Piège de glace ou Une famille sous l’avalanche, est une œuvre de ce bon vieux Paul Ziller, fournisseur officiel de nanars ou de navets. En l’occurrence ici c’est plutôt la seconde catégorie, en dépit de quelques moments assez drôles.
Coté casting, en dehors de Brendan Fehr qui sauve vaguement les meubles (il n’est pas assez exceptionnel pour rattraper le coup), c’est la débâcle. Le pauvre est flanqué d’Holly Dignard, qui dans sa courte carrière à déjà joué dans le débilitant Killing point avec Seagal et dans un autre Ziller qui vaut aussi son pesant de cacahuètes. Elle est évidemment pas du tout à la hauteur, fade au possible, peu engagée dans son rôle, qui, il est vrai, ne vaut pas tripette. Coté enfant, bon, Ryan Grantham n’est pas terrible, mais pour un rôle enfant ce n’est pas atroce. En revanche Jodelle Ferland est insupportable, dotée elle aussi il est vrai d’un personnage terriblement désagréable. L’entendre crier, se plaindre à tout bout de champ devient vite agaçant. Dans l’ensemble les personnages sont vraiment très banals, peu aidés par des dialogues ratés (un personnage est capable de dire cette réplique culte : « je ne suis pas blessé mais mon pied a morflé »), et des réactions incohérentes. Je n’ose même pas évoquer « Methane Man » (et oui c’est son surnom), le scientifique qui avait raison !
Le scénario est incompréhensible. Franchement à force de vouloir faire toujours plus original, ca devient du n’importe quoi. La Terre a des gaz, et il faut que ca sorte. Le problème c’est qu’il y a des giga-tonnes (dixit) de méthane, donc problème en vue. La manière d’y remédier est surprenante de bêtise, et en fait après avoir vu le film deux fois je n’ai toujours pas compris. Évidemment il faut s’attendre à des trucs improbables, des longueurs intempestives, un rythme en dents de scie, des gros clichés qui tachent, et quelques moments drôles (lorsque le héros ramène son sapin sous le bras à la fin, en n’ayant même pas un couteau suisse sur lui c’est très drôle).
Visuellement c’est le désastre attendu. La mise en scène est saccadée, les cadrages sont brinquebalants, jamais les scènes d’action n’ont la moindre intensité. Jamais Ziller n’arrive à apporter une once de tension dans son histoire. La photographie est très quelconque, et même les paysages arrivent à ne pas être photogéniques. C’est très fort car pourtant les montagnes ne sont pas vilaines, mais curieusement elles n’offrent aucune plus-value au film. Cela me rappelle Humains qui malgré d’excellents décors les laissait au placard. Niveau effets spéciaux c’est très typique de Syfy. Incrustations hasardeuses (et encore il n’y pas de monstres), irrespect total des règles physiques, il ne faut en gros pas faire la fine bouche. Musicalement enfin il n’y a rien à retenir.
Bon, voilà un film catastrophe qui se positionne très bas dans un genre archi-rebattu. Visuellement sans intérêt, interprété sans conviction à l’exception peut-être de l’acteur principal qui n’est pas non plus génial, le scénario propose quelques petites choses amusantes mais je doute franchement que ce soit voulu. Comme souvent sur Syfy, les films de monstres sont plus amusants que les films catastrophes.