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Jipéhel
41 abonnés
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4,0
Publiée le 1 juin 2021
Sous les étoiles de Paris
La face obscure de la Ville Lumière
J’ai découvert l’allemand Claus Drexel comme documentariste en 2013 avec le formidable témoignage sur les SDF de Paris, Au bord du monde. Puis America en 2017, non moins passionnant. Le voilà qui s’essaie à la fiction avec ces 90 minutes de comédie dramatique. Depuis de nombreuses années, Christine vit sous un pont, isolée de toute famille et amis. Par une nuit comme il n’en existe que dans les contes, un jeune garçon de 8 ans fait irruption devant son abri. Suli ne parle pas français, il est perdu, séparé de sa mère… Ensemble, ils partent à sa recherche. A travers les rues de Paris, Christine et Suli vont apprendre à se connaître et à s’apprivoiser. Et Christine à retrouver une humanité qu’elle croyait disparue. Passer du docu social à la comédie dramatique pouvait paraître un écart trop grand, mais Drexel se tire à merveille avec ce conte réaliste au ton parfaitement juste à la sensibilité omniprésente. Un très beau film Donc, nous l’avons compris, la thématique des sans-abris intéresse tout particulièrement Claus Drexel. Le cinéaste et Catherine Frot partageaient le même intérêt pour Christine, l’une des héroïnes du documentaire Au bord du monde. Le scénario nous emmène dans des lieux que le réalisateur connaît bien, où les sans-abri se retrouvent ; des lieux de rencontre, de distribution de repas, de refuge souterrain… Le choix de tourner à Paris est pertinent, car la capitale de par son contraste très fort entre le faste et la pauvreté, constitue une métaphore pertinente du monde actuel… Et la pertinence reste le point fort de ce film. Touchant mais évitant toute sensiblerie, d’un réalisme à couper le souffle qui nous fait prendre encore plus, s’il en était besoin, de la précarité des SDF, des migrants, de tous ces Invisibles – comme les avait nommés Louis-Julien Petit, conscience de la misère engendrée par notre société et de ce sentiment d’impuissance qui nous submerge. Un road-movie bouleversant à découvrir de toute urgence. Dire de Catherine Frot qu’une fois de plus elle épatante relève à fois de l’évidence et du pléonasme. C’est une actrice XXL, un régal. Mahamadou Yaffa, d’origine malienne, pratique régulièrement le bambara et s’est vite imposé comme l’enfant idéal pour incarner le petit Suli. Pour le reste du casting, l’idée de faire participer des gens de la rue a pu se concrétiser grâce aux clubs de théâtre créés pour eux, comme celui d’Emmaüs notamment. Les sans-abri qui les fréquentent ont l’habitude de se rendre régulièrement à des répétitions. Nul ne peut certainement rester insensible face à ces drames du quotidien de millions de gens à la fois si proches et si éloignés de nous.
Drexel, habitué à montrer les personnes en souffrance (sdf, prostitués, migrants...), nous offre ici une version romancée de la réalité de la rue, les tracas du quotidien, la lutte de chaque instant, les difficultés pour survivre. Très peu de dialogues, Catherine Frot très investie, une histoire touchante et une incroyable réalisation qui ne montre que 2 plans du Paris "normal" et tout le reste pour le Paris qu'on ne veut pas voir, le Paris de la pauvreté, des oubliés, le Paris sale et triste. Un film qui ne mérite pas autant ces mauvaises critiques que je ne comprends pas. Les spectateurs ne veulent-ils pas voir la réalité en face ? Toujours est-il que ce film est bon, engagé et bien réalisé. Il est à voir, sans hésitation.
