En matière d'épouvante, et surtout de gore malsain, les français révèlent un curieux talent. Les références sont nombreuses: Frontière(s), A l'intérieur, Martyrs, Haute tension, calvaire...tous référencés comme des classiques du genre. Un genre néanmoins controversé, nourrissant un public restreint. Et cela se comprend! Nécrophilie, scatophilie, zoophilie, tout y est, pour le meilleur et pour le pire!! Pour ceux qui auraient eut la chance de ne pas voir l'affreux A Serbian Film, Making oFF est du même acabit. Malsain, gore, excessif, impulsif, choquant, tout ce que l'on veut, pourtant, l'attention demeure et persiste jusqu'à la toute fin. Pourquoi me direz vous? Pourquoi s'affliger un tel supplice au budget si insignifiant et à la réalisation quasi amateur? Un tel concentré de violence gratuite plus traumatisant qu'autre chose! Pour la simple et bonne raison que Cédric Dupuis, acteur et réalisateur, tient fermement son rôle, le transcende, à tel point qu'on ne distingue plus la rupture entre la réalité et la fiction. Un making of proprement dit, tourné en huis clos et avec une troublante autodérision. Inspiré en partie du modèle US, mais avec encore moins de retenu quant aux effets visuels. Hormis l'enfilade de scènes choquantes et les pulsions douteuses du réalisateur, on observe un étonnant contraste entre banalité et originalité. Car ce genre de scénario n'a absolument rien de révolutionnaire, c'est la manière de traiter le sujet qui l'est. L'auteur de ce cauchemar psychotique ne prend aucune pincette, et en contrepartie il s'explique sur ses ambitions et ses choix. On aurait presque de l’empathie pour son personnage. Quoi qu'il en soit, ce genre de film ne laisse pas indemne. Certains jouiront d'extase, d'autres iront vomir. Il est avisé de savoir où l'on met les pieds. Conseil de cinéphile. 3/5