Le film n'arrive pas à la hauteur de Tree of Life. J'ai même l'impression que tout ce qui en faisait la force intrinsèque est ici amoindri par son style visuel. Cela marchait dans The Tree of Life car il s'agissait d'un film fleuve. Mais ici, le film aurait gagné à proposer une narration plus intégrée et surtout plus explicite, le problème étant qu'on se retrouve très rapidement à rester accroché au film grâce à ses qualités esthétiques plus que par les émotions que celui ci véhicule. Là où The Tree of Life représentait un film total, que l'on peut d'ailleurs qualifier comme son chef d'oeuvre, Knight of Cups se positionne en tant que petit frère maudit, en quête d'identité, qui ne décolle jamais, qui ne propose aucune séquence marquante, mais se contente de dresser un portrait. Bien sûr, Knight of Cups reste un bon film, et son sujet est traité de manière suffisamment pertinente pour que l'on se sente attaché au personnage principal. Seulement là, j'avais plus l'impression de voir Christian Bale que Rick, comme j'avais l'impression de voir les actrices plus que les personnages qu'elles incarnent. J'ai eu cette amère l'impression d'assister à un film au potentiel énorme gâché par les prétentions auteuristes et artistiques trop tape à l'oeil de son réalisateur. Là où Tree of Life excellait, c'était dans le dosage. Tout était parfait, la bande son, la mise en scène, l'écriture, le jeu des acteurs. Dans Knight of Cups, tout est bancal, ce qui fait que l'oeuvre tient tout de même la route et se suit avec plaisir, mais quand on regarde le synopsis, qu'on voit le casting, le nom du chef opérateur et celui de son auteur réalisateur, on était légitimement en droit de s'attendre à une véritable claque.
Bien que ce ne soit pas le cas, Knight of Cups est tout de même un film très intéressant, à voir mais en revoyant ses attentes à la baisse.