème ingénieux qui a sans doute inspiré Charles Ponzi le premier à avoir "théorisé" le système de cavalerie, Thérèse Humbert aidée de sa famille proche parvint pendant vingt ans à duper toute la haute bourgeoisie parisienne sous couvert d'un prétendu héritage mirifique venant d'un milliardaire américain, Robert Henry Crawford, qui n'existait en réalité que dans le cerveau de son héritière. Bluwal se saisit du fait divers pour produire sur quatre épisodes une reconstitution somptueuse de la Belle Epoque où le tout Paris se précipite chez Madame Humbert pour acheter des billets à ordre à des taux imbattables accordés sans mal par la dame car jamais remboursés. Grâce à une pléiade d'acteurs de premier choix comme François Périer, Bernard Fresson , Michel Aumont ou autre Guy Tréjan, on voit de manière cocasse mais aussi très réaliste comment l'appât du gain ajouté à la foi sans borne en la réputation peut rendre aveugles banquiers et autres notaires. Le propos reste valable à toute époque, l'homme demeurant incorrigible face à la cupidité. Le système de Ponzi désormais bien connu n'a en effet pas empêché Bernard Madoff aux abords du XXIème siècle d'alléger considérablement de nombreux actionnaires petits et gros de leurs économies. Tout est de haute tenue bien sûr dans cette saga dirigée par un Marcel Bluwal dont on ne compte plus les hauts faits d'armes télévisuels, mais c'est bien Simone Signoret qui dans ce qui constitue sans doute sa dernière grande interprétation montre toute la complexité de cette femme qui finit par se prendre à son propre jeu se rendant compte au final que plus que l'argent ce sont la gloire et le pouvoir qui la faisaient avancer.