Quatre jeunes jolies filles américaines blasées, disjonctées, camées, dégoutées de leur hypocrisie quotidienne, religieuse, pudique et carcérale, partent s’encanailler en Floride avec le fric d’un braquage improvisé. Sous la coupe d’un riche voyou, elles plongeront dans le monde surfait, corrompu, superficiel, séducteur, débauché, dont la superficialité et la pseudo-joie de vivre sert de dédouanement à leur soif de pouvoir par les armes, le sexe, la drogue et les sanglantes guerres de gangs, autres facettes conséquentes de l’American Dream.
Si ce thème, déjà bien mieux exploité par le passé, peut interpeller, la mise en scène nous condamne à une suite ininterrompue de psychédélismes caricaturaux, peu crédibles et lourdement répétitifs. L’exigence martelée de la dépravation et de l’apologie du fric à base de gros plans qui s’éternisent sur des lignes ou des nichons aurait pu constituer une bonne intro, mais passées les lassantes premières minutes, le film s’acharne à faire durer un calvaire outrageusement provocateur pendant 1 heure 30. On en retient une sensation de long clip violent et déjanté, de fatigantes images hyper-contrastées, des agressions musicales, des pseudo-dialogues misérables, vulgaires et excités, dans une logique sans substance qui semble tourner en boucle tandis qu’on se demande encore pourquoi on n’a pas éteint ce machin plus tôt.
Aller, un bon point quand même pour féliciter James Franco pour son look original et son jeu assez extraordinaire quand même.