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Un visiteur
4,5
Publiée le 17 août 2019
Le genre de film qui laisse un peu étourdi tellement il dépasse sa promesse initiale. En tant que film sur le désir, il est d’une vérité et d’une audace étonnantes pour l’époque, parfait symbole des dernières heures vacillantes du code Hays. Comme film sur l’adolescence, il est d’une finesse rare, porté par deux acteurs au charisme immense (je n’avais jamais réalisé que Natalie Wood était une grande actrice jusqu’à ce film). Sur le thème des rapports filiaux, il est d’abord un peu caricatural, mais s’achève sur une émotion d’une justesse imparable. Mais ce qu’on voit moins venir, c’est cette transition de la simple chronique adolescente à une sorte d’épopée amoureuse étalée sur plusieurs années, jusqu’à un final bouleversant. Je me suis par moments surpris à fantasmer ce qu’aurait pu faire un Douglas Sirk avec ce matériau, mais la dernière partie du film m’a rappelé que les leçons les plus universelles ont parfois besoin d’un certain académisme pour être délivrées dans toute leur pureté, comme c’est le cas ici.
Le titre français est débile mais passons. Nous avons là un véritable travail d'orfèvre dans lequel tout est parfait, le scénario est très fort montrant deux jeunes gens qui voient leurs projets écrasé par le poids familial, tout cela étant réalisé en nuances, en subtilité. La direction d'acteur est un sans-faute, Wood est fabuleuse et Beatty est excellent, les seconds rôles sont très réussis y compris en ce qui concerne les personnages antipathiques, Pat Hingle, en riche pétrolier paternaliste ou Audrey Christie en mère abusive, mais le meilleur des petits rôles est celui de Barbara Loden (la future madame Kazan), en jeune délurée, véritable contrepoint du caractère de son frère. On a un peu peur à la fin que ça tourne en guimauve, mais la façon dont Kazan évite le piège est magistrale. On remarquera quelques scènes de bravoures comme spoiler: la grande fête centrale, la scène de la baignoire, ou la crise du pétrolier au cabaret newyorkais . Chef d'œuvre.
Ce film à la couleur de l'époque où il est censé se dérouler c'est-à-dire les années 30. Au travers d'une passion amoureuse adolescente il montre les rapports sociaux et la façon dont la sexualité est envisagée à cette époque ainsi que les relations familiales. Waren Betty et Nathalie Wood sont des acteurs tout à fait charmant il mettent en scène la solitude de ses adolescents bridés par leur famille, aimante mais intraitable sur les règles sociales.
Un film saisissant par la qualité de la direction et du jeu d’acteur. Tous les comédiens sans exception démontrent une construction de personnage claire et nuancée, rendue avec une désarmante vérité. Pas une seconde passe sans qu’ils ne soient émotivement connectés à l’action. Est-ce redevable aux effets de l’Actor’s Studio dont Elia Kazan est l’un des fondateurs ? Il ne peut en être autrement puisqu’il est rare qu’un drame soit interprété avec autant de cohésion et de manière aussi soutenu par l’ensemble de la distribution. Les membres de la famille Stamper sont tous incarnés avec subtilité malgré la grosseur de certains traits de caractère. Le père(Pat Hingle) monstrueusement égocentrique et cruel laisse paraître une vulnérabilité sous son épaisse carapace, sa femme(Joanna Roos) dégage un triste fond de résignation derrière ses silences qui en disent long, leur fille Ginny(Barbara Loden) laisse voir toute sa détresse intérieure sous son comportement rebelle et dévergondé, leur fils Bud(Warren Beatty), personnage complexe déchiré entre le devoir d’obéir à son père et ses passions amoureuses, est interprété avec une intériorité rare pour un acteur aussi avantagé physiquement. Et que dire de sa Juliette (Nathalie Wood) d’une sensibilité à couper le souffle. Leur amour viscéral l’un pour l’autre est victime de la rectitude des mœurs et de la couleur de l’argent. Ce qui aurait pu être une histoire d’amour mélodramatique sous la claquette de plusieurs cinéastes prend des proportions tragiques à travers la rencontre Inge & Kazan. Un bijou dans le genre !
