Lorsque j'étais jeune, j'étais un grand fan d'Assassin's Creed. Je trouvais qu'Altair et Ezio pétaient la classe, le jeu était plaisant, et puis le concept était alléchant : jouer un Assassin, silencieux et mortel, qui tel un ennemi invisible rôde dans la foule pour atteindre sa proie...
Concept qui a apparemment échappé au film. Parce que malgré la fameuse phrase : "Nous agissons dans l'ombre pour servir la lumière", bah je les trouve un peu bruyants les Assassins. Le film aurait peut-être dû s'appeler "Bourrin Creed", parce que ça se bastonne dur. Alors certes, il faut reconnaître qu’esthétiquement, c'est bien fichu. Les combats sont bien chorégraphiés (quoique un peu trop longs à mon goût), la mise en scène soignée (mention spéciale aux plans séquences de vols d'aigle), et l'aspect médiéval et chaotique de l'inquisition espagnole est bien représenté avec les couleurs ternes et cette brume quasi-permanente.
Mais concernant le fond... C'est une autre histoire. Si déjà on peut grincer des dents en ce qui concerne le pitch
(trouver la pomme d'Eden, qui renferme le code génétique du libre arbitre ???!)
, on ne peut qu'être consterné par la transparence des personnages. Attention, les acteurs sont corrects
(et Michael Fassbender se dépasse lors de la scène de l’exécution)
, mais les personnages sont inexistants... Au bout de la trentième minute, je me demandais si le personnage principal n'était pas muet. Ça va trop vite, on a pas le temps de s'attacher aux personnages. On ne sait pas ce qui les motive, ce qui les caractérise, ou alors si peu
: Sofia est une scientifique pacifiste, et c'est.. tout ?
Certains revirements sont incompréhensibles, ou trop mal amenés.
Bref, Assassin's Creed, c'est un joli paquet, mais un peu creux, malgré le fan service omni-présent (Lames d'Assassin, Aigle, Capuche, FreeRun, poses qui pètent la classe et j'en passe...). On aurait aimé des personnages plus travaillés, un scénario un poil plus consistant, voire même une réflexion un peu plus profonde : on a quand même une machine qui lit la mémoire génétique et qui plonge son utilisateur dans un monde virtuel. Durant tout le film, on a pas UN mec qui se dit "quand même, une machine comme ça, ça remet en cause le concept d'inné et d'acquis"
(vu que certaines capacités se transmettent de génération en génération)
.
Dommage qu'on prenne les "gamers" pour des demeurés avides d'action et de baston, encore une fois...