Jupiter Ascending (2015) (Jupiter : Le Destin de l'univers
Jupiter est une aide-ménagère. Un jour, elle se retrouve prise dans une affaire qui l’emmènera dans l’espace, à la rencontre d’une famille galactique propriétaire de nombreuses planètes.
Les plus :
L’imagerie est un point important des œuvres des Wachowski’s, et ici, nous sommes comme à l’accoutumé gâtés. Le cadrage des décors est réfléchit, donnant l’impression de regarder des tableaux. L’image est esthétique, chaque éléments ayant un rapport et une histoire propre. La construction des objets et bâtiments sont en harmonie et en bon rapport les uns avec les autres.
Les décors ne sont pas banals, les édifices et vaisseaux étant construit dans un style néogothique, le style et design de George Hull rappelant un peu une rencontre entre les dessins de Paul Richards (Darksiders) et Syd Mead.
Channing Tatum et Eddie Redmayne sont finalement les deux acteurs qui tiennent le mieux le coup, sans pour autant être indispensable. Tatum a la mâchoire du rôle, tandis que Redmayne ajoute une agréable touche décadente et arrogante à son personnage, originale et la bienvenue.
Les scènes de combats sont créatives et bien chorégraphiés avec, c’est une autre signature des réalisateurs : la trainée dans les airs, ici avec les bottes de Caine. Ça fait penser aux dagues de V ou aux lumières de Speed Racer.
Les thèmes chers aux Watchowski’s sont présent. Il y a des thèmes et des dialogues touchant au monde philosophique, sur la raison de la vie sur Terre, la place de chaque individu, de l’importance relative des humains et de leurs places sur l’échiquier galactique ; aux les légendes, les réinterprétations des contes urbains, créatures mystiques, extra-terrestres, illusions ; tous ces composants sont la base de la structure de mythes du film…
Les moins :
- … mais la mise en œuvre est une vraie mishpopot. Il y a beaucoup d’information et certains dialogues abordent directement ces fameux sujets, très intéressant, mais malgré un développement cohérent, ils sont abordées de manière rude, jetés indépendamment du contexte ou de la personnalité des personnages. On se retrouve donc avec des bouts d’histoire, mélangé à des morceaux d’intrigues, le tout mêlé à un montage raté.
- Ce montage induit un rythme étrange. Par moment ils s’enchainent rapidement, sans donner le souffle au spectateur, à d’autre il s’étire dans un dialogue récité sur un ton monotone, sans illustration. Quant aux combats, ils sont coupés trop rapidement, hachés et illisibles.
- Ajouté à cela une caméra trop proche durant ces dit-combats, rendant l’action confuse. On ne sait pas qui tire sur qui, où ils sont (sont-ils entre des gratte-ciels, des vaisseaux, sous un pont ?)
- Le choix des costumes est curieux. Je trouve le gout douteux, avec des vêtements en cuire pour les chasseurs, les costumes des lézards, la combinaison de Caine. Alors que les dessins sont composés d’agréables motifs et courbes, les traits de couture sont approximatifs, p.ex la robe de Jupiter durant le repas ; la qualité des tissues et moyen et rigide, p.ex. celles de Jupiter et de Kalique durant leur dialogue ; le design est limite, p.ex. celles des servantes, etc…
- Mila Kunis ne marche pas du tout pour ce rôle : elle a un côté trop New York savvy qui ne se prête pas à la joie de la découverte de ces nouveautés et aux nombreux états d’émotions du personnage. Elle n’exprime pas la curiosité ou l’étonnement, a tout le temps le même regard, la même expression, et le même timbre de voix, peut-importe la situation, qu’elle soit renversante, inimaginable ou touchante.
-Au final, ce qui est le plus défavorable dans ce film est la mise en œuvre de son histoire. Cela part dans tous les sens alors qu’elle est intrinsèquement intéressante, dépaysante et osée. La narration est hyper classique, utilisant des cordes trop utilisées, mêlant les éléments et les rendant confus. L’enchainement n’est pas naturel, c’est inorganique, comme si les étapes du déroulement étaient des corvées, sortes des points de contrôle pour faire avancer le film.
Un beau film, beaucoup de bonnes et originales idées, mais trèèès mal racontée.
5/10