En cette période de réouverture des salles de cinéma, les contes modernes ne font pas de mal. D'autant quand le sujet s'aventure sur une réflexion sociétale sur les personnes SDF et les migrants. Comme le titre l'indique, le film se passe à Paris. Les étoiles qui peuplent la ville recèlent sous les ponts des petites gens de rien, sans identité, ignorées des pouvoirs publics, sauf quand un agent de la ville accepte d'offrir une bouche d'égout à une femme à défaut d'hôtel. La rencontre se fait entre ce petit bonhomme noir, dont la maman va être reconduite à la frontière avec cette Christine, boiteuse et perdue, interprétée par l'immense Catherine Frot. Et le troisième personnage à s'inviter demeure la ville de Paris avec ses espaces nobles, mais aussi ses recoins de misère où les populations migrantes s'entassent dans la plus totale inhumanité.
Le réalisateur a choisi le conte et la naïveté pour aborder les sujets graves d'immigration et de gestion de la pauvreté à Paris. Du coup, le propos échappe au misérabilisme. La fiction fonctionne comme une forme de balade depuis le cœur de la ville jusqu'à l'aéroport de Roissy. Il ne faut pas chercher de la vraisemblance dans ces scènes. Ce n'est pas du tout le but. Le film dénonce notre société excluante par la poésie et la légèreté.
Mais quelque chose ne fonctionne pas vraiment. Peut-être que l'excès de naïveté, la tentation de tirer les larmes à tout prix, et la galerie de personnages improbables et loufoques assombrissent la fluidité du récit. Catherine Frot en fait elle-même trop dans l'interprétation de cette clocharde débonnaire. Même le petit garçon, qui visiblement n'a jamais faim, n'est pas vraiment crédible. Bref, "Sous les étoiles de Paris" souffre en réalité de la substance même du film qui refuse la dénonciation et la colère.
Pour renouer avec le cinéma après ces longs mois d'abstinence... Catherine Frot est magnifique, le petit garçon est magique ! Une histoire touchante et entraînante, qui ouvre les yeux sur le destin révoltant de tant de gens. Bref il faut y aller, avec un masque très, très absorbant.
Joli conte avec un dénouement improbable mais bien interprété par Catherine Frot et le jeune garçon. Je regrette un peu l'opposition de quelques " vilains blancs" avec la solidarite bienveillante des " pauvres migrants" et d'une clocharde. Le réalisateur veut nous faire decouvrir les squats , les campements de migrants et les conditions d'expulsion dans notre " belle capitale" à travers ce film : est-ce pour nous interpeler ou nous culpabiliser ?
On pourrait croire quand on lit le pitch qu'on va découvrir un conte des temps modernes : la gentille clocharde recueille le petit garçon africain réfugié qui a perdu sa maman ... Oui ....mais non pas vraiment . La vie n'est pas celle qu'on voit à travers un kaléidoscope. C'est plutôt la vision des invisibles, des miséreux , des laissers pour compte, avec sa violence toujours possible , avec son entraide ; c'est le Paris qu'on ne veut pas regarder, celui pour qui on détourne les yeux . mais tout ça très superficiel... On aurait pu y rentrer dans cette histoire mais malgré de belles images le temps parait si long... tellement long.
Premier film au cinéma après le déconfinement et pas de regrets sur mon choix car les émotions étaient au rendez-vous. Une belle histoire dans une triste réalité.
1er film depuis le déconfinement et je suis heureuse d'avoir choisi Sous les étoiles de Paris. Ce film m'a bouleversée. Catherine Frot, comme toujours, est fabuleuse. Grand merci à vous pour toutes ces émotions. Bravo aussi à ce jeune Yaffa Mahamadou.
Ce film nous propose un voyage dans Paris. C’est très réussi. Les images de la ville et de ses monuments sont magnifiques. Le scénario, simple et prévisible est très touchant et humain et il ne tombe pas dans le larmoyant. Un film pour tous, à voir.
Paris dans toute sa triste réalité, dans lequel errent C. FROT et cet enfant migrant, courant après une utopie irréaliste. Ca donne une fausse fable déprimante au rythme trop lent. On peut rêver plus souriant pour fêter la réouverture des salles...