Moi qui regarde rarement des films consacrés au football (ou plus précisément en toile de fond, ici), il y a de quoi avoir carrément envie de ne plus jamais en voir après ce « Will ». Je pensais pourtant que la présence de Damian Lewis et Bob Hoskins assurait une qualité minimum, il n'en est rien : je trouve ça juste hallucinant qu'on puisse faire des titres comme celui-ci au XXIème siècle. Au-delà des innombrables invraisemblances du récit, pour ne pas dire des aberrations totales où soit on a affaire à la police la plus incompétente de l'univers, soit où pas mal de gens trouvent ça normal, voire cool qu'un gamin de douze ans se promène tout seul à travers l'Europe, rencontrant au passage toujours des gens très arrangeants pour que celui-ci parte de Londres pour Istanbul en passant notamment par Paris. Beaucoup de gens super sympas, donc, mais aussi (et surtout) une dimension religieuse absolument ahurissante, imprégnant quasiment chaque plan, chaque son pendant un très long moment (ça se calme légèrement sur la fin) : à croire que l'église a directement mis des ronds pour passer son message divin, ce qui n'est même pas le cas et rend ce choix d'autant plus incompréhensible et, osons le dire, parfaitement honteux. Du coup, plus beaucoup de place pour le foot, ou si peu : l'un des rares moments touchants est la passion décrite par le père lorsque celui raconte un but d'anthologie lors d'un match non moins anthologique, exprimant intensément l'émotion espérée par tout supporter de ballon rond dans sa vie. Et je ne parle même pas de ces dernières minutes choisissant de ne même pas évoquer le scénario insensé du mythique Liverpool - Milan AC (3-0 pour les italiens à la mi-temps, finalement battus aux tirs au but), se contentant d'une standing ovation du stade pour le jeune homme pas crédible une seule seconde, offrant aux passages les effets visuels les plus grotesques vus depuis longtemps
(les visages de Jamie Carragher et Steven Gerrard sur des corps manifestement pas à eux, un grand moment)
. Bref, un voyage édifiant où la sidération le dispute à la gêne : un vrai but contre son camp...