Vu au Canada ce superbe film espagnol est une perle. Il vient d'un cinéma Européen que délaissent les distributeurs par pure connerie, mais qui pourtant mérite de sacrés coups de chapeau. "Record" aurait dû apprendre au genre "prise directe en action" comme "paranormal activity", comment s'y prendre pour tourner ce type de film sans devenir soulant. "Les derniers jours" nous montre comment on aurait dû réaliser le remake de "je suis une légende" avec Will Smith. (Ah oui, vu les commentaires que j'ai vu souvent sur Allociné, il vaut mieux bien dessiner le contexte de certains films, "je suis une légende" est un roman adapté 3 fois au cinéma, avant l'affligeant dernier opus, il y eut "le dernier humain sur Terre", avec Vincent Price en 1967, "La nuit des morts vivants" en 1968, le chef-d’œuvre de Georges Roméro librement inspiré du roman de Matheson et enfin, "le survivant" en 1975 avec un Charlton Heston au meilleur de sa forme.)
"Les derniers jours" auraient pu être une énième histoire tordue sur une infection virale mondiale qui détruirait jusqu'au dernier d'entre nous sans espoir. Ouf ! Heureusement les scénaristes ont fait peut-être des études médicales et ont compris que 20 à 30% de la population mondiale seraient immunisés contre une saloperie pareille, quelle qu'elle soit, c'est statistiquement prouvé. Les principaux virus dans ce Monde ce sont les humains et les ramener à leur juste place dans l'échelle écologique ne serait peut-être pas un inutile, ni pour eux ni pour le reste du règne animal et végétal.
Le film nous décrit un dysfonctionnement corporel et psychologique bien différent d'une maladie. En non-dit on sent simplement que l'esprit et le corps humain se mettent à détester le monde effroyable que nous avons bâti n'importe comment, avec des idéaux économiques fascisants et un massacre systématique de notre environnement naturel. Il s'ensuit de curieux évènements que je préfère vous laisser découvrir au visionnage du film.
Surtout connecter bien votre cerveau et supporter de vrais dialogues plus de cinq minutes, même s'ils vous semblent un peu long, ils ne sont jamais sans impact sur l'histoire. Une scène fantasmagorique, dans une église, est un vrai choc pour les spectateurs qui ont les pieds sur terre et savent que les exploits des héros invincibles sont réservés aux nanars CGIïques américains. Dans ce film, les personnages sont comme vous et moi, ils saignent, ils souffrent, mais ils ont aussi du courage malgré leur peur.
Bravo pour cette production à la technique, l'écriture et la réalisation sans reproche.
Sa fin demande un sérieux effort de réflexion.