La question du conflit israélo-palestinien a toujours eu une importance cruciale dans l'existence du metteur en scène Nabil Ayouch. Le réalisateur raconte : "Je suis né d’un père musulman marocain et d’une mère juive d’origine tunisienne. Pour la communauté juive qui m’entourait, j’étais cet enfant un peu particulier, fruit d’un mariage pas accepté, jamais digéré. Au Maroc, j’étais le fils de la juive. […] J’ai souffert d’un conflit qui alimentait toutes les conversations, qui résonnait constamment au sein de mes deux familles. Un conflit dans une contrée lointaine entre deux peuples qui se battaient pour la même terre", confie-t-il. Ce conflit est ainsi en quelque sorte progressivement devenu "son" conflit.
Pendant plus de deux ans, le cinéaste Nabil Ayouch a dû faire face à l'armée israélienne et aux milices palestiniennes pour tourner son long métrage My Land. Son objectif : recueillir coûte que coûte des témoignages sur le conflit israélo-palestinien de la part des réfugiés palestiniens et de jeunes israéliens pour parvenir à mettre en scène leurs tranches de vie.
Bien que des chaînes françaises et marocaines aient manifesté leur intérêt pour My Land, le documentaire n'a finalement bénéficié d'aucune subvention ou de fonds d'aide. Il aura fallu attendre le financement d'un généreux mécène pour voir le projet se concrétiser.
Pour la première fois, le cinéma marocain produit avec My Land un documentaire sur le conflit qui déchire Juifs et Arabes au Proche Orient. Le cinéaste Nabil Ayouch s'est ainsi attaqué à un des sujets passionnant le plus les Marocains.
En dépit des raisons personnelles qui ont amené le réalisateur à tourner My Land, le documentaire n'est pas un film sur la famille du cinéaste. Après avoir longtemps évité de mettre les pieds en Israël, Nabil Ayouch a finalement décidé de partir à la rencontre de l'humain derrière le conflit. Une façon d'immortaliser avec sa caméra les témoignages de ces éternelles victimes de l'Histoire, de ces réfugiés Palestiniens qui ont dû fuir leur terre en 1948, et qui vivent pour beaucoup, depuis, dans des camps au Liban. Il s'agit également d'une occasion de partager leurs témoignages avec les jeunes israéliens qui vivent désormais dans les anciennes demeures des Palestiniens. L'idée a donc été de donner la parole à l'autre, sans porter de jugement.
A noter que le documentaire My Land de Nabil Ayouch a été retenu comme candidat dans plusieurs festivals, parmi lesquels le Festival National du Film de Tanger.