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Dora M.
64 abonnés
501 critiques
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3,0
Publiée le 7 juillet 2019
Moins esthétique que les précédents, le film dans sa globalité présente des plans semblant moins soignés et travaillés (même s’il y a malgré tout de jolies séquences comme le concert donné par Marisa Paredes). Je n’ai pas trouvé les personnages aussi touchants que les précédents films même si on reste quand même tenu en haleine par l’histoire. Pas mal mais pas aussi marquant que son précédent film par exemple.
Un des films les plus importants de Pedro Almodovar, un film bien imbibé de son style, parlant de femmes qui se révoltent, de conflits amoureux, avec une certaine originalité, une originalité si profonde qu'on peux même trouvé ça déjanté... Une mère et une fille ayant leur amant en commun, un travesti, un meurtre... Almodovar semble s'éclater, tout en prenant son œuvre suffisamment au sérieux pour la rendre très intense et passionnante. Et Victoria Abril est parfaite dans son rôle !
Almodovar exploite ici un scénario sans doute peu vraisemblable, mais suffisamment intéressant et profond pour susciter de l'enthousiasme au spectateur. Mais il n'apparaît que ce qui est en surface, et c'est dommage, car le traitement est insupportable dans son esprit. Allez, des couleurs flashies pour contraster les personnages, plein de symboliques aussi lourdes qu'inutiles, des personnages aux sentiments tellement exubérants qu'ils en deviennent peu sincères, impudiques et grotesques, et surtout des dialogues de récital, proprement indigestes tant ils souffrent de leur écriture... Et puis il y a cet humour faussement pince-sans-rire, véritablement exaspérant. Après tout ça, difficile de cerner les bonnes interprétations des mauvaises, mais on dira pour sauver l'ensemble qu'elles sont de bonne facture. "Talons aiguilles" ravale ses promesse sous une adaptation désolante de par son esprit petit bourgeois, pour ne pas dire bobo, une certaine catégorie sociale que Almodovar prend pourtant du plaisir à humilier dans ce film. Maladroit jusqu'au bout...
Les meilleurs ingrédients pour réaliser une oeuvre de qualité comme TALONS AIGUILLES était déjà présent il y a 15 ans et le sont toujours aujourd'hui pour ne pas citer le remarquable VOLVER. Almodovar est un grand cinéaste qui ne c'est faire que du grand et beau cinéma, on en redemande !
Pas terrible, les multiples rebondissements finissent pas rendre cette histoire acadabrandesque et ce n'est ni les décors ou le jeu des acteurs qui ne peuvent sauver ce film. Dommage, avec une meilleure mise en scène et moins de rebondissements ce jeu de masque aurait put réussir.
Talons aiguilles est un film maîtrisé, où l'obsession d'Almodovar pour les relations avec les mères ressurgit comme jamais. Alors qu'elles ont été séparées par le succès, une mère (Marisa Paredes) et sa fille (Victoria Abril) finissent par se retrouver. Mais La fille est mariée avec l'ancien amant de sa mère, qui est retrouvé mort. La fille s'accuse en direct à la télé, ce qui lui vaut d'être inculpée, puis relâchée car innocenté par un juge-travesti aveuglé par l'amour qu'il voue à cette femme. Bref. Almodovar exploite tout ce qui a fait son succès : l'amour, le dévouement par amour et les relations mère/fils et mère/fille, sans oublier la transexualité. Un film agréable et maîtrisé où règne un parfum espagnol et acide qui pique au vif le spectateur. Du bon Almodovar, bien que je n'ai jamais réellement compris pourquoi il était si génial. Ca choque les convenances, c'est certain, mais ça s'arrête un peu trop rapidement à mon goût. Dommage, la renommée du film ne dépend heureusement pas de mon avis personnel...
A l’occasion du Festival de Cannes, la MCA (Maison de la Culture d’Amiens) nous offre une rétrospective de 8 films en version restaurée de Pedro Almodóvar. « Talons aiguilles » est sorti en 1991 et avait été mal accueilli par la critique alors qu’il est déjà très représentatif du cinéaste avec son attachement pour les femmes et ici le « combat » que mène Rebeca (Victoria Abril) à la fois contre et pour sa mère, Becky Del Pàramo (Marisa Paredes), une célèbre chanteuse des années 60 qui a fait sa carrière au Mexique (au passage avec l’aide de sa fille) et qui revient 15 ans plus tard à Madrid pour relancer sa carrière. Cette mère - qui comme elle le dit n’a vécu que « pour jouer le soir (sur la scène) » - a beaucoup manqué à sa fille qui tous les soirs attendait son retour rythmé par le bruit de ses « talons aiguilles », découvre que sa fille (devenu présentatrice à la télévision) a épousé Manuel, un de ses anciens amants, chef de la chaîne télévisée … mais ce sans amour alors que Rebeca va souvent assister le soir à un spectacle de transformiste où Letal reprend les grands succès de Becky tel que l’envoutant « Piensa en mi » de Luz Casal. Manuel va être assassiné et le soir même de la première de Becky, sa fille est incarcérée et confrontée à un juge dont on comprend assez vite qu’il n’est autre que Letal. Finalement Becky va comprendre la douleur de sa fille liée à un manque d’amour et alors qu’elle est hospitalisée pour un infarctus du myocarde sévère, un dernier marché avec sa fille. Un film qu’on peut juger « alambiqué » et choquant voire i ou a-moral, mais qui est très caractéristique du monde excessif et ici tragico-comique de Pedro Almodóvar.
