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alain-92
325 abonnés
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4,5
Publiée le 5 mai 2013
Margarethe Von Trotta réalise ici un film d'une grande sobriété sur une femme philosophe, fait assez rare dans le monde de l'illusion, qu'est le cinéma, et la pensée philosophique qui s'acharne contre toute forme d'irréalité. Pari grandement réussi. Hannah Arendt. Personnellement j'ai découvert ce personnage en lisant le dossier de presse et sa notion "de la banalité du mal" est devenue beaucoup plus instructive, au fil des lectures et documentations diverses. En cela, le film est déjà une réussite pour cette découverte. Le scénario est fouillé et particulièrement solide. La grande et talentueuse Barbara Sukowa incarne avec brio, une Hannah Arendt dont l'histoire personnelle, riche en rencontres d'exception, suffirait à faire un autre film. Il s'agit, ici, d'une page de sa vie et pas des moindres. Hannah Arendt couvre, pour un journal américain, les séances du procès d'Adolf Eichmann dont les seules apparitions à l'écran sont des images d'archives. Ce nazi, est un médiocre fonctionnaire avec une seule excuse devant ses atrocités commises, celle d'exécuter des ordres. La banalité du mal qui nous laisse interrogatifs par les débats qui ont suivi les rapports d'Hannah Arendt. Cette dernière partie du fil est particulièrement bouleversante. Par la controverse soulevée dans la réalité, certes, mais aussi par l'exceptionnelle interprétation de Barbara Sukowa. Un film intelligent, riche d'enseignements qui mériterait largement d'être vu par le plus grand nombre.
Avec son esthétique fanée et ses décors monotones qui semblent tout droit sortis d’un épisode de Derrick, Hannah Arendt n’est pas un film instantanément séduisant. Et pourtant, dès les premières scènes nous plongeant dans l’univers de cette femme seule dans son appartement new-yorkais, un sentiment de profondeur nous envahit. A la voir allongée sur son canapé avec son éternelle cigarette entre les doigts, on perçoit déjà toute la complexité du personnage.
Malgré son titre éponyme, le long métrage de la cinéaste allemande Margarethe Von Trotta n’entend pas résumer la vie entière de la célèbre philosophe politique. Le film s’intéresse à un épisode particulier de son existence, celui où elle a élaboré sa théorie sur la banalité du mal. Des écrits qui lui ont valu à l’époque de vives critiques et même des menaces de mort.
Pourtant, avec le recul, cette volonté de non diabolisation d’hommes ayant commis les pires atrocités sonne comme une évidence. Derrière la banalité, la médiocrité ou même l’ignorance de chaque individu se cache justement l’origine du mal. La barrière est tenue entre les notions de devoir et de justice. Et c’est en se répétant sans cesse ce message que l’humanité pourra éviter plus facilement de reproduire les mêmes erreurs. Il faut se méfier des êtres les plus anodins en apparence, car se sont eux qui se transforment en monstres.
"Comment regarder une femme dont l'activité principale est la pensée ?" C'est la question à laquelle Margarethe Von Trotta s'est efforcée de répondre dans Hanna Arendt, portrait d'une philosophe, et d'une femme, à travers le procès d'Eichmann qui lui a inspiré son célèbre rapport sur "la banalité du mal", aujourd'hui reconnu et incontesté mais à l'époque violemment rejeté par la grande majorité de ses amis intellectuels et, bien entendu, voué aux gémonies par l'Etat d'Israël. Le film est donc davantage centré sur le procès fait à Hannah que sur celui d'Eichmann même s'il est le déclencheur de l'opprobre qu'elle a subi. D'où la volonté de Margarethe Von Trotta de montrer longuement Hanna Arendt dans son milieu new yorkais et de revenir sur ses années d'étudiante marquées par sa fascination amoureuse et intellectuelle pour Heidegger avant la rupture. C'est passionnant mais en grande partie gâchée par la lourde mise en scène de la réalisatrice dont la subtilité n'a jamais été le fort. Le sujet est cependant suffisamment puissant et l'interprétation de Barbara Sukowa tellement fascinante qu'on peut passer outre les défauts de fabrication. Certes, le film idéalise quelque peu la personnalité de la philosophe dans sa posture "seule à détenir la vérité face aux béotiens qui l'entourent" mais la comparaison Arendt = femme à la pensée indépendante contre Eichmann = homme falot sans autre idée construite que celle d'obéir, tient parfaitement la route. Et le monologue final, véritable invitation aux générations futures à réfléchir et à s'exprimer librement en négligeant les discours formatés est particulièrement saisissant.
C'est intelligent et intéressant parce que le sujet est intelligent et intéressant, mais cinématographiquement, quel intérêt ? Ceux qui connaissent la pensée de Hannah Arendt sur "l'effroyable banalité du mal" (on oublie toujours le "effroyable"), même dans les grandes lignes, n'y apprendront rien et les autres n'iront pas voir le film. Enfin je dis ça, mais je suis sans doute péremptoire, et puis un film n'a pas à être utile ou inutile après tout. Maintenant, si on laisse le cerveau de côté, on ne peut pas dire que le film provoque beaucoup d'émotions : c'est formaté et académique comme un biopic historique télévisé européen.
La reconstitution de la vie de Hannah Arendt avec le procès Eichmann en images réelles est plutôt bien pensée, quoi que limite documentaire. On assiste à la naïveté de la philosophe à prendre cet ancien nazi pour un petit chef obéissant aux ordres, alors qu'il avait su remarquablement jouer la comédie... (pas sûr que ce film l'ait assez souligné...).Ainsi la philosophe s'obstina dans l' "étrange banalité du mal" alors que cet homme était bel et bien un monstre de perversité, et je déplore une trop grande partialité implicite envers elle (applaudissements à la fin), alors qu'elle s'était largement trompée. En outre ce film qui met en scène de grands philosophes (Heidegger, Hans Jonas...) mangue paradoxalement d'envergure et de dialogues poussés, et reste un peu trop dans un abord simpliste et caricatural du procès, comme rabaissant ces intellectuels pour les rendre plus accessibles à un large public. A moins qu'il ne s'agisse que de paresse du réalisateur ou des dialoguistes... Dommage.
