Jens Lien, après Norway of Life, livre là, sur un scénario et roman du déjà célèbre Nikolaj (appréciez, c'est biographique!) Frobenius, un chef-d'œuvre du genre punk-anar (versus naturiste en contrepoint), particulièrement générationnel. Un père libertaire va devoir s'occuper de son jeune fils. On évolue en 1978 et, dans le sillage de 'Never Mind the Bollocks', qui continue à faire un malheur, une tentative de rébellion va prendre corps, greffée sur le laisser-aller d'une éducation hippie. Le jeune Åsmund Høeg est littéralement bluffant dans son rôle exigeant de Nikolaj, imprévisible et tête brûlée, tout comme Sven Nordin incarne brillamment Magnus, son père architecte, perturbé par un événement tragique. Le travail sur l’atmosphère et les passages surréalistes donnent parfois les frissons. Cette comédie dramatique, qui déploie une force poétique manifeste, pose la question des limites de la liberté lorsqu'on cherche à s'affranchir de la soumission à l'ordre autoritaire mais aussi d'une sensation d'emprisonnement. C'est l'expérience intime que va faire un tout jeune adolescent, sous influences diverses mais aussi en quête farouche de mutation émancipatrice. «Vous vous faites bouffer!» Caméo de John Lydon (Johnny Rotten) included... Sønner av Norge (Fils de Norvège), coproduction franco-scandinave, est une merveille en soi, d'un bout à l'autre, plus complexe qu'il peut sembler. On aimera plus ou moins pour diverses raisons et c'est un film dit marginal; en tous cas, j'ai super apprécié.