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TTNOUGAT
584 abonnés
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3,0
Publiée le 20 avril 2013
Il y a de très belles choses dans ce film, notamment le couple de ‘’vieux’’ puisque c’est comme cela qu’ils sont affectueusement nommés: Belmont et Gabrielle Fontan sont exceptionnels. L’histoire tient bien la route et l’ambiance générale cohérente. Ce que je n’ai pas supporté, c’est la façon dont Ginette Leclerc joue son rôle et en corollaire la façon insistante qu'a Tourneur de faire durer les gros plans sur son visage. Le comportement de Marthe (ancienne prostituée) envers les hommes, son mari compris, me parait à des années lumières de la réalité. Le coté misogyne de Tourneur est poussé à ses limites ainsi que le coté larmoyant avec le retour de la famille ( jeune et vieux). Les dialogues sont, comme presque toujours à cette époque, remarquables; l’intelligence et les réparties sont nombreuses avec en plus une bienveillance constante et un goût du bonheur marqué. La séquence précédent la fin est une réussite tant par sa beauté que par son coté ‘’osé’’, c’est le crime parfait. Le ‘’val d’enfer’’ ne se reçoit pas de la même façon selon nos façons de voir ce genre de film qui est un témoignage de vie...Pour moi ,cela doit être joué avec la plus grande sobriété possible et la plus grande cohérence possible...Il y a des scènes insupportables.
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12 377 critiques
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3,5
Publiée le 6 mars 2019
Produit par la Continental Films, "Le Val d'enfer" permet à Maurice Tourneur de montrer formidablement cette qualitè de directeur d'acteur et de crèateur d'atmosphère (la carrière de pierre de la Haute Provence, la vieille chapelle en ruine, le chaland qui passe). « 40° à l'ombre à la bonne saison, "Le val d'enfer" qu'on l'appelle, c'est vous dire que c'est un vrai paradis ! » Dernier film de l'immense Gabrio qui joue un contremaître fou d'amour pour une femme qui lui prèfère son fils! A première vue, le personnage de Ginette Leclerc a l'air droit et honnête avec de grosses peines de coeur! C'est mal connaître notre Ginette nationale, toujours sensuellement belle et vulgaire! Une bonne èpouse ça se mèrite, c'est comme sa vie il faut la gagner et surtout ne pas la laisser seule! Tel est le constat de ce très beau drame français (le scènario et les dialogues sont de Carlo Rim) spoiler: qui finit de façon optimiste malgrè la mort accidentelle de Marthe! Avec la prèsence de nombreux seconds rôles dont on connait le visage mais pas toujours le nom : Fontan, Blavette, Cordy...et surtout l'excellent Edouard Delmont qui chante avec une joie communicative « La saison de l'amour » . Merci au Cinèma de minuit pour cette nouvelle diffusion...
Le film reste un portrait réaliste d'une époque révolue où un vieux garçon se fait alpaguer par une vamp sensuelle. On est touché par cet homme dont la solitude semble enfin brisée pour le plus grand bonheur de ses "vieux" parents qui vont jusqu'à s'évincer malgré la garce qui leur vole leur fils, mais en jugeant que s'il ne sait rien il ne peut pas être triste ; son bonheur est à ce prix... Plus qu'un drame conjugal qu'on devine sous-jacent le film est une tragédie familiale autour d'un homme qui se construit difficilement auprès de ses proches, à l'image de sa carrière de pierre qui semble immuable. On salue le travail sur les dialogues, à la fois ancrés dans la réalité de ce milieu et semés de répliques pleines d'acuité. Site : Selenie
Indéniablement, certains aspects ont vieilli, notamment dans la réalisation ou même l'aspect légèrement pesant du paysage rural, si bien qu'on a parfois du mal à être captivé par le récit. Reste que cette dimension très sombre, agrémentée de scènes saisissantes et d'une construction plutôt habile, permettent de rendre « Le Val d'enfer » appréciable, voire très intéressant par moments. Car si la sensuelle Ginette Leclerc reste une belle garce, on ne peut s'empêcher de compatir à plusieurs reprises tant sa vie est d'un ennui indescriptible, tandis que les « gentils » ne s'y prennent pas toujours très habilement pour la rendre heureuse (euphémisme). Cela permet à l'œuvre de proposer une dramaturgie assez forte, peuplée de seconds rôles un peu stéréotypés mais plutôt attachants. Dommage du coup que l'entreprise se termine sur un bon vieux « travail, famille, patrie » (nous sommes alors en 1943 : un hasard, sans doute) tout sauf subtil et finalement assez peu dans le ton du récit. Tant pis : les enjeux et le contexte restent suffisamment intéressants pour rendre le film appréciable, voire intense par moments, l'exemple-type du drame « à la française » durant la Guerre.
Finalement on peut donner une morale à ce film: « tu honoreras père et mère « !!!!! Et pourtant le sujet était loin d’être celui-ci. C’est un film à la Pagnol, avec l’accent en plus mais à la fin vraiment décevante. On se demande même à quoi sert le fils. Si au moins il avait été l’amant, la dramaturgie aurait été intéressante. Mais ici on est plutôt dans le sacrifice familial. Vieillot dans le style et il n’y a que les parents qui sont intéressants
Le val d'enfer, une mine exploitée dans des conditions pénibles, apparait tout de suite comme un lieu dramatique, une sorte de pénitencier ainsi que le suggère la première image du film. Les personnages sont là, comme coupés du monde, et Maurice Tourneur évoque de façon réaliste leur condition. L'arrivée d'une femme jeune et coquette dans ce milieu masculin et laborieux est l'élément déclencheur du drame qui couve. Noël Bienvenu, homme déjà âgé et rustre, épouse la sensuelle Marthe (Ginette Leclerc, abonnée à ce type de rôles). On dirait du Pagnol et cette relation conjugale bancale n'est pas très singulière malgré des éléments psychologiques intéressants. Le dénouement sera plus surprenant (peut-être même moral, suivant les recommandations vichystes...) et le personnages féminin sera probalement fatal...mais à qui? Marthe est comme une sorte d'entracte, une tentation qui ne détourne qu'un temps les hommes ...du travail, de la famille et probablement de la patrie...Dans ces conditions d'esprit, le rôle de Delmont, en sage patriarche, a une drôle de résonnance.
Le titre du film est trompeur. Il fait référence à un site remarquable situé en contrebas du village des Baux de Provence, où en effet des carrières ont existé (calcaire et bauxite). La confusion est entretenue par l'accent typiquement provençal de plusieurs personnages de ce drame (les parents de Noël par exemple). Mais le tournage se situe forcément en Bourgogne. L'architecture des maisons n'a rien de provençal, la proximité immédiate d'un cours d'eau autorisant le chargement de la pierre extraite par un chaland fait forcément penser à la Saône. Rappelons que le Rhône est à une distance de 15 km du Val d'Enfer. Enfin et surtout le nom de la ville de Chalons est évoqué clairement à maintes reprises. Le drame est plutôt sobrement construit et interprété. Il est accompagné d'un grand nombre de séquences illustrant la vie rude des carriers et les techniques et le matériel de l'époque dont on voit le fonctionnement. Les relations y sont justement dessinées, donnant l'impression d'un film daté, mais qui est précisément le reflet de ces années.