J'avais beaucoup de doute sur cette adaptation de jeux vidéo, tant le cinéma américain et les studios sont capables de se planter monumentalement.
N'étant pas vraiment connaisseur de la saga vidéoludique, je donnerais mon point de vue de cinéphile.
Malgré ses nombreux atouts : casting prestigieux, effets spéciaux, costumes, décors, photographie, le film est un échec, comme pouvait l'être Super Mario Bros. en son temps (sic).
La plus grande difficultés d'adapter des jeux vidéo ou des mangas/animés, est de donner une crédibilité à des concepts qui n'ont pas leur place dans les codes du cinéma.
Cette histoire de société secrète des templiers (détruite par le Clergé et le Roi de France en 1312), de secte d'assassins qui a véritablement existé en Turquie et au Proche-Orient, mais a également disparu lors de l'unification de la région par les Ottomans.
Ces deux confréries existaient car elles servaient un but, dans une période bien précise, et on cessé d'exister quand les temps ont changé et que leur but a été remplis par un autre entité.
Pour donner vie au jeu vidéo, il faut réécrire son histoire pour justifier l'existence de ces organisations de nos jours.
j'ai trouvé que les scènes dans l'Espagne de 1492 sonnaient faux, avec ce côté fake et entièrement conçu par ordinateur, il manque ce côté tangible, humain qui est absent.
Même chose pour la manie absurde du réalisateur de montrer des panoramas grandioses, alors que le film est une histoire d'hommes, qui devrait être filmé du sol pour rappeler au spectateur son attachement terrestre.
Les décors apparaissent également trop propre sur eux, trop nickel pour faire vrai. Rappelons-nous de Georges Lucas qui interdisait aux femmes de ménage de nettoyer les décors, pour leur donner un côté usé, vécu, sale.
On touche le fond avec les dialogues, téléphonés, digne d'un mauvais téléfilm, sans subtilité, sans profondeur, qui desservent les propos du film.
Le même problème survient dans la direction d'acteurs : des pointures qui regardent bouche-bée un fond vert, me rappelant le nanaresque Halo : Nightfall (2014).
On sent que les acteurs ne son pas dirigés, ne comprennent pas leur personnage, leur leitmotiv, les faisant devenir les pires caricatures ambulantes dignes des films pour ados :
le grand méchant Directeur, le bad guy super cool qui se bat pour les Gentils, les sidekick asiatiques et noirs, le méchant homme de main russe (toujours russe), la Grande Inquisitrice façon PDG de multinationale.
Le pompon vient du rôle interprété par Marion Cotillard, sorte de scientifique sortie d'une mauvais adaptation de Resident Evil ou Ghost in th Shell, vendu comme le pendu amoureux du héros, avec l'idée du personnage neutre qui oscille entre la compassion et les lois de sa secte. Tout ça pour rien...
Une oeuvre poussive, incohérente, peu crédible, mise en scène comme une série B, adaptée au pied de la lettre sans réel travail en amont, à la direction d'acteur inexistante, qui mise tout sur le succès des jeux et le rouleau-compresseur du service marketing.