Il est navrant qu'un réalisateur-producteur etatsunien s'emploie à mimer la férocité subtile britannique. On sait que le premier "non navet" de Vaughn aura été "Kingsman : Services secrets", où les postures strictement britanniques de Colin Firth et de Michael Caine, permettaient au réalisateur de faire a-croire dans une comédie d'action britannique, donc avec un versant humoristique. Le doute demeurait cependant déjà au regard de l'usage hystérique d'effets spéciaux et d'une bande son cacophonique et, somme toute grotesque.
Avec "Kingsman: The Golden Circle", Vaughn sombre dans tous ses travers et émascule la totalité des touches "british" qui faisaient le charme partiel de la première série. Bruits sans fureur, musique sans vertu sauf de développer l'acouphène, bande-son ridicule, dialogues grotesques. effets spéciaux à satiété sans aucune efficacité cinématographique et un degré zéro du scénario, autant d'éléments qui constituent une des grandes recettes d'Hollywood. Vaughn est définitivement un cinéaste de Los Angeles, d'où, faute de reconnaissance, il a dû migrer pour venir maquiller "londonien", un cinéma dont la médiocrité n'est compensée que par les dépenses commerciales. Heureusement, visiblement, les acteurs s'amusent. Un film navrant, un véritable gâchis, que les acteurs s'efforcent de sauver. Pour teenager qui aiment regarder les images défilées sans suite, ou pour cinéphiles aux pieds nus dont le QI est tombé dans les chaussettes.