Les adaptations de jeux vidéo sont rarement des réussites : pourtant, je pensais qu'au vu de son contexte historique, son ambitieux réalisateur « shakespearien » et son imposant casting, il y avait réellement de quoi tirer quelque chose. Hélas... Si l'illusion dure un temps grâce à une introduction plutôt potable, nous sommes assez rapidement ramenés à la réalité. D'abord, si l'on sent une réelle volonté chez Justin Kurzel d'offrir un spectacle plus ambitieux, moins consensuel que les blockbusters habituels, son style ne s'accorde juste pas du tout avec le projet. Là où il aurait fallu un certain classicisme, de la sobriété, lui tente des choses invraisemblables et souvent totalement à côté de la plaque (notamment la bande-originale, épuisante), au point de rendre la plupart des scènes d'action illisibles, à la limite du compréhensible par moments. Mais surtout, surtout... Comment un tel scénario a t-il pu être validé par la production ?? Déjà, l'avoir rendu en l'état est proche de l'escroquerie, mais le confirmer... Je ne sais même pas par où commencer tant les lacunes et les aberrations se multiplient au fil des minutes, tant au niveau historique (certains passages, notamment celui sur Christophe Colomb, sont juste une vaste blague) que narratif, ne semblant même plus chercher à proposer quelque chose de clair ou simplement cohérent, notamment dans l'évolution des personnages et leur comportement, soit bâclée, soit illogique. Ce qui rend presque anecdotique la très belle galerie d'acteurs présente et visiblement plus intéressée par l'aspect financier qu'artistique, soit absents (Michael Fassender, Marion Cotillard), soit totalement sacrifiés (Charlotte Rampling et surtout Brendan Gleeson). Dans ce marasme, peut-on essayer de sauver les décors futuristes, certes pas hyper-novateurs mais ayant une certaine allure, ces première minutes pas mal, donc, et cette louable intention de proposer un divertissement légèrement différent du tout-venant. Encore faudrait-il que le résultat ne soit pas encore pire que ses concurrents... Fatigant.