Sur un sujet que peu de Français connaissent vraiment, il est évident que l'avis de la réalisatrice est prédominant et on est facilement sidérée par la façon dont Margarethe von Trotta présente la philosophe juive allemande. Une petite perle dans son genre...
Un film cinématographiquement classique mais intéressant du point de vue philosophique. A travers cette production, la théorie d'Hannah Arendt est esquissée et permet de faire connaître une femme hors du commun, de part son intelligence, mais aussi son courage. Le film prend le parti de mettre en lumière un épisode controversé de la carrière de la philosophe et d'aborder par flashbacks et par quelques scènes intimistes sa personnalité. Si la théorie de la banalité du mal est parfaitement abordée et mène à réfléchir sur la thèse novatrice et audacieuse d'Arendt, le reste est assez lourd et le seul contre tous est mis en scène de manière assez maladroite. On passera donc par tous les clichés du genre, par les doutes de l'héroïne, l'impact de son audace sur ses proches... Mais encore une fois, l'important est ici de faire réfléchir sur les ressorts du mal et sur le fonctionnement du totalitarisme. Un documentaire aurait sûrement été plus approprié, mais le film a quand même un certain mérite.
Film froid et académique le film Hannah Arendt n'en est pas moins passionnant, la controverse reste ouverte mais nous fait nous poser bien des questions ...
Filmer la pensée et la rhétorique d’un débat philosophique est un défi pour tout réalisateur, que relève avec talent l’exigeante Margarethe von Trotta. Le personnage d’’Hannah Arendt, intellectuelle juive émigrée en Amérique après avoir été disciple de Martin Heidegger, s’est rendu célèbre par ses chroniques autour du procès Eichmann qui lui valurent haine et incompréhension de la part de la communauté sioniste. Pourtant sa théorie sur la banalisation du mal n’avait rien d’antisémite mais tentait une explication originale sur le mécanisme de l’holocauste, certes un peu iconoclaste. Dialogues ciselés, jeux d’acteurs sobres et naturels, tout est fait pour laisser la place au débat d’idées en refusant toute concession au “spectacle”. Loin du cinéma de divertissement, l’œuvre de Margarethe von Trotta procure des grandes satisfactions intellectuelles et émotionnelles à ceux qui font l’effort d’entrer dans son univers.
(...) Hannah Arendt ne marque pas forcément les esprits en tant que film, mais plus par l’histoire personnelle de cette femme qui a eu le courage de dire ce qu’elle pensait. Mais le film n’incite pas au débat et à la réflexion : vite vu, vite oublié. Dommage…les films allemands se faisaient rares ces derniers mois…
Exceptionnel, un film passionnant dont l'approche se veut didactique. Barbara Sukowa, transcendée m'a beaucoup impressionné, en incarnant cette femme dont la pensée et le raisonnement ne se veulent pas dogmatiques. Qu'il est bon de penser !
Dommage. Le sujet est passionant surtout en ce moment... Mais le film est, à mon gout, assez mauvais. A voir si on ne connait pas cette philosophe et son combat contre la pensée unique
Ce film devrait être étudié dans les lycées afin que l'on comprenne bien qu'il est essentiel d'être soi et non de se conformer à ce que les gens s'attendent à vous voir porter comme habit. Hannah est ferme dans sa décision de faire un livre qui va dénoncer ce qui va devenir "La banalité du mal" alors qu'elle sait que sa démarche est lourde de conséquences. Et hormis le fait qu'elle dénonce les dégâts de l'endoctrinement du paradigme nazi, elle houspille les juifs dans un état de soumission consenti. Bien que juive elle-même elle porte un regard très dur sur ce que son peuple a vécu pendant les heures sombres de l'Allemagne hitlérienne mais c'est oublier que son regard passe par le prisme de sa conscience du moment. Il est facile de juger à postériori et, pour avoir vu les magnifiques et indispensables compléments du dvd, les juifs n'ont pas tous accepté, tête basse, de partir à l'abattoir sans se rebeller. Mais son courage à dénoncer un fait qui est la banalité du mal est une réflexion essentielle dans dans nos vies mâchées où réfléchir à ce que l'on fait et pourquoi on le fait devient totalement accessoire. Ce fait est également très bien retracé dans "The Reader" de Stephen Daldry dans lequel Kate Winslet interprète à merveille cette femme qui obéit aux ordres sans se poser la moindre question d'ordre humain. Il faut aussi, dans le même ordre d'esprit, voir "Le médecin de famille" de Lucía Puenzo qui retrace la possible installation de Josef Mengele à Bariloche en Argentine. Le mal que fait l'idéologie est merveilleusement bien retracé dans ses trois films qui devraient faire le sujet d'une étude sur l'absolue nécessité de savoir raisonner par soi-même et non d'accepter pour argent comptant ce que peuvent nous dire ce que l'on pourrait penser comme recevable parce que venant d'uniforme, qu'il soit militaire, médical ou autre. Je remercie infiniment Margarethe von Trotta pour avoir mis en image cette levée du voile sur le mal et son acceptation.
