Moralité : le cascadeur est doublé.
A 48 ans, David Leitch est devenu un des grands spécialistes du film d’action, style poursuite-cascade-bagarre-pif-paf-pan-pan-crac-boum-et toutes ces sortes de choses. A son actif – ou à son passif selon les goûts -, le 1er John Wick, Atomic Blonde, Deadpool, un spin-off de Fast and Furious et, heureusement pour moi, l’irrésistible Bullet Train. Vu le palmarès, c’est avec un tantinet d’appréhension que j’ai fini par aller voir ces 125 minutes. C'est l’histoire d’un cascadeur, et comme tous les cascadeurs, il se fait tirer dessus, exploser, écraser, jeter par les fenêtres et tombe toujours de plus en plus haut… pour le plus grand plaisir du public. Après un accident qui a failli mettre fin à sa carrière, ce héros anonyme du cinéma va devoir retrouver une star portée disparue, déjouer un complot et tenter de reconquérir la femme de sa vie tout en bravant la mort tous les jours sur les plateaux. Que pourrait-il lui arriver de pire ? Jouissif et parfaitement inutile… Vive Hollywood !
Ceux et celles qui ont vécu les années 80 se souviennent évidemment de la série venue du Canada L’homme qui tombe à pic avec l’ineffable Lee Majors… 113 épisodes de 50 minutes pendant 5 années… ça ne s’oublie pas. Pour ce grand machin très attendu – car annoncé à grands renforts de bande annonce et de teasing comme savent le faire les amerlocks du Studio Universal -, et soutenu par un budget de 125 millions de dollars et un casting dans le genre très glamour, on aurait pu s’attendre à pire. Soyons honnêtes, ça tient la route – si on accepte d’oublier le côté grand n’importe quoi du scénario -, on ne s’ennuie pas, les cascades – c’est la moindre de choses –, les bagarres, les poursuites sont à couper le souffle, les dialogues bourrés d’humour au second degré et le suspense savamment entretenu même si le happy end s’avère inévitable dans ce type de productions. Donc un joyeux cocktail d’humour, d’amour, de dinguerie, des cascades et un excellent casting : du cinéma populaire qui ne se moque pas du spectateur. Pas fondamental et rapidement oubliable, mais pourquoi pas ? Il ya tellement pire dans le cinoche américain. Et puis, il faut saluer cet hommage implicite à tous les cascadeurs qui nous font rêver et trembler devant le grand écran.
Comme je l’ai dit, côté casting c’est du nanan avec le couple vedette Ryan Gosling / Emily Blunt, qui en fait des tonnes dans le glamour, mais quand ça rime avec humour, on se régale de leur confrontation, même si leur romance est digne d’un Ce2. Ils incarnent tous les deux les héros du feuilleton, Colt Seavers et Jody Moreno. Aaron Taylor-Johnson et Hanna Waddingham complètent le haut de l’affiche et en font des tonnes dans l’outrance, mais c’est – hélas – complètement dans le style. Soyez attentifs, Lee Majors himself apparaît dans un court caméo incarnant… Lee Majors. Un conseil, si vous décidez d’aller voir ce film mineur mais distrayant, ne ratez pas le générique de fin.