Ce film a ,malheureusement, mal vieilli, et le plaisir, de suivre cette univers singulier et ses personnages, s'en trouve diminué. Certaines musiques sont superbes.
Sublime chassé-croisé de destins sans retenue, c'est jubilatoire et heureusement dérangeant - oui, on peut préférer sa carrière à son enfant, oui, on peut aimer et désaimer, oui, on peut avoir envie de meurtre. Merci Almodovar !
C'est sans doute avec "Talons aiguilles" en 1992 qu'Almadovar trouve la consécration. Il s'agit avec ce film d'une évolution enfin apaisée qui correspond à une plus grande stabilté de la part du réalisateur. On y sent poindre d'ailleurs plus de mélancolie, d'amertume et de regrets, et une sorte de désenchatement lucide a envahi la pellicule. Après des années passées à l'étranger, une chanteuse Becky Del Paramo revient à Madrid, se sachant atteinte d'une grave maladie cardiaque et y retrouve sa fille Rebecca qu'elle a sacrifiée à sa brillante carrière et perdu de vue depuis sa petite enfance. Rebecca est aujourd'hui une jeune femme active, présentatrice d'un journal télévisé et épouse d'un directeur de chaîne, Manuel, qui fut autrefois l'amant de Becky et dont la maîtresse en vogue est désormais Isabel. Tiraillée entre son amour et sa rancune à l'égard de cette mère si absente, Rebecca se console auprès d'un travesti. Peu après, Manuel est assassiné et le juge Dominguez convoque les trois suspectes : Becky, Rebecca et Isabel. Le soir même, Rebecca annonce au journal télévisé qu'elle est la meutrière. Mais sa mère, bouleversée par cette révélation et consciente de sa dette envers sa fille, décide d'endosser la responsabilité du crime. Elle mourra peu après, s'étant reconciliée avec elle et toutes deux ayant trouvé enfin la voie de l'apaisement qui permettra à Rebecca d'entrevoir son avenir plus sereinement. Ce thème avait déjà été abordé par Bergman dans sa poignante "Sonate d'automne", mais avec Almadovar l'intrigue se plait à flirter avec l'émotion véhiculée par les personnages en plein conflit intérieur autant qu'avec le burlesque et le polar, sans que ce mélange nuise vraiment à l'unité du narratif. Voilà donc un drame qui se laisse gagner par des situations hilarantes et par une verve insolente et iconoclaste chère au cinéaste. Celui-ci se plait à secouer ses images dans un shaker et à utiliser au mieux le talent de ses actrices: Abril et Parades.
Un chef d'oeuvre parmi d'autres dans l'impressionnante collection du Maître Almodovar. Toutes les extravagances y sont, tous les thèmes chers au réalisateur, et c'est pour cela que l'on aime son cinéma. Le scénario est bien construit et l'on est happé par l'histoire. Les acteurs et surtout actrices sont formidables et toujours très bien filmées. La musique sublime est devenue aussi culte que le film.
Si il n'est pas le meilleur film de Almodovar, "Tallons aiguilles" se révèle être un film passionnant tant il condense tous les éléments typiques du cinéma almodovarien. Mise en scène stylisée, scénario original assez complexe, personnage féminin très profonds mis en avant, mélange entre drame et comédie et thématiques sulfureuses, on retrouve tout ce qui fait l'essence du cinéma d'Almodovar. Tous ces éléments réunis forment un film convaincant mais qui manque parfois de maîtrise et de justesse. Le film est forcément touchant, les personnages sont bien construits, l'esthétique est irréprochable et les thèmes abordés sont intéressants mais l’ensemble manque de finesse. Certains éléments dramatiques sont un peu lourds et le scénario s’embarrasse de quelques longueurs qui viennent polluer l'ensemble. Néanmoins pour les raisons précédemment citées, "Talons aiguilles" fait partie des films d'Almodovar qu'il faut voir malgré ses quelques défauts qui n’empêchent pas le film de fonctionner.
Faire une critique à un film de Pedro Almodovar est une tache difficile, car son cinéma est tellement spécial qu'il nous est difficile d'avoir un avis partager sur n'importe quel de ses films. Si le scénario de "talons aiguilles" peut paraître assez flou dans un premier temps, il gagne en épaisseur au fur et à mesure de sa progression. Tout dans le film, est sublimé par la réalisation du cinéaste et l'ambiance espagnol en ressort comme nul part ailleurs. De plus, le duo d'actrice fini par nous convaincre. Encore faut-il accrocher à cette fameuse petite touche du réalisateur.