Ce long-métrage de Margarethe Von Trotta nous permet tout d’abord de découvrir qui était Hannah Arendt, de prendre connaissance de ses actions et de comprendre sa notion de « banalité du mal ». Mais finalement, le plus intéressant, ce sont les images d’archives du procès d'Adolf Eichmann. Sans cela, le film n’aurait plus de sens, plus d’intérêt. Alors quel mérite pour la réalisatrice, si ce n’est avoir obtenu les autorisations de diffusions et avoir fait un bon découpage d’archives ? D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44
Un film fort, admirablement porté par Barbara Sukowa, pour nous faire découvrir cette philosophe juive allemande debout contre tous pour défendre ses idées. Des idées qui nous placent, nous spectateurs dans un état de réflexion, sommes-nous d'accord ou non avec l'idée qu'un homme seul ne peut être jugé coupable d'une machinerie de guerre aussi terrible que la solution finale de la seconde guerre mondiale, orchestrée par les nazis? Personnellement, je ne partage pas les idées de cette femme mais l'analyse est brillante et le rôle d'une philosophe est accompli...A chacun de porter sa réflexion....
Un film dont l'intérêt principal est historique. En effet, il traite de manière très nuancé une page très importante de l'histoire mondiale (la chasse aux anciens nazis et en particulier Adolf Eichmann). On découvre ainsi une espèce d'aveuglement qui a pris le monde lorsque l'on essayait, comme Hannah Arendt, d'étudier le sujet en sortant du manichéisme (les nazis pouvaient être des hommes qui suivaient juste des ordres sans réfléchir et non pas obligatoirement des monstres motivés par de réelles motivations politiques). Margarethe von Trotta réussit à décrire tout l'ambiguité d'Arendt (sa volonté de traiter objectivement la shoah tout en étant juive et en ayant été la maitresse d'un personnage aussi controversé que Martin Heidegger) et la violence des réactions que cette même ambiguité a créée. La réalisatrice est aidée en cela par une interprétation très juste de tous les acteurs. Même si, d'un point de vue purement cinématographique, il ne marquera pas spécialement l'histoire (peut-être trop classique), la vision de ce film reste nécessaire pour son éclairage original sur un sujet qui marque encore le monde d'aujourd'hui.
Un film intéressant mais pas passionnant. La retranscription historique et personnelle de Arendt est bonne même si je ne suis pas forcément une connaisseuse absolue de l'auteure. La pensée de Arendt est cependant mal adaptée car on n'y voit pas autant de profondeur qu"on peut le lire. Ce film est très éducateur autant sur Arendt que sur le procès Eichman. Le réalisateur a choisi de rediffuser le procès avec des images d'archive : le choix est excellent !
vraiment intéressant, superbement interprété ; on approche le séisme qu'a du entraîner la réflexion d'Hannah Arendt sur la banalisation du mal ; inaudible à l'époque du procès d'Eichman. Mais cela nous concerne tous.