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In Ciné Veritas
89 abonnés
922 critiques
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3,0
Publiée le 27 février 2017
De l’aveu-même de son réalisateur, The end n’est pas un film dénonciateur. Hicham Lasri a écrit le scénario avec l’objectif de faire aboutir le récit à la date du 23 juillet 1999, jour du décès du roi Hassan II. Cette date jalon de l’histoire du Maroc marquera la fin (The end) d’une époque et laissera la population marocaine désemparée. Métaphorique, ce long métrage à l’atmosphère voisine du film noir l’est assurément et l’épilogue chaotique du film en sera le révélateur. Face à l’omnipotence de la police locale, d’un chaos inattendu naîtra peut-être l’espoir pour la jeunesse de Casablanca et d’ailleurs. La réalisation très démonstrative (abus de prises de vues aériennes, en oblique ou tournées de 180°) de Hicham Lasri détourne le regard du spectateur face à une violence esthétisée façon Quentin Tarantino mais en noir et blanc. Mais derrière ces gimmicks qui ne servent pas toujours la narration, The end recèle quelques fulgurances visuelles et de belles idées de mise en scène. A l’image du beau plan-séquence d’une dizaine de minutes en début de film, la réalisation du cinéaste marocain est indéniablement maîtrisée. Plus épurée, elle aurait permis de moins étouffer le propos.
Une superbe expérience cinématographique dont on ne sort pas indemne. the End tranche avec tout ce qu'on a pu voir dans le cinéma arabe. C'est inventif et fou. A voir absolument !!!!
"The End" est un film extrême. Comme l'est l'oeuvre d'Hicham Lasri. Les concessions ne sont pas le dada de ce représentant de l'avant-garde du cinéma marocain. On s'en rend compte dès le premier coup d'oeil avec ce film - qui est son premier long-métrage du fiction. Et on en aura la confirmation avec son deuxième film : "C'est eux les chiens", et plus encore dans son prochain (encore inédit) : "The sea is behind".
"The End" est un film glaçant à l'écriture clinique, à l'univers ultra réaliste, non dénué de dérision et d'humour. Il se trouve à la croisée des chemins du polar, du thriller et du film noir. Le noir et blanc - cher à Lasri - propose une vision double du moment présent, à cheval entre un passé largement dépassé et un présent moderne occidentalisé : une dualité esthétique à l'image de la ville de Casablanca, filmée ici comme jamais, à mille lieues des visions fantasmées auxquelles nous sommes habitués. Quand à la caméra, elle propose toujours le plan auquel on s'attend le moins, elle est l'instrument de la grande créativité visuelle du réalisateur. Quand à la distribution et à la direction d'acteur, c'est un régal. Le premier rôle est brillamment tenu par un très bon Salah Ben Salah, bien épaulé par un commissaire effrayant incarné par Sam Kanater. Et que dire des seconds rôles : des truands pires les uns que les autres, également succulents, à l'image de fidèles de la "famille Lasri" : Hassan Badida, Malek Akhmiss...
"The End" est un film à l'esthétique très soignée proposant un objet cinématographique tout à fait novateur. Cinéphiles de tous pays, unissez vous derrière Lasri !
Un film étrange qui nous fait voyager dans les limbes d'un Maroc presque uchronie. Une histoire d'amour poignante entre deux handicapés de la vie. Une course poursuite frénétique entre le cinéma de genre, la réflexion politique et la poésie. Des partis pris peu conventionnels dans une mise en scène qui se réinvente sans cesse. The End est un film aussi brutal que doux. J'adore!