Le film retrace la couverture du procès du criminel nazi Adolf Eichmann par une philosophe juive cherchant à analyser les événements du procès. Ainsi que la controverse qui a suivi à la publication de ses articles et notamment le fait qu elle défende l idée que le mal peut se développer partout. Si l aspect philosophique du film est très intéressant, il souffre dans le même temps de l aspect non visuel de cette réflexion. Certains choix de mise en scène comme de reprendre des images d archives pour illustrer le procès ajoute à ce défaut qui fait qu un documentaire aurait finalement été préférable pour illustrer la vie de cette femme et ses opinions. Car on a de plus la désagréable impression que la vision de ses idées n est du coup que partiel alors qu elle paraît très intéressante.
Il ya quelque chose peut-être d'un peu maniéré dans le film de Margarethe von Trotta sur Hannah Arendt et ses expériences dans les années 1960 sur l'écriture de son rapport iconique sur le procès d'Adolf Eichmann à Jérusalem. À certains moments, en fait, ça semble comme une pièce radiophonique avec des images. Mais pour tout cela, c'est un film intéressant sur les idées, et comment elles peuvent être explosives. Arendt, jouée par Barbara Sukowa, est représenté comme étant commandée par le New Yorker d'écrire sur le procès. Le résultat fut son célèbre "la banalité du mal»: son épiphanie en réalisant que Eichmann n'était pas un monstre effrayant, mais un petit et pathétique scribouillard. Pour Arendt, c'est dans cette médiocrité minable et insidieuse , emblématique d'une nation d'administrateurs effectuant docilement la Shoah ou residait le vrai mal. Mais pour beaucoup dans les cercles juifs, ses remarques sur la collaboration juive perçue dans le ghetto de Varsovie ont provoqués du ressentiment et son association avec le philosophe et nazi Martin Heidegger n'a pas été oublié. Il s'agit d'une production formelle et pédagogique, mais néanmoins intéressante. 3/5
"Hannah Arendt" est probablement la plus célèbre des femmes philosophes, et ses travaux, sur la notion de "travail" notamment, sont des plus passionnants... Mais ici c'est de son "action" - puisque c'est ainsi qu'elle l'aurait appelée - la plus connue, évoquant sa couverture du procès du "déportateur" nazi Eichmann, qui intéresse la réalisatrice. Le film illustre ainsi le concept de banalisation du mal, son exécution aveugle lorsqu'il s'agit d'un "devoir", d'un "rôle" à jouer dans une société, et les remous que celui-ci provoquera, de par son absence de manichéisme. Le film, comme on pouvait s'y attendre, est donc assez classique, sobre, et didactique, ce qui le limite également... Heureusement, Barbara Sukowa interprète brillamment la philosophe et parvient à nous accrocher à son discours. Pédagogique.
Un film profond et intelligent qui à aucun moment ne tombe dans le piège du tout démonstratif. Le procès n'est qu'evoqué mais les quelques images en noir et blanc vous rappellent à la réalité de l'histoire. La scène finale est un véritable plaidoyer sur la philisophie du mal et du bien .Le texte est fort, prenant et terriblement bien écrit . La sobriété de la réalisation ajoute encore à ce réalisme.
Magifique interprétation de Mme Sukova, sur un sujet qui devrait faire réfléchie beaucoup de monde dans la société actuelle et particulièrement dans les tensions isréalo-palestinienne.
Mise en scène et jeux des acteurs atrocement conventionnel qui m'a paru insupportable ( je suis sorti de la salle excédé au bout de trente minutes). Il est évidemment que le metteur en scène ne connaît rien à la direction d'acteur et cela provoque un jeu superficiel et caricatural. ça commence très mal et la suite ne fait que confirmer péniblement le sentiment initial. Seule barbara Sukowa s'en sort à peu près parce qu'elle est une grande et expérimentée comédienne. J'étais intéressé par le propos du film,mais une couche de "romantisme" au mauvais sens du terme m'a rebuté. Le déficit de sensibilité et de savoir faire artistique manifeste du réalisateur est un handicap trop lourd à porter. Gageons que contrairement à son sujet ce film ne restera pas dans l'histoire.
Margarethe Von Trotta signe un nouveau film particulièrement prenant et condensé. Si une petite part de la philosophie d'Hannah Arendt, en l'occurrence celle qu'elle fait découler du procès d'Eichmann à propos de la banalité du mal et de la destruction de la volonté, est bien convoquée, le film s'attache également (de manière romancée ?) à faire le portrait d'une intellectuelle au début des années 60. C'est finalement de l'actrice Barbara Sukowa que le film tire sa pleine force de persuasion.
Point de vue sans concession d'une femme courageuse qui a oser dénoncer l'inavouable. C'est comme allez dire au CRAN que des chefs de tribus, Africains se sont rendus coupable de vente de leurs frères auprès d'acheteur d’esclave. Je pense que cette femme ne devais pas être (si je puis dire) en odeur de sainteté sur les terre du peuple élu. est-ce faire injure aux victimes que de dénoncer des faits ? Toujours être parmi les bien pensants, les politiquement correct, quel ennui ! Une autre façon de voir l'histoire sans pour cela approuver ce qu'avais mis en place les SS. La hiérarchie des responsabilités.