Road-movie un peu barré mais non dénué de charme que nous offre monsieur Ariola.
Qui n'a pas rêvé un jour de tout plaquer, de changer de vie, de nom, d'endroit, de s'inventer un scénario, ne serait-ce qu'un temps ? Passer de contrôleur de gestion à scaphandrier, ça peut avoir de la gueule...
C'est ce phénomène de "burn out" global qui passe par la tête de Wallace Avery, récemment divorcé, las de tout, supportant difficilement le changement de voix de son ado de fils. Il organise sa fausse disparition, en mettant même un peu d'esthétisme dans le début de sa nouvelle existence: il achète une magnifique décapotable, une Mercedes 380 SL, à l'élégance semblable à celle d'un costume sur-mesure. Le décor est planté. Wallace se casse et arpente les larges autoroutes américaines au volant de sa belle, toujours décapoté. Homme de goût.
Un soir, au bord de la piscine d'un motel, il remarque une jeune femme brune, mal en point, affalée sur une chaise longue et ayant visiblement abusé du Malibu. Il se prend d'affection pour elle et la borde d'un altruisme froid mais sincère.
Elle aussi veut s'évader, oublier un quotidien vide de sens. Wallace a pour dessein de s'inventer une vie de golfeur professionnel. Elle, ne sait pas trop, se laissant porter par le confort de la voiture de Wallace dont elle découvre bien vite qu'il s'est inventé une vie, maladroit qu'il est.
Ils se balladent, se marrent, pénètrent dans des maisons vides et y séjournent dangereusement pour s'apercevoir, chance pour lui qui voulait du nouveau, qu'ils sont attirés l'un par l'autre.
Colin Firth et Emily Blunt forment un duo d'autant plus inattendu qu'ils sont terriblement mal assortis; lui, à la vêture connotée très années 80, lui donnant quelques années de plus et elle, petite Lolita, ingénue et sexy.
Quelques longueurs dans ce scénario plaisant, mais qui ont sans doute un lien avec les longs miles effectués par les deux fuyards de la sinistrose et quel plaisir de constater que Dante Ariola, trouve comme moi, les plans sur ce cabriolet anguleux sublimes.