Un film assez mythique. Ça fait partit de ces premières romances hollywoodiennes teintées de tradition puritaine ou d'adolescent en rébellion ou les deux, ce film fait un peu penser à "La fureur de vivre" où Natalie Wood était encore présente. Parlons en de Natalie Wood, véritable sex symbole de son époque, même encore aujourd'hui si on là compare aux têtes d'affiche, une des actrices les plus belles de l'histoire, intemporelle. Elle nous offre peut être les meilleures scènes du film dont celle de la crise de nerf face a sa mère vers la fin. Warren Beatty n'est pas en reste non plus pour ses débuts, une tronche et suffisamment de charisme pour poursuivre carrière. Elia Kazan à la baguette montrait une nouvelle fois qu'en lui filant un scénario quelconque, il serait toujours capable d'en tirer quelque chose, en plus d'une réelle maîtrise esthétique ce qu'on attendait pas forcément sur ce film. En résumé il faut le voir d'abord pour Natalie Wood, ensuite pour Elia Kazan. Même un non cinéphile peut le visionner sans forcément se faire CH**ER tout du long.
Les histoires d'amour ne sont généralement pas celles que je préfère au cinéma. Il existe toutefois des exceptions et "La fièvre dans le sang" fait partie de celles-ci. Loin de basculer dans une quelconque mièvrerie, ce long métrage dégage au contraire une réelle intensité émotionnelle qui doit à la fois à la mise en scène d'Elia Kazan qu'à l'excellente prestation de Natalie Wood (qui efface totalement celle de Warren Beatty). Le propos, comme certaines scènes, sont carrément subversives pour l'époque et font un joli pied de nez au puritanisme et au conservatisme américain. "La fièvre dans le sang" est un magnifique mélodrame, loin des teen-movies habituels.
Un film de la fin des années 20, début des années 30 tourné dans les années 60. Inutile de mentionner à quel point, il est a pu vieillir ! Les amours tourmentés de Bud et Deanie qui s'aiment mais se repoussent. Il y a l'enjeu des études, des familles, de l'amour véritable et du droit du sexe avant mariage. Finalement, lorsque l'un des deux personnages se rapprochent, l'autre s'enfuit. Ce qui les fait tomber chacun dans une sorte de dépression. Je n'ai pas beaucoup accroché, mais cela dépeint un passage dans l'âge adulte difficile. Obéir à ses parents, faire la fête, prendre ses responsabilités... Beaucoup de thèmes sont traités et il y a de nombreuses scènes fortes (Parfois ridicules aujourd'hui, surtout celle avec les cris de démences ses actrices). La scène la plus difficile pour moi a été celle du parkingspoiler: où la soeur de Bud est presque violée avec une dizaine de témoins consentant et complices !! . Une société dépeinte avec les excès des personnes riches qui parfois s'oublient et / ou se montrent bien hypocrites avec leurs hôtes. On voit bien à quel point l'argent doit être mis au second plan, si l'on veut des amours heureux. Mais aussi qu'il faut couper le cordon ombilicale ! Les parents du couple Deanie / Bud mettant à mal le bonheur des deux amoureux, préoccupés par leurs fortunes et l'avenir financier des enfants. Ce n'est pas un mauvais film mais il a indéniablement vieilli !
Un film sans doute très vieillissant mais qui possède un regard dur, pessimiste sur la société, mais qui montre surtout la force qu'a la famille sur les choix que le peut prendre.
Elia Kazan critique vertement l’Amérique puritaine dans ce film dont le support est une magnifique histoire d’amour contrariée construite autour de deux jeunes pousses au charme fou Natalie Wood/Warren Beatty. Kazan avait déjà traité du fossé entre les générations 6 ans plutôt avec « A l’Est d’Eden » ; là, il livre une partition tout aussi intense mais en mode mélancolie. Kazan situe ce film dans les 20’s. Dans la première moitié de la décennie, le rêve américain bat son plein et tout le monde profite de cette période économiquement faste. Les masques tomberont en 1929. L’hypocrisie générale est centrée sur les valeurs puritaines de l’Amérique, une société rongée par les interdits où les enfants se conforment aux valeurs parentales… mais le monde change. Kazan dénonce l’argent facile et le culte de l’argent qui rend sourd les adultes aux désirs profonds de la jeunesse ; l’argent passe avant l’épanouissement. L'incommunicabilité intergénérationnelle est montrée à de nombreuses reprises. Kazan fait preuve de retenu et d’intelligence par rapport à son aversion pour la religion, il n’affronte jamais frontalement et de manière manichéenne la morale religieuse. Pour se concentrer sur le scénario du film, Kazan aborde l’éveil à la sexualité de deux jeunes gens contraints d’attendre 4 ans avant de pouvoir se marier et passer à l’acte. Que de souffrance à devoir attendre si longtemps à un âge où l’impatience d’expériences nouvelles est viscérale. Kazan insuffle dans sa première heure une tension sexuelle bien palpable conduisant les deux amoureux dans une forme de folie. La frustration sexuelle est filmée ici avec beaucoup de modernité. Le désir animal est bien retranscrit par une cascade omniprésente. Mais comment s’affranchir des conventions sociales pour ces deux jeunes gens castrés par le modèle parental ? La rupture parait incontournable et prendra les traits d’un beau texte de William Wordsworth : « Ce qui fut alors baigné d’une lumière radieuse a maintenant disparu pour toujours à mes yeux. Bien que rien ne ravive la splendeur de ces heures ni la gloire de ces fleurs, nous ne sombrerons pas dans le chagrin mais nous raffermirons face au destin. »
Et puis le final de Kazan est brillant sous forme de happy end mais à l’image du film… hyper mélancolique sans chercher à satisfaire le spectateur avec une fin facile et bêtement heureuse. Kazan en disait : «Ce que je préfère, c'est la fin. J'adore cette fin, c'est la meilleure que j'ai réalisée : il y a quelque chose de si beau dans cette scène où Deanie rend visite à Bud qui est marié. J'ai même du mal à comprendre comment nous sommes arrivés à ce résultat, ça va au-delà de tout ce que j'ai pu faire. C'est un happy end, au vrai sens du terme, pas au sens hollywoodien : on sent que Bud a mûri, on le voit à la façon dont il se comporte avec elle, et lorsqu'il prend sa femme dans ses bras pour la rassurer. C'est cette fin qui m'a donné envie de faire le film. ». Y-a tout dans cette fin : acceptation de la médiocrité, passage à l’adulte, renoncement aux idéaux de jeunesse, regrets, amertume… Mais il montre surtout qu’un fossé s’est creusé entre les deux ex ou toujours amoureux, chacun en décidera. Oscar du scénario en 1962… Un vrai chef d’œuvre pour un metteur en scène majeur du cinéma.
Bouleversant. Un drame magnifiquement orchestré : de très bons acteurs, une histoire prenante, un enchaînement dramatique. Vous n'en ressortiez pas indemne! Préparez vos mouchoirs. Un vrai drame comme on les aime...
Beau film lyrique, un des plus beaux d’Elia Kazan, et qui a bien vieilli. À l’histoire d’amour brisé des deux tourtereaux PAR le seul fait du puritanisme absurde des proches, l’auteur apporte une analyse brillante de la société américaine, hypocrite et étouffante, aux valeurs douteuses, qui presque un siècle après n’a pas beaucoup évolué dans beaucoup de ses aspects. Les seins nus sont encore interdits sur les plages mais les concours de t-shirts mouillés attirent toujours autant de bons bourgeois. Et le capitalisme est toujours aussi immoral et entraîne les mêmes drames humains qu’en 1929. Elia Kazan aime la jeunesse, magnifiquement personnifiée par Natalie Wood et Warren Beatty, et prend fait et cause pour elle dans cette œuvre forte, remplie de pulsions, ou vitales, ou destructrices.
