1991, de Pedro Almodovar, avec Victoria Avril, Marisa Paredes, et Miguel Bosé. Comment Almodovar réussit-il à nous captiver avec ses mélodrames dignes de romans-photos ? C’est qu’il a un talent fou et utilise des comédiens fabuleux. C’est kitch à souhait, avec les obsessions du cinéaste : la maman, le travesti, la star et son show en boîte de nuit. On peut ajouter : la prison, une chanson (« piensa en mi ») déchirante, l’absence de père, le beau-père de remplacement qui n’a qu’une scène avant de mourir…et plein de trucs signés Almodovar. C’est l’histoire d’une jeune femme, Rebecca, en « total look » Chanel qui retrouve, après des années d’absence, sa star de mère qui n’a jamais été très maternelle ! Rebecca, qui, petite fille, avait fomenté le meurtre de son beau père, a épousé un ancien amant de sa mère, Manuel, rapidement assassiné, avant que ne se concrétise un goût de « revenez-y », entre les vieux amants. Le juge qui va mener l’enquête, accablante pour la tendre Rebecca, s’avère être la « femme Letal », travesti de cabaret qui chante les chansons de la mère, et devient l’amant de la jeune femme, laquelle tombe immédiatement enceinte, ce qu’elle apprend en prison ! Le juge est un personnage triple, puisqu’il est aussi l’amant (indic) de l’assistante sociale de la prison ! L’histoire ainsi racontée est franchement idiote, mais, si bien jouée et filmée, elle est baroque, flamboyante, drôle, émouvante, bref, absolument grandiose et finalement bouleversante.