On le sait, le biopic est délicat à traiter. A commencer par le personnage historique : trouver l’acteur ou l’actrice qui doit lui ressembler. S’il a des faux airs, tant mieux autrement on le grime ou on fait appel à quelques effets spéciaux. Ensuite, il y a le traitement de l’histoire-même du personnage. Que raconter ? Sa vie de A à Z ? Ou une tranche de sa vie, un pan de son histoire ?
Les deux se défendent. Le biopic a le mérite soit de nous rafraîchir la mémoire, soit ne rien nous apprendre que l’on sache déjà, soit nous inviter à fouiller davantage après le film, il est une amorce pour nous attiser la curiosité, pour nous permettre d’approfondir nos connaissances. Là encore, tout dépend du point de vue du réalisateur. Justement, ce dernier point est périlleux : le traitement du biopic pour terminer. Soit le réalisateur opte pour une narration classique, soit il romance son classique, soit il y ajoute de la poésie comme Joanne Sfar avec « Gainsbourg (Vie héroïque) » Tout est dans le traitement et l’interprétation. Selon moi, c’est réussi si j’ai l’émotion et peu importe le personnage relaté. Je suis resté à distance avec «Mesrine », avec « La dame de fer », mais j’ai adhéré avec « Gandhi », avec Lennon dans « Nowhere boy » ou encore « John Rabe » dont j’ignorais totalement l’existence ! Ce « Diana » n’est pas déplaisant. Je me moque de la ressemblance de la princesse avec Naomi Watts du moment où je me suis laissé transporter. Ce qui m’a aidé sans doute, c’est de ne jamais avoir lu aucun tabloïd, aucune revue People (même dans une salle d’attente !), et j’ai toujours écouté d’une oreille très distraite les péripéties de nos « mondanités ». Ainsi, j’ai pu suivre ce film comme n’importe quel film à l’eau de rose ou romantique. Toutefois, je reconnais que cette tranche de vie narrée n’a rien d’exceptionnelle. « Diana » est un film passe-partout, mais je l’ai suivi sans une certaine émotion. Est-ce vrai ? Peu importe, l’histoire de cette princesse et de son amant chirurgien a quelque chose de rassurant dans ce monde protégé « loin du peuple ». Amoureuse, « Diana » se révèle être une femme comme tout le monde, avec ses prétextes pour séduire, pour attirer l’attention, élaborant des rêves, un avenir radieux. Là où je suis surpris, c’est la dernière partie du film où elle paraît manipulatrice avec les paparazzi. Pourquoi pas ? J’apprécie aussi le fait de se passer de la reconstitution de l’accident. A quoi bon ? Evidemment, le réalisateur ne pouvait pas échapper de nous donner quelques repères historiques à travers ses actions humanitaires. C’était ponctuel, inévitable et instructif en ce qui me concerne. Enfin, Naomi Watts s’en sort bien et « m’offre » une prestation respectable. En tout cas, je n’irai pas piocher dans les archives des magazines People pour fouiller davantage la vie de la princesse Diana… Le film me suffit.