C'est ça qu'on veut voir et il était temps. Neuf ans, de doutes, de galères, d'inspiration, de panne sèche, de puissance et surtout de soif et de faim. Pour l'art, pour la sincérité, pour les émotions, pour la poésie, pour l'intégrité. Des acteurs, des techniciens, un auteur, c'est une naissance, une vraie, qui explose et crève l'écran. Non Rengaine n'est pas un film esbroufe, c'est un film armé d'un long souffle, un film convaincant réalisé par un convaincu, un as de la débrouille, qui sait manier le système D avec le grand "A" de son amour pour le cinéma. Rengaine n'est pas de ces films communautaristes, voyeurs et extrémistes, non (je suis blanc d'origine flamande avec un nom hollandais et ce film m'a beaucoup parlé), Rengaine est plus que ça. Il convoque une histoire d'amour et de haine, de clivages raciaux, de peines et de tristesse et parfois rien qu'en un plan à l'épaule tout est dit. Oui, c'est du cinéma guérilla, mais avant tout c'est du putain de cinéma à voir d'urgence.