Qu’on veuille se l’avouer ou non, cette nouvelle collaboration entre les studios Disney et Pixar était attendue au tournant. D’abord parce que "Les Indestructibles" premier du nom avait surpris tout le monde en mettant en scène une famille d’humains, qui plus est des super-héros pour son plus grand bonheur (ou son plus grand malheur), avec le succès qu’on lui connait obtenu aussi bien auprès du public que de la critique officielle. Mais "Coco" est passé par là à peine quelques mois plus tôt, resserrant étroitement les liens d’un fol amour entre les spectateurs et le film d’animation made in Disney. Et puis surtout après le magnifique, le somptueux "Coco", on se dit avant même de se rendre en salle qu’il sera difficile d’attribuer à "Les Indestructibles 2" la note maximale. Sans compter que la firme aux petites oreilles rondes n’a pas été toujours très en verve avec les suites. Eh bien dans le cas qui nous intéresse ici, "Les Indestructibles 2" n’a pas vraiment à rougir de sa comparaison avec son grand frère. Le ton est d’ailleurs donné dès le générique du début avec la présentation de l’emblème de la maison Disney (à savoir le château de la Belle au bois dormant) pour le coup décliné aux couleurs des Indestructibles. D’une durée similaire (seules 5 minutes différencient le 1 du 2), ce nouvel opus démarre fort. Très fort. Exactement là où nous les avions quittés. Action, rythme endiablé et spectaculaire se côtoient au gré d’une bande originale qui lorgne terriblement vers les meilleurs blockbusters. Et là, le spectateur est tout de suite rassuré et se dit qu’il va passer un bon moment. C’est en effet le cas, et même les enfants y trouveront leur compte avec la présence de Jack-Jack, le petit dernier de la famille
qui n’en fait qu’à sa tête
. Il faut dire qu’il a une bouille si craquante ! Et pour couronner le tout, il apporte du fun. Mais après ce démarrage sur les chapeaux de roues, on pourrait être tenté de se dire qu’on s’en va vers plus ou moins un copié-collé du premier épisode. Dans les faits, nous n’avons guère le temps de penser. D’abord parce à l’instar de "Les Indestructibles", l’intrigue prend immédiatement le dessus pour nous offrir un divertissement plus qu’honnête. Cela, on le doit à une excellente écriture, tant au niveau de l’histoire que la description des personnages. Conséquence, on se surprend à réfléchir, à chercher qui est ce fameux nouveau méchant. L’occasion est aussi donnée au spectateur d’entrer encore un peu plus dans l’intimité de cette famille décidément pas tout à fait comme les autres en parlant des problèmes liés à la vie de famille et à l’adolescence, le tout axé sur le dilemme posé par le pour ou contre les super-héros tout en montrant du doigt le sensationnalisme qu’on peut témoigner envers ce qui sort du commun. Cette fois, ce n’est pas M. Indestructible qui a le rôle principal, mais sa femme, la bien nommée Elastigirl. Robert Parr est certes très présent à l’écran, mais s’inscrit finalement dans un registre légèrement différent tout en respectant sa psychologie. D’ailleurs félicitons Gérard Lanvin pour l’avoir parfaitement compris en le doublant, ses intonations de voix valant parfois leur pesant de cacahuètes. En parlant de doublage, je regrette toutefois que ce ne sont pas forcément les mêmes qui ont été repris. On ne retrouve du casting originel que Déborah Perret (Elastigirl) et Thierry Desroses (Frozone), alors qu’outre-Atlantique, ils ont tous été reconduits excepté pour Flèche. Sinon, il n’y a rien à redire sur la qualité de l’animation, conforme au savoir-faire chirurgical des deux studios. Pour conclure, "Les Indestructibles 2" offre un bon spectacle, un spectacle plutôt grisant qui permet de déconnecter de notre quotidien, bien qu'on devine aisément qui va triompher. Avec un peu plus d’humour, et peut-être davantage d’action. Je regrette seulement que certains personnages secondaires ne soient pas plus utilisés
(en particulier les autres super-héros, et plus précisément Vortex)
. Mais quel plaisir de retrouver Edna, toujours aussi délicieusement austère et excentrique ! On n’y croyait même plus !! En y réfléchissant de plus près, il y a des chances pour que les Indestructibles reviennent sur le devant de la scène. Pourquoi ? Eh bien parce que le premier épisode donnait plus d’importance à M. Indestructible, le second à sa femme Elastigirl. Alors la question se pose : les enfants vont-ils avoir tour à tour leur moment de gloire ? Ou Robert et Hélène vont-ils-être traités équitablement à travers un éventuel troisième épisode ? Ce nouvel opus parait possible au vu de la toute dernière scène… Pour l’instant, ça ne semble absolument pas à l’ordre du jour. Le fait est que pour conclure, non seulement les chansons du générique de fin dédiées aux personnages sont classées dans l’ordre d’importance des super-héros adultes ("Elastigirl", "Mr Incredible" et "Frozone"). Dans tous les cas, n’attendez pas une scène post-générique : il n’y en a pas.