D'Elia Kazan je n'ai pour l'instant vu que Sur les quais que dans mes souvenirs j'avais bien aimé. La fièvre dans le sang est une critique du puritanisme et du matérialisme américain à travers une histoire d'amour triste et nostalgique. Les acteurs sont tous bons (Nathalie Wood a un charme fou et Warren Beaty joue en retenu, ce qui correspond bien à son personnage) et la réalisation est maitrisée (sans oublier la belle photographie). Je trouve malgré ça que le film est trop long, pas ennuyeux, non, juste trop long pour ce qu'il raconte.
La Fièvre Dans Le Sang est un film pas mal. Un drame romantique que j’attendais de voir avec la plus grande envie car considéré comme étant un chef d’œuvre du genre. Finalement, c’est plutôt la déception qui règne sur l’œuvre, sans que ça ne soit mauvais pour autant. Décevant car l’histoire assez intéressante sur ce très beau jeune couple amoureux qui n’arrive pas à faire comme bon leur semble vis-à-vis des parents et autres, perd vite de son charme par beaucoup de passages et de dialogues longuets rendant vite le tout un peu fade malgré de belles performances d’acteurs entre autres. Le travail technique de l’ensemble n’est pas mauvais loin s’en faut, mais pas exceptionnel non plus, une bande son un peu trop en retrait également. Le réalisateur Elia Kazan nous sert une réalisation technique sobre et sans fioritures, bonne mais sans réelle surprise nous laissant à penser à la facilité. Pourtant l’on ressent tout de même un beau travail effectuer sur l’œuvre et ce sont les acteurs qui nous le prouve notamment notre beau duo composé de la très talentueuse et belle Natalie Wood avec l’excellent Warren Beatty. Mais où aussi l’acteur Pat Hingle se démarque très bien du lot également. La fièvre dans le sang s’écoule un peu trop lentement pour plaire vraiment, et même si la fin est une vraie réussite, rien n’y est vraiment marquant. Ma note : 6/10 !
Splendor in the grass ou la Fièvre dans le sang en Français. Un film américain du début des années 60 qui se passe dans le puritanisme des années 30 avec Nathalie Wood, sublime et le 'nouveau' Warren Beatty en jeune premier. C'est un film sur le conflit générationnel, le puritanisme et traditionalisme de ces années là qui conduit à des vies gâchées, plus ou moins en tout cas. C'est un beau film, avec une Nathalie Wood d'une beauté exceptionnel, qui est très agréable à regarder.
Avec "La Fièvre dans le sang", Elia Kazan met en scène une déchirante histoire d'amour impossible et dirige avec brio deux immenses acteurs, en l’occurrence Warren Beatty (Bud) et la superbe Natalie Wood (Deanie). Le film commence d'abord comme un teen movie romantique où deux lycéens s'aiment d'un amour fou, sans véritablement prendre au sérieux les positions très marquées de leurs parents. Ces dernières seront pourtant la cause de la séparation de Bud et de Deanie, appuyée notamment par le père de Bud qui oblige son fils d'aller étudier à Yale. Et si ce personnage de père borné est légèrement caricatural, c'est dans le but d'établir une critique virulente du puritanisme et du conformisme dans la société américaine des années 30. Une fois les amoureux séparés, le film prend une tournure beaucoup plus sombre en accentuant les plans sur les regards évasifs de Bud et en racontant la folie de Deanie, aussi violente qu'inattendue. La tragédie est enclenchée et rien ne pourra l'enrayer : malgré un scénario qui ne s'acharnera pas plus sur les personnages (une des grandes qualités du film), il reste que la cassure est définitive, rendue bouleversante dans un final d'une grande douceur mais aussi terriblement lucide. Elia Kazan signe un grand film, ample et révolté !