« The East », thriller moralisateur sur l’éco-terrorisme » signé Zal Batmanglij, est le fruit de l’imagination de la délicieuse Brit Marling, comédienne révélée dans l’excellent « Another Earth » et créditée ici comme scénariste et actrice principale. « The East » sort en catimini le mercredi 10 juillet face au concurrent mastodonte de chez Pixar « Monstres Academy » et à la comédie populaire « Le Grand Méchant Loup ».
Synopsis Allociné : Ancien agent du FBI, Sarah Moss travaille désormais dans une agence de renseignement privée qui protège les intérêts de puissants hommes d’affaires. Elle reçoit pour mission d’infiltrer The East, un mystérieux groupuscule éco-terroriste qui s’attaque aux multinationales coupables de dissimuler leurs agissements criminels. Déterminée, ultra entraînée, Sarah parvient à s’intégrer au groupe malgré leur méfiance, et doit même participer à leur prochaine action. Mais plus elle vit avec les membres passionnés de The East, en particulier Benji, l’anarachiste, plus elle se sent écartelée entre les deux mondes et s’interroge sur elle-même …
Brit Marling est futée, c’est le moins que l’on puisse dire. Coïncidence ou pas, il se trouve que le scénario de « The East » baigne en plein dans l’actualité brûlante de la « théorie du complot » et des programmes de surveillance nationaux, relancée par le jeune Edward Snowden qui risque, rappelons-le, l’emprisonnement à vie aux USA pour ses propos rendus publics.
Dans « The East », il s’agit davantage d’éco-terrorisme et d’espionnage industriel, mais le fond houleux et sujet à polémique est bien présent. Brit Marling incarne une employée d’une agence de renseignement privée, qui se voit contrainte par sa dirigeante (Patricia Clarkson à contre-emploi) d’infiltrer un obscur groupuscule activiste luttant contre les pouvoirs des multinationales et de leurs ténors, aux mains souvent sales. S’en suit ainsi toute une série de rituels assez grossiers (intronisation autour d’un feu de camp, baignade à poil dans un lac, port de masques étranges) afin de pouvoir intégrer le mystérieux cercle fondé par le charismatique Alexander Skarsgard, ainsi qu’une histoire d’amour entre le ténébreux leader et la jeune espionne.
Si les intentions militantes, la tension qu’il en coûte et la noirceur sont bien palpables dans « The East », elles sont hélas plombées par une mise en scène un brin académique, une morale trop étouffante, des scènes déplacées (les différents rites, le triangle amoureux Brit Marling / Alexander Skarsgard / Ellen Page), ainsi qu’un épilogue naïf assez abject. Une déception qui rappelle le calamiteux « Sous Surveillance », thriller pantouflard de Robert Redford datant d’il y a quelques semaines et dans lequel était déjà présent la belle Brit Marling.
Bilan : Un « Point Break » socio-politique sans les séquences d’action, plutôt bien ficelé et bien interprété. Dommage que la morale vienne alourdir quelque